Bell Orchestre
Recording A Tape The Colour Of The Light |
Label :
Rough Trade |
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Je mets les voiles de Montréal, après huit mois d'exil et sur les colonnes de l'aéroport des photos du Festival de Jazz suivent ma progression dans le terminal. Bell Orchestre est représenté parmi les figures de l'édition 2009. Eux peuvent comprendre ce que c'est d'être confronté au départ, de quitter ce que l'on connaît depuis peu mais auquel on s'est attaché intensément. Ce sentiment d'inachevé qui planera certainement pour toujours. On n'en connaîtra jamais la fin malgré quelques suppositions futiles. Recording A Tape The Colour Of The Light représente toutes ces émotions à travers onze pièces instrumentales intenses qui sont chacune un au revoir différent. Dénis, regain d'espoir, marche funèbre, dernier souffle, honneur éphémère, ils défilent dans une linéarité sans pli, une succession inébranlable. Quoiqu'il se passe, se soulève, chaque appel finit par être croqué par le suivant. Inéluctablement. Il n'existe pas de réel commencement mais le rideau lui ne manque pas de s'abattre à chaque fois. Une cascade de musiques de fin. Avec une fin qui se poursuit, ressasse et brasse ses derniers instants tout en retardant le moment ultime, celui des adieux. Malgré tout on s'étonne de croire en chaque renaissance avant son désenchantement et d'espérer voir cette boucle perdurer pour appréhender ses différentes phases. Car derrière ce cycle se cache l'espoir d'un nouveau départ qui effacera cette fatalité alimentée par le groupe montréalais. Comète instrumentale, Belle Orchestre n'intellectualise pas le "rock" instrumental, mais donne de la matière à s'approprier sa musique suivant ses humeurs et ses envies. Pour moi ce sera l'espoir de revenir ainsi à Montréal pour que cette boucle continue. Ou d'en recommencer une nouvelle.
Très bon 16/20 | par TiComo La Fuera |
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