Proton Burst
Silence |
Label :
Adipocère |
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Je n'ai étrangement aucune idée du rayonnement de Proton Burst. Groupe clandestin s'il en est, il ne jouit que d'une très faible couverture médiatique, ce qui est d'autant plus surprenant qu'il s'agit vraisemblablement, avec Dirge et Kill the Thrill dans des registres différents, de notre meilleur représentant national de metal indus, étiquette ô combien restrictive, mais seule à se rapprocher véritablement du style Proton Burst.
Silence impose un son hors du commun et une identité qui échappe à trop de groupes galvaudés. Sur des tempos majoritairement lourds, Proton Burst développe des atmosphères post industrielles évoquant des décors de rouille et d'humanoïdes schizophrènes. Passé l'intro de rigueur dans ce genre musical, "Straight" nous impose ses rythmiques martiales et froides surmontées de la voix unique, à la fois rocailleuse, grasse et organique, de R., un chanteur incroyable et impitoyable dans ses scansions. "Ombres" achève l'immersion dans leur univers parallèle, nous pénétrons au cœur du chaos. Alternant les guitares plombées et les passages plus aériens, grâce à l'adjonction d'un véritable programmeur ou au phrasé quasi-opératique de R, les compositions sont autant de câbles sinueux qui rampent sous la peau.
Quelques titres en français ("Silence", "Protophase Process") surprennent par la formidable puissance évocatrice des textes, qui sont autant de mondes réduits, de contes hallucinés redevables à Orwell, Huxley et Zamiatine aussi bien qu'à Druillet. Les paroles sont particulièrement mises en valeur du fait que la musique se met alors en retrait, davantage dark ambiant que metal. Enfin, quelques relents électro - EBM ("Metafile") à la Wumpscut, Die Krupps viennent corser la purée de poix, mais ces rythmes ne sont définitivement pas faits pour le dancefloor. Ils martyrisent l'encéphale...
Bloc compact et sans aucun interstice, un morceau comme "N-W-G" parvient néanmoins à s'extraire du lot car il bénéficie d'une structure plus abordable et d'une mélodie (si je puis dire) accrocheuse, avec ce pont technoïde pulsant jusqu'à l'explosion et une folie palpable tout au long de sa progression.
"Stone" parachève ce monument dans les vapeurs acides d'un doom death industriel aliénant et hypnotique, rendant Proton Burst à la fois inclassable et incontournable pour tous les amateurs de ce style (Ministry, Godflesh & co.)
A noter qu'il existe une version de l'album avec un titre bonus, "Extra", une plage sonore de dix-huit minutes parfaitement relaxante si l'on vient de s'enfiler l'album en entier, qui reste assez lourd à la digestion pour les néophytes.
En définitive, je ne saurais que trop recommander Proton Burst à tous ceux qui se délectent de sensations fortes et de groupes iconoclastes : en dépit de son statut mineur, ce groupe fait partie de l'élite.
Silence impose un son hors du commun et une identité qui échappe à trop de groupes galvaudés. Sur des tempos majoritairement lourds, Proton Burst développe des atmosphères post industrielles évoquant des décors de rouille et d'humanoïdes schizophrènes. Passé l'intro de rigueur dans ce genre musical, "Straight" nous impose ses rythmiques martiales et froides surmontées de la voix unique, à la fois rocailleuse, grasse et organique, de R., un chanteur incroyable et impitoyable dans ses scansions. "Ombres" achève l'immersion dans leur univers parallèle, nous pénétrons au cœur du chaos. Alternant les guitares plombées et les passages plus aériens, grâce à l'adjonction d'un véritable programmeur ou au phrasé quasi-opératique de R, les compositions sont autant de câbles sinueux qui rampent sous la peau.
Quelques titres en français ("Silence", "Protophase Process") surprennent par la formidable puissance évocatrice des textes, qui sont autant de mondes réduits, de contes hallucinés redevables à Orwell, Huxley et Zamiatine aussi bien qu'à Druillet. Les paroles sont particulièrement mises en valeur du fait que la musique se met alors en retrait, davantage dark ambiant que metal. Enfin, quelques relents électro - EBM ("Metafile") à la Wumpscut, Die Krupps viennent corser la purée de poix, mais ces rythmes ne sont définitivement pas faits pour le dancefloor. Ils martyrisent l'encéphale...
Bloc compact et sans aucun interstice, un morceau comme "N-W-G" parvient néanmoins à s'extraire du lot car il bénéficie d'une structure plus abordable et d'une mélodie (si je puis dire) accrocheuse, avec ce pont technoïde pulsant jusqu'à l'explosion et une folie palpable tout au long de sa progression.
"Stone" parachève ce monument dans les vapeurs acides d'un doom death industriel aliénant et hypnotique, rendant Proton Burst à la fois inclassable et incontournable pour tous les amateurs de ce style (Ministry, Godflesh & co.)
A noter qu'il existe une version de l'album avec un titre bonus, "Extra", une plage sonore de dix-huit minutes parfaitement relaxante si l'on vient de s'enfiler l'album en entier, qui reste assez lourd à la digestion pour les néophytes.
En définitive, je ne saurais que trop recommander Proton Burst à tous ceux qui se délectent de sensations fortes et de groupes iconoclastes : en dépit de son statut mineur, ce groupe fait partie de l'élite.
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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