Maldoror
She |
Label :
Ipecac |
||||
Comme souvent, l'histoire est simple. En 1997, alors que Faith No More tourne en Australie, Patton rencontre Masami Akita, et comme ces mecs sont de véritables boulimiques musicaux, ils ne pouvaient pas se contenter d'aller prendre une cuite au bar de l'hôtel avant d'aller saccager une chambre ou deux, dans la pure tradition rock n'roll. Et pour cause, ces deux types sont tout sauf rock n'roll.
Résultat, ça file aussi sec expérimenter en studio, avec un concept, Lautréamont, et un graphisme rose bonbon ou de jeunes filles en lingerie fine chevauchent des escargots phalliques.
J'achète généralement Patton comme d'autres le Goncourt annuel. Il le faut, indépendamment de la qualité. Le problème vient du fait que j'ai des oreilles pour entendre, et que dans le cas précis de cet obscur et énième projet, je me demande encore si les deux protagonistes ne se foutent pas de la gueule du monde, et ce même s'ils le font avec élégance et désinvolture.
Tout n'est que bruitage, accumulations déstructurées de sons disparates et hétéroclites, ou hétérogènes, de grésillements, de larsens, de saturation, de hurlements humains et mécaniques, un Walt Disney sous acide où la belle au bois dormant se ferait enculer par le prince pendant que les sept nains se masturbent sur son visage angélique.
L'intitulé des titres est beau ("Bubble Bath And A Valium", "Chiffon Lingerie", "Boutique Of 7 Taboos"), l'artwork original, et le contenu est tout simplement cauchemardesque. Impossible de comprendre quoi que ce soit à ce brouet sonore, expérimental et avant-gardiste pour les snobs, torché en une demi-journée pour les esprits chagrins, où Dingo se sert de Tic et Tac comme préservatif pour enfiler Daisy Duck qui, soit dit au passage, est un canard très sexy.
Les bruits (je ne parle pas de morceaux, cela serait inconvenant) défilent les uns après les autres selon des durées et des géométries variables mais principalement brèves (trente secondes pour l'ouverture "Butterfly Kiss", près de quatre minutes pour "She"), l'auditeur hésitant entre arrêter le massacre ou s'auto convaincre qu'il tient entre les mains un truc fou et génial, parce qu'il l'a payé en import et que ça a coûté un bras.
Patton enregistre ses dérangements gastriques en sifflotant "Le Pont de la Rivière Kwai" alors que sa bouche est pleine de chamallows imbibés d'urine et Merzbow s'aligne en saturant des pets de koalas malades, alors c'est sûr que le résultat est tout sauf convenu.
On tend néanmoins l'oreille lorsque déboule "Chiffon Lingerie", sorte de musique techno hard core halluciné où un beat mongolien s'acharne à scander les glapissements de notre crooner qui, ce jour-là, avait vraisemblablement abusé du saké, avant de se terminer, anéanti par ce qui pour moi incarne la vaste fumisterie qu'est ce skeud : "Lullaby", soit huit minutes du son que l'on entendrait si l'on collait son oreille à un rail de métro.
Je veux bien croire que ces deux allumés se sont fendu la poire à enregistrer cet album, si je rencontrais Patton, je lui demanderais probablement de faire un truc avec moi, comme sampler mes exclamations désespérées lorsque mon pote aux intestins si fragiles sort de mes wc après une soirée rhum – lentilles, mais de là à le vendre comme un produit officiel et estampillé "Patton – Akita", il y a une limite.
Au mieux, She aurait dû avoir la destinée improbable d'un Graal des temps modernes, une production que l'on s'échange sous le manteau, alors que sa diffusion massive, et à retardement, me fait suspecter la supercherie.
La question est de savoir si je considère le tout comme intemporel ou inécoutable : les deux.
Résultat, ça file aussi sec expérimenter en studio, avec un concept, Lautréamont, et un graphisme rose bonbon ou de jeunes filles en lingerie fine chevauchent des escargots phalliques.
J'achète généralement Patton comme d'autres le Goncourt annuel. Il le faut, indépendamment de la qualité. Le problème vient du fait que j'ai des oreilles pour entendre, et que dans le cas précis de cet obscur et énième projet, je me demande encore si les deux protagonistes ne se foutent pas de la gueule du monde, et ce même s'ils le font avec élégance et désinvolture.
Tout n'est que bruitage, accumulations déstructurées de sons disparates et hétéroclites, ou hétérogènes, de grésillements, de larsens, de saturation, de hurlements humains et mécaniques, un Walt Disney sous acide où la belle au bois dormant se ferait enculer par le prince pendant que les sept nains se masturbent sur son visage angélique.
L'intitulé des titres est beau ("Bubble Bath And A Valium", "Chiffon Lingerie", "Boutique Of 7 Taboos"), l'artwork original, et le contenu est tout simplement cauchemardesque. Impossible de comprendre quoi que ce soit à ce brouet sonore, expérimental et avant-gardiste pour les snobs, torché en une demi-journée pour les esprits chagrins, où Dingo se sert de Tic et Tac comme préservatif pour enfiler Daisy Duck qui, soit dit au passage, est un canard très sexy.
Les bruits (je ne parle pas de morceaux, cela serait inconvenant) défilent les uns après les autres selon des durées et des géométries variables mais principalement brèves (trente secondes pour l'ouverture "Butterfly Kiss", près de quatre minutes pour "She"), l'auditeur hésitant entre arrêter le massacre ou s'auto convaincre qu'il tient entre les mains un truc fou et génial, parce qu'il l'a payé en import et que ça a coûté un bras.
Patton enregistre ses dérangements gastriques en sifflotant "Le Pont de la Rivière Kwai" alors que sa bouche est pleine de chamallows imbibés d'urine et Merzbow s'aligne en saturant des pets de koalas malades, alors c'est sûr que le résultat est tout sauf convenu.
On tend néanmoins l'oreille lorsque déboule "Chiffon Lingerie", sorte de musique techno hard core halluciné où un beat mongolien s'acharne à scander les glapissements de notre crooner qui, ce jour-là, avait vraisemblablement abusé du saké, avant de se terminer, anéanti par ce qui pour moi incarne la vaste fumisterie qu'est ce skeud : "Lullaby", soit huit minutes du son que l'on entendrait si l'on collait son oreille à un rail de métro.
Je veux bien croire que ces deux allumés se sont fendu la poire à enregistrer cet album, si je rencontrais Patton, je lui demanderais probablement de faire un truc avec moi, comme sampler mes exclamations désespérées lorsque mon pote aux intestins si fragiles sort de mes wc après une soirée rhum – lentilles, mais de là à le vendre comme un produit officiel et estampillé "Patton – Akita", il y a une limite.
Au mieux, She aurait dû avoir la destinée improbable d'un Graal des temps modernes, une production que l'on s'échange sous le manteau, alors que sa diffusion massive, et à retardement, me fait suspecter la supercherie.
La question est de savoir si je considère le tout comme intemporel ou inécoutable : les deux.
Inaudible ! ! ! 0/20 | par Arno Vice |
En ligne
147 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages