2Kilos &More
Entre3villes |
Label :
Optical Sound |
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Si l'on distingue une évidente parenté entre l'artwork de 8 Floors Lower et celui d'entre3villes, il y a en revanche une certaine rupture musicale sur ce deuxième album de 2Kilos&more, duo français d'électro-ambient.
Et comme un témoignage de cette évolution, les personnages de papier de 8floors Lower sont devenus humains. Ils sont toujours en travaux, nous exhibent toujours leurs postérieurs, mais ont pris chair; et ainsi vont les compositions du duo.
La musique de 2Kilos&more expérimente donc encore, tourne une nouvelle fois le dos à la facilité, et ce par le biais de sons saisissants et parfois déstabilisants (tant dans les percussions que les nappes proprement ambient), c'est un fait. Mais le propos est devenu plus concis: les plages dépassent rarement les 6 minutes, et les instruments organiques ont pris de l'importance. Guitare, basse, melodica, batterie jouent dans un registre en apesanteur, presque mécaniquement, mais leur chaleur est palpable...
Et c'est cette chaleur qui constitue l'ossature des premiers morceaux. Même des voix, celle de Black Sifichi (cf. [1] Kilo of black bondage, des collaborations avec Ezekiel, Brain Damage) et Flore Magnet, apparaissent ("Csp"). D'abord calmes, profondes, insistantes, puis enflammées, elles apportent indéniablement une texture nouvelle au son de 2kilos&more.
Mais le morceau "Ich", qui s'étire sur une quinzaine de minutes, va considérablement changer la donne: longue et inquiétante marche d'un hypermarché tous néons dehors au coeur d'une forêt luxuriante et sombre, le centre d'Entre3villes fait basculer l'album dans un monde post apocalyptique, où l'électronique et le synthétique reprennent le dessus.
Courses poursuite éperdues, la peur au ventre ("Ess", "Ark"), promenades façon survival dans des cités en ruine ("Zwi")... De l'espoir fébrile qui naissait des mélodies osseuses de "Ian", "Ste", "Fon" et "Csp" ne subsistent alors plus que ses penchants négatifs, l'échec et la désolation.
Et comme pour célébrer cette nouvelle ère, Sifichi et Magnet resurgissent du néant sur le morceau de clôture, "Out". Mais ce sont désormais les voix de deux fous, qui errent dans des rue désertes. Les temps ont changé !
8 Floors Lower saisissait d'un coup. Au détour d'une écoute distraite on se retrouvait possédé par une histoire racontée sans temps mort, celle du réveil d'un humain à la vie. entre3villes nous conte, lui, plusieurs récits courts, mais qui font sens dans leur globalité: le passage d'une réalité fragile à la fin d'un monde. Une autre approche, une autre expérience, mais un résultat tout aussi captivant.
Et comme un témoignage de cette évolution, les personnages de papier de 8floors Lower sont devenus humains. Ils sont toujours en travaux, nous exhibent toujours leurs postérieurs, mais ont pris chair; et ainsi vont les compositions du duo.
La musique de 2Kilos&more expérimente donc encore, tourne une nouvelle fois le dos à la facilité, et ce par le biais de sons saisissants et parfois déstabilisants (tant dans les percussions que les nappes proprement ambient), c'est un fait. Mais le propos est devenu plus concis: les plages dépassent rarement les 6 minutes, et les instruments organiques ont pris de l'importance. Guitare, basse, melodica, batterie jouent dans un registre en apesanteur, presque mécaniquement, mais leur chaleur est palpable...
Et c'est cette chaleur qui constitue l'ossature des premiers morceaux. Même des voix, celle de Black Sifichi (cf. [1] Kilo of black bondage, des collaborations avec Ezekiel, Brain Damage) et Flore Magnet, apparaissent ("Csp"). D'abord calmes, profondes, insistantes, puis enflammées, elles apportent indéniablement une texture nouvelle au son de 2kilos&more.
Mais le morceau "Ich", qui s'étire sur une quinzaine de minutes, va considérablement changer la donne: longue et inquiétante marche d'un hypermarché tous néons dehors au coeur d'une forêt luxuriante et sombre, le centre d'Entre3villes fait basculer l'album dans un monde post apocalyptique, où l'électronique et le synthétique reprennent le dessus.
Courses poursuite éperdues, la peur au ventre ("Ess", "Ark"), promenades façon survival dans des cités en ruine ("Zwi")... De l'espoir fébrile qui naissait des mélodies osseuses de "Ian", "Ste", "Fon" et "Csp" ne subsistent alors plus que ses penchants négatifs, l'échec et la désolation.
Et comme pour célébrer cette nouvelle ère, Sifichi et Magnet resurgissent du néant sur le morceau de clôture, "Out". Mais ce sont désormais les voix de deux fous, qui errent dans des rue désertes. Les temps ont changé !
8 Floors Lower saisissait d'un coup. Au détour d'une écoute distraite on se retrouvait possédé par une histoire racontée sans temps mort, celle du réveil d'un humain à la vie. entre3villes nous conte, lui, plusieurs récits courts, mais qui font sens dans leur globalité: le passage d'une réalité fragile à la fin d'un monde. Une autre approche, une autre expérience, mais un résultat tout aussi captivant.
Parfait 17/20 | par Jekyll |
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