Metronomy
Nights Out |
Label :
Because Music |
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Nights Out est un album qui m'a longtemps échappé, comme beaucoup de monde je pense. Mais un an après sa sortie, j'ai enfin réussi à l'apprivoiser. Je me rappelle de la lourde déception qu'avait été sa première écoute ! J'avais un excellent apriori sur Metronomy : ancienne première partie des Klaxons, je les avais vus en concert avant la sortie de l'album, et j'avais été véritablement enthousiasmé par leur dance-rock agrémenté de chorégraphies grotesques derrière leurs claviers. Chose que je n'avais pas du tout retrouvé à la première écoute. Cette dernière se révèle franchement désagréable... Je n'aime pas parler de claviers kitch, préférant le terme synthétique, mais dans ce cas là, cela se révélait approprié. Les sonorités utilisées par le groupe sont franchement ridicules, pas mélodieuses pour un sou, et certaines ressemblent carrément au son que peut produire un jouet Fischer-Price. Pour couronner le tout, le début de l'album ne possède pas de véritables chansons. Il débute par deux instrumentaux dont l'un est franchement lugubre ("Nights Intro") qui donnent l'impression d'un fake, suivis de deux morceaux qui ressemblent plus à des bandes de studio pas du tout produites qu'à de véritables chansons. Ca donne pas envie, pas vrai ?
Et pourtant, il y a une chanson qui m'a fait donner sa chance à Nights Out. Il s'agit du single "Heartbreaker". On y retrouve ce que j'ai cité plus haut, mais de façon un peu plus cohérente... Ainsi, cette chanson est habillée de synthétiseurs grotesques et dissonants, de samples improbables comme une porte qui grince, et d'une boîte à rythme glaciale. Pourtant, la sauce prend, car la mélodie est excellente. Et aidé par de discrètes notes de guitare, Joseph Mount arrive à exprimer sa tristesse et sa morosité, pour finalement donner naissance à un tube irrésistible. Et c'est là que j'ai compris l'album : Metronomy a souhaité écrire un album de pop-dance morose en utilisant des instrumentations improbables et excentriques. D'un coup, tout prend son sens : les deux premiers instrumentaux, en particulier "The End Of You Too" se révèlent excellents. La première partie de l'album est franchement osée : seule "Heartbreaker" est relativement facile d'accès. Le reste est constitué d'instrumentaux, de morceaux aux synthés façon Bontempi et chantés de façon détachée ("Radio Ladio") ou de morceaux hystériques dont on ne sait pas s'ils sont sautillants ou boiteux, portés par des lignes de basses atones et des chants suraigus ("My Heart Rates Rapid"). Passé un nouvel instrumental chelou, le bien nommé "Side 2", le groupe dévoile enfin la facette qu'on entrevoyait sur "Heartbreaker". Sur des fonds de synthé toujours aussi excentriques, le groupe offre sa dance-pop patraque, pas vraiment triste mais surtout très morose. Nights Out se veut être la bande-son d'une soirée en club complètement ratée ("Down On Dancefloors"). Metronomy possède un véritable talent mélodique qu'il expose pleinement sur la seconde partie du disque, même s'il le cache sous des atours assez repoussants. Mais lorsque l'oreille s'habitue à ces sonorités bizarres, à ces voix de faussets noyées, on tombe carrément sous le charme de l'album : son concept et son ambiance tout d'abord, et surtout ses chansons qui sont vraiment excellentes ("Back On The Motorway", "A Thing For Me", Down On Dancefloors"). Le groupe se permet une dernière excentricité en guise de conclusion : "Nights Outro" est une simple comptine jouée à la guitare sèche, un peu comme si après être rentré déprimé de club, on écoutait un disque de folk...
Nights Out est donc un album vraiment à part parmi la masse des disques electro-rock actuels. Ses instrumentations osées ont mené pas mal de critiques à les rapprocher de l'Intelligent Dance Music. Je ne suis pas vraiment d'accord avec cette dénomination, bien que je trouve Metronomy vraiment à part. C'est un peu le vilain petit canard des groupes electro-rock, celui qui déprime en fête, celui qui ne joue pas de l'efficacité mais au contraire bousille ses pop-songs avec des bruits bizarres, et les caches parmi des instrumentaux. Cette démarche me fait un peu penser à Crystal Castles, mais avec un son néanmoins totalement différent (punk et bleeps de jeux-vidéos d'un côté, pop et Bontempis de l'autre). Claviers midi, beat cheaps, guitare branché sur l'ordi sans autre intermédiaire qu'une carte son : Nights Out, c'est le do-it-yourself à la sauce numérique. Finalement, l'album laisse un goût étrange : préfère-t-on la folie dissonante de morceaux comme "A Thing For Me" ou "My Hearts Rate Rapid", ou alors la pop détraquée de "Heartbreaker" ou "Down On Dancefloors" ? Réponse au prochain album. En attendant, profitons de ce disque volontairement bancal et beaucoup plus intelligent qu'il n'en a l'air. Triste comme un dance-floor vide.
Et pourtant, il y a une chanson qui m'a fait donner sa chance à Nights Out. Il s'agit du single "Heartbreaker". On y retrouve ce que j'ai cité plus haut, mais de façon un peu plus cohérente... Ainsi, cette chanson est habillée de synthétiseurs grotesques et dissonants, de samples improbables comme une porte qui grince, et d'une boîte à rythme glaciale. Pourtant, la sauce prend, car la mélodie est excellente. Et aidé par de discrètes notes de guitare, Joseph Mount arrive à exprimer sa tristesse et sa morosité, pour finalement donner naissance à un tube irrésistible. Et c'est là que j'ai compris l'album : Metronomy a souhaité écrire un album de pop-dance morose en utilisant des instrumentations improbables et excentriques. D'un coup, tout prend son sens : les deux premiers instrumentaux, en particulier "The End Of You Too" se révèlent excellents. La première partie de l'album est franchement osée : seule "Heartbreaker" est relativement facile d'accès. Le reste est constitué d'instrumentaux, de morceaux aux synthés façon Bontempi et chantés de façon détachée ("Radio Ladio") ou de morceaux hystériques dont on ne sait pas s'ils sont sautillants ou boiteux, portés par des lignes de basses atones et des chants suraigus ("My Heart Rates Rapid"). Passé un nouvel instrumental chelou, le bien nommé "Side 2", le groupe dévoile enfin la facette qu'on entrevoyait sur "Heartbreaker". Sur des fonds de synthé toujours aussi excentriques, le groupe offre sa dance-pop patraque, pas vraiment triste mais surtout très morose. Nights Out se veut être la bande-son d'une soirée en club complètement ratée ("Down On Dancefloors"). Metronomy possède un véritable talent mélodique qu'il expose pleinement sur la seconde partie du disque, même s'il le cache sous des atours assez repoussants. Mais lorsque l'oreille s'habitue à ces sonorités bizarres, à ces voix de faussets noyées, on tombe carrément sous le charme de l'album : son concept et son ambiance tout d'abord, et surtout ses chansons qui sont vraiment excellentes ("Back On The Motorway", "A Thing For Me", Down On Dancefloors"). Le groupe se permet une dernière excentricité en guise de conclusion : "Nights Outro" est une simple comptine jouée à la guitare sèche, un peu comme si après être rentré déprimé de club, on écoutait un disque de folk...
Nights Out est donc un album vraiment à part parmi la masse des disques electro-rock actuels. Ses instrumentations osées ont mené pas mal de critiques à les rapprocher de l'Intelligent Dance Music. Je ne suis pas vraiment d'accord avec cette dénomination, bien que je trouve Metronomy vraiment à part. C'est un peu le vilain petit canard des groupes electro-rock, celui qui déprime en fête, celui qui ne joue pas de l'efficacité mais au contraire bousille ses pop-songs avec des bruits bizarres, et les caches parmi des instrumentaux. Cette démarche me fait un peu penser à Crystal Castles, mais avec un son néanmoins totalement différent (punk et bleeps de jeux-vidéos d'un côté, pop et Bontempis de l'autre). Claviers midi, beat cheaps, guitare branché sur l'ordi sans autre intermédiaire qu'une carte son : Nights Out, c'est le do-it-yourself à la sauce numérique. Finalement, l'album laisse un goût étrange : préfère-t-on la folie dissonante de morceaux comme "A Thing For Me" ou "My Hearts Rate Rapid", ou alors la pop détraquée de "Heartbreaker" ou "Down On Dancefloors" ? Réponse au prochain album. En attendant, profitons de ce disque volontairement bancal et beaucoup plus intelligent qu'il n'en a l'air. Triste comme un dance-floor vide.
Très bon 16/20 | par Vamos |
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