Tripping Daisy
Tripping Daisy |
Label :
Sugar Fix |
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Tripping Daisy a de quoi passer pour le groupe maudit. Formation rock insaisissable, peut être même en avance sur son temps, du moins sur la mode. Trop coloré pour être associé à la vague grunge, pas assez éthéré pour le stricte shoegaze, loin du son crade du punk mais tout aussi loin d'être clean... La mort tragique du guitariste Wes Berggren avant même le bouclage de cet ultime album anéantira toutes nos chances de tirer au clair ce mystère texan. Il restera sans nom, comme pour porter le deuil...
Une dernière petite heure en leur compagnie, émouvante à la lumière du tragique événement, mais c'est un point d'intérêt un peu facile. Car le disque est avant tout étonnant, dans la lignée du précédent Jesus Hits Like The Atom Bomb, qui marquait une nette évolution, tant au niveau de la composition que de la maîtrise technique. La simplicité naïve du fameux "I Got A Girl" de I Am An Elastic Firecracker semble bien loin, on est là pas loin de la production blockbuster sonore. Le quatuor n'a ni peur des sons kitschs à la limite du ridicule, ni des grosses guitares à la limite du metal. Et toutes les plages fourmillent d'idées et de sons minutieux. C'est pas compliqué, comme c'était déjà un peu le cas avec l'opus précédent, Tripping Daisy fait preuve d'une richesse en ligne directe avec Trompe Le Monde. Il est au premier abord surprenant de trouver chez la bande à DeLaughter les héritiers des Pixies, mais c'est assez logique après un temps de réflexion. Du groupe garage à l'équipé spatiale, le groupe sait tout faire. Qui a posé ses oreilles sur le ...Firecracker en avait déjà la conviction, notamment avec le dantesque "Prick" de plus de neuf minutes, à faire pâlir le Smashing Pumpkins de Siamese Dream... Ou il en sera tout à fait persuadé après avoir été foudroyé par le magique "Waited A Light Year" de Jesus Hits..., c'est inévitable. Bref, ceux qui disent que "Tripping Daisy, c'est d'la merde" sont des ignorants ou des gros cons. Et cet ultime témoignage d'en apporter la preuve : l'amas ambiant de la dernière minute de "Community Mantra", le piano chipé à Fiona Apple de "Soothing Jubilee", l'obstination de l'instrumental "Foot Dance", la roquette "Stella Is A Planet", l'épique "Tragiverse", ou encore "The Sudden Shift Worried Him" qui clot l'album sur une parodie My Bloody Valentine... avant un écart fantôme humoristique... Les titres coulent les uns dans les autres, dans un album qui s'écoute plus qu'il ne se raconte.
N'hésitant pas à alterner les coupures d'humeur poppy quasiment potaches et les séquences post-rock transcendantes, le groupe parvient à captiver dans toutes les directions sans nous perdre une seconde. La créativité d'un Radiohead s'est carbonisée sous le soleil texan, qui l'a rendu folle. Dans l'esprit de l'auditeur d'aujourd'hui, qu'est-ce que le "rock psychédélique" si ce n'est du post-rock acidulé... Tripping Daisy en était l'étendard, un faux clown qui cache un talent monstrueux derrière son nez rouge. Et si les Arcade Fire sont des génies, alors les Tripping Daisy sont à jamais des Dieux...
Une dernière petite heure en leur compagnie, émouvante à la lumière du tragique événement, mais c'est un point d'intérêt un peu facile. Car le disque est avant tout étonnant, dans la lignée du précédent Jesus Hits Like The Atom Bomb, qui marquait une nette évolution, tant au niveau de la composition que de la maîtrise technique. La simplicité naïve du fameux "I Got A Girl" de I Am An Elastic Firecracker semble bien loin, on est là pas loin de la production blockbuster sonore. Le quatuor n'a ni peur des sons kitschs à la limite du ridicule, ni des grosses guitares à la limite du metal. Et toutes les plages fourmillent d'idées et de sons minutieux. C'est pas compliqué, comme c'était déjà un peu le cas avec l'opus précédent, Tripping Daisy fait preuve d'une richesse en ligne directe avec Trompe Le Monde. Il est au premier abord surprenant de trouver chez la bande à DeLaughter les héritiers des Pixies, mais c'est assez logique après un temps de réflexion. Du groupe garage à l'équipé spatiale, le groupe sait tout faire. Qui a posé ses oreilles sur le ...Firecracker en avait déjà la conviction, notamment avec le dantesque "Prick" de plus de neuf minutes, à faire pâlir le Smashing Pumpkins de Siamese Dream... Ou il en sera tout à fait persuadé après avoir été foudroyé par le magique "Waited A Light Year" de Jesus Hits..., c'est inévitable. Bref, ceux qui disent que "Tripping Daisy, c'est d'la merde" sont des ignorants ou des gros cons. Et cet ultime témoignage d'en apporter la preuve : l'amas ambiant de la dernière minute de "Community Mantra", le piano chipé à Fiona Apple de "Soothing Jubilee", l'obstination de l'instrumental "Foot Dance", la roquette "Stella Is A Planet", l'épique "Tragiverse", ou encore "The Sudden Shift Worried Him" qui clot l'album sur une parodie My Bloody Valentine... avant un écart fantôme humoristique... Les titres coulent les uns dans les autres, dans un album qui s'écoute plus qu'il ne se raconte.
N'hésitant pas à alterner les coupures d'humeur poppy quasiment potaches et les séquences post-rock transcendantes, le groupe parvient à captiver dans toutes les directions sans nous perdre une seconde. La créativité d'un Radiohead s'est carbonisée sous le soleil texan, qui l'a rendu folle. Dans l'esprit de l'auditeur d'aujourd'hui, qu'est-ce que le "rock psychédélique" si ce n'est du post-rock acidulé... Tripping Daisy en était l'étendard, un faux clown qui cache un talent monstrueux derrière son nez rouge. Et si les Arcade Fire sont des génies, alors les Tripping Daisy sont à jamais des Dieux...
Excellent ! 18/20 | par X_YoB |
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