Joe Gideon & The Shark

Harum Scarum

Harum Scarum

 Label :     Bronzerat 
 Sortie :    lundi 16 mars 2009 
 Format :  Album / CD   

Joe Gideon & The Shark ou, un duo incisif et, décisif pour la scène musicale underground londonienne. Ce premier album est l'oeuvre de dingues, le (la) "daughter of a loony" martelé dans "DOL". Ce morceau est d'ailleurs un véritable puits à nervosité, des créatures de toutes sortes gesticulent et invoquent des influences très marquées. Au hasard, Nick Cave, que le duo a par ailleurs accompagné sur quelques concerts et qui est omniprésent dans ce blues tribal. Les deux morceaux qui le précèdent sont également dans cette lignée. Un "Harum Scarum" percutant, ouvrant l'album avec fracas : un riff accrocheur, plombant, une "pause" très tendue et un solo complètement jeté. Et puis "Civilisation", très bon morceau qui vire au superbe lors des différentes montées sur la phrase thème.

Après ces trois morceaux, le calme. C'est "Kathy Ray", qui monte, qui monte et qui éblouie l'assistance. Rien à ajouter si ce n'est que là encore on perçoit les amis de Joe Gideon & The Shark, le très remarqué (et remarquable) couple franço-londonien John & Jehn. Ensuite arrive "Johan Was A Painter And An Arsonist", dans la continuité directe des trois premiers morceaux tout en étant à part. Et cela nous permet ensuite d'être complètement déstabilisés lorsque arrive la cavalcade sans fin du piano de "Hide And Seek", étrangement bon. "True Nature", gardant toujours le tranchant permanent des morceaux qui n'est pas sans rappeler Archie Bronson Outfit (tient, encore des amis). Sur ce morceau les choeurs, les variations, les changements, tout est parfaitement maitrisé et dosé, et l'album sonne pourtant très "garage". De faux amateurs.
Et là, après tout ce chahut génial, le morceau poignant de l'album, au piano qui nous sert le coeur et au texte grandiose, ah oui car je ne l'ai pas encore dit, le duo sait aussi remarquablement écrire. Alors forcement après un tel morceau, impossible de repartir en arrière sur des guitares distordues, non, alors on propose un morceau sublime, "Pale Blue Dot". Encore de la mélancolie, rien de tel pour refermer le livre en douceur et en beauté. Un ordre de morceaux parfait et chacun d'eux peut s'écouter indépendamment avec le même plaisir.
Cet album est donc la preuve que Joe Gideon & The Shark peut être perçu comme le groupe l'année, mais c'est également un marqueur évident d'une véritable scène, d'un regroupement d'artistes (dont ceux cités précédemment) qui redonnent un mouvement à la musique londonienne et qui marquent par leurs influences diverses et fortes.

Une oeuvre exceptionnelle, et je reviendrais dans une quinzaine d'année pour signaler si elle est ou non intemporelle.


Exceptionnel ! !   19/20
par Hettie


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