ACWL
Le Chemin Du Ciel |
Label :
XIII Bis |
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Après un premier et très bon album éponyme sorti en 2001, alternant entre rock sombre et grunge pour un ensemble surprenant, les trois membres d'ACWL s'installent confortablement sur la scène alternative hexagonale quatre ans plus tard avec Une Vie Plus Tard. Un disque aux atmosphères ténébreuses incluant les hits "Embrasse-moi" et "Quand Viendra l'Heure" (récompensé pour la qualité de son clip), ainsi que quelques perles fantomatiques telles "La Tête Dans Les Etoiles" et "Aléa". Si ce deuxième effort ne rivalisait pas avec la beauté intemporelle du précédent, il marquait avec audace la nouvelle voie musicale que le groupe allait ensuite développer et affiner.
Réduit à un duo après le départ de son batteur, ACWL publie enfin son troisième album chez XIII Bis Records le 27 avril dernier, Le Chemin Du Ciel. La façon la plus noble et objective de définir cet opus est plutôt simple : un chef-d'œuvre, atypique, froid, doux, violent, d'une poésie rare et née d'une plume affûtée. C'est simple, rien n'est à jeter. Là où le mixage faisait parfois défaut sur le son dans Une Vie Plus Tard, un peu étouffé, Le Chemin Du Ciel implose littéralement sous une kyrielle de sonorités brutes ; à l'instar d'un volcan, qui même après l'éruption continue d'étaler sa lave, aussi rouge que noire, aussi chaude que froide, sous des nuages de fumée. Tous les styles de prédilection du groupe s'entremêlent et se mixtionnent dans ce nouveau cd, sans cependant procéder à une quelque bouillie indigeste puisque s'opérant souvent assez évasivement : indie rock, grunge, gothique, pop, métal, rock lyrique, avec une énergie punk. Sans oublier les apartés de douceur ("Cueille-moi", final éthéré dans une teinte similaire à "Paris And Rome" des Cranes).
Les thèmes de l'album évoluent toujours plus du côté des mythologies, des spectres et de la mort, où l'on ressentirait étrangement des simulacres de légendes gaéliques et celtiques, peut-être grâce à l'indéniable richesse des mots et des notes choisis, ou des atouts hypnotiques de la chanteuse. ACWL se captive pour la matière et les sensations. Une bonne moitié des morceaux se savoure de la même façon que des contes ou des films féeriques, psychédéliques, comme en attestent "Alarme", presque échappé d'Alice Au Pays Des Merveilles (les fleurs qui chantent, souvenez-vous), "E-fée" ou encore "Morphée", sûrement le petit joyau du lot. Malgré ça, ACWL nargue tous les clichés pseudo gothiques susceptibles de s'accrocher aux parois tels des poissons dans un filet de pêche.
Certains se laisseront gagner par les frissons sur "In Humanité", fort et percutant, assez proche dans le refrain de ce que Muse sait faire de meilleur lorsqu'il se lâche, en dehors des formats FM plus convenus. La voix de Céline, de plus en plus somptueuse, a pris du coffre et pourrait envoyer se faire lanlaire quelques chanteuses lyriques enfermées dans des effets pompeux de mauvais aloi... D'autres seront possédés par le charme des pistes instrumentales, dont "Renaissance", glacial et emprunt de lueurs grunges, dont la faible durée ne frustre pas vraiment puisqu'il existe une invention bien pratique sur nos chaînes stéréo : la touche repeat. Dans l'ensemble, c'est paradoxalement la batterie, davantage mise en avant qu'à l'accoutumée, qui forge le dynamisme de la galette. Rappelons les qualités de Jean, à la base guitariste de l'ex trio, qui pour le coup occupe la majorité des postes : guitares, batterie, basses, claviers, programmations, et même quelques voix (dans "L'Invisible", flirtant avec le métal).
Ne vous laissez pas berner par "Promesse", le premier single extrait. Car si dans sa version initiale (de deux minutes en plus) ce titre reste des plus charmants, il s'avère cependant très loin de la magie époustouflante de ses treize autres frères.
Ce parcours qui nous mène aux cieux se traverse comme un dédale, un labyrinthe de paysages extatiques dans lesquels il fait si bon de se perdre, de rêver, sans s'octroyer l'idée incongrue de souffler pour respirer. Un album bien parti pour devenir, et à juste titre, une référence majeure du rock français ; passionnant, réfléchi, absolument indispensable. En 2001, ACWL chantait "Le Chant Des Sirènes" ; en 2009, il en devient la digne représentation. En bref, Le Chemin Du Ciel irradiera dans votre discothèque. Une pure merveille.
Réduit à un duo après le départ de son batteur, ACWL publie enfin son troisième album chez XIII Bis Records le 27 avril dernier, Le Chemin Du Ciel. La façon la plus noble et objective de définir cet opus est plutôt simple : un chef-d'œuvre, atypique, froid, doux, violent, d'une poésie rare et née d'une plume affûtée. C'est simple, rien n'est à jeter. Là où le mixage faisait parfois défaut sur le son dans Une Vie Plus Tard, un peu étouffé, Le Chemin Du Ciel implose littéralement sous une kyrielle de sonorités brutes ; à l'instar d'un volcan, qui même après l'éruption continue d'étaler sa lave, aussi rouge que noire, aussi chaude que froide, sous des nuages de fumée. Tous les styles de prédilection du groupe s'entremêlent et se mixtionnent dans ce nouveau cd, sans cependant procéder à une quelque bouillie indigeste puisque s'opérant souvent assez évasivement : indie rock, grunge, gothique, pop, métal, rock lyrique, avec une énergie punk. Sans oublier les apartés de douceur ("Cueille-moi", final éthéré dans une teinte similaire à "Paris And Rome" des Cranes).
Les thèmes de l'album évoluent toujours plus du côté des mythologies, des spectres et de la mort, où l'on ressentirait étrangement des simulacres de légendes gaéliques et celtiques, peut-être grâce à l'indéniable richesse des mots et des notes choisis, ou des atouts hypnotiques de la chanteuse. ACWL se captive pour la matière et les sensations. Une bonne moitié des morceaux se savoure de la même façon que des contes ou des films féeriques, psychédéliques, comme en attestent "Alarme", presque échappé d'Alice Au Pays Des Merveilles (les fleurs qui chantent, souvenez-vous), "E-fée" ou encore "Morphée", sûrement le petit joyau du lot. Malgré ça, ACWL nargue tous les clichés pseudo gothiques susceptibles de s'accrocher aux parois tels des poissons dans un filet de pêche.
Certains se laisseront gagner par les frissons sur "In Humanité", fort et percutant, assez proche dans le refrain de ce que Muse sait faire de meilleur lorsqu'il se lâche, en dehors des formats FM plus convenus. La voix de Céline, de plus en plus somptueuse, a pris du coffre et pourrait envoyer se faire lanlaire quelques chanteuses lyriques enfermées dans des effets pompeux de mauvais aloi... D'autres seront possédés par le charme des pistes instrumentales, dont "Renaissance", glacial et emprunt de lueurs grunges, dont la faible durée ne frustre pas vraiment puisqu'il existe une invention bien pratique sur nos chaînes stéréo : la touche repeat. Dans l'ensemble, c'est paradoxalement la batterie, davantage mise en avant qu'à l'accoutumée, qui forge le dynamisme de la galette. Rappelons les qualités de Jean, à la base guitariste de l'ex trio, qui pour le coup occupe la majorité des postes : guitares, batterie, basses, claviers, programmations, et même quelques voix (dans "L'Invisible", flirtant avec le métal).
Ne vous laissez pas berner par "Promesse", le premier single extrait. Car si dans sa version initiale (de deux minutes en plus) ce titre reste des plus charmants, il s'avère cependant très loin de la magie époustouflante de ses treize autres frères.
Ce parcours qui nous mène aux cieux se traverse comme un dédale, un labyrinthe de paysages extatiques dans lesquels il fait si bon de se perdre, de rêver, sans s'octroyer l'idée incongrue de souffler pour respirer. Un album bien parti pour devenir, et à juste titre, une référence majeure du rock français ; passionnant, réfléchi, absolument indispensable. En 2001, ACWL chantait "Le Chant Des Sirènes" ; en 2009, il en devient la digne représentation. En bref, Le Chemin Du Ciel irradiera dans votre discothèque. Une pure merveille.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Arno Mothra |
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