Deutsch Amerikanische Freundschaft

Quand on ne connaît encore que ce pour quoi D.A.F. est célèbre, à savoir une electro-pop minimaliste et poisseuse pré-EBM, la découverte de leur tout premier album est étonnante. Une jam session d'une demi-heure répartie sur vingt-deux titres dont la durée oscille entre vingt secondes et trois minutes. Un rock instrumental lo-fi échappé de la rencontre entre le krautrock et la musique industrielle. De courtes pièces capturées par un matériel bon marché au fond d'une cave de Düsseldorf, où l'on gratouille une guitare électrique saturée et où l'on tape sur une batterie poussiéreuse, tandis que des appareils stroboscopiques diffusent un fond sonore inquiétant. Musique motorik touchant au progressif, avec ses montées en puissance, ses changements de rythme et ses envolées vibrantes. Qu'imaginer d'autre que deux musiciens jouant pour échapper à la pression d'un univers totalitaire ? La parole est bannie, mais la musique est toujours là, tout aussi sensée et libératrice.