Bat For Lashes
Two Suns |
Label :
She Bear - Parlophone - Astralwerks |
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Un film d'horreur. Et le pire c'est que chaque chronique que je lis sur le sujet se repend en mélioratifs de toutes sortes et autres adjectifs mielleux. J'ai même entendu un "Masterpiece"! Le mot est fort pour cette galette insipide! Développons. Et commençons par le début après tout.
Glass, tribale, en ouverture. Un fantôme part en guerre, un cheval revient de croisade... Bref, on imagine tout un tas de choses à l'écoute de ce morceau. Classique! Natasha arrive à nous faire voyager en trois minutes, à nous faire partir beaucoup plus loin que ne l'a jamais fait Desireless et son "Voyage Voyage". Mais le voila le problème : c'est que là où sur le premier opus, les influences eighties, seventies et j'en passe, se liaient si habilement qu'elles nous sonnaient les cloches d'une simple écoute, elles se détachent sur Two Suns, pour arpenter les chemins du pastiche, de l'auto caricature et des exemples mal digérés.
"Sleep Alone" est un Canned Heat du 21ème siècle après quinze séances d'U.V., et badigeonné d'huile d'olive de marque Rio en Medio. A force d'élaborer son dédoublement par le truchement de la perruque blonde et de faire la première de Dazed and Confused, la belle a oublié d'être originale pour les lignes de voix de son album. Atroce! Sans jamais l'avoir écouté je peux deviner dans quelle direction va se diriger sa prochaine vocalise (et ce problème persiste, persiste jusqu'à la fin de l'album).
Grâce au ciel, le vieux, magique et entêtant "Moon And Moon" vient sauver l'ensemble. C'est aérien, d'une tristesse sans faille. Les cœurs, comme provenant d'un disque de crooner des années 50, tombent à la perfection. Ca rappelle avant, Sad Eyes, The Wizard...
C'est suivit d'un "Daniel" pas mal du tout si l'on fait abstraction de ses paroles d'un manque d'inspiration absolu (et ce problème persiste, persiste...).
Dans la famille des références déguisées à la va-vite, je demande Peace of Mind. J'hésite entre évoquer le Brian Jonestown Massacre (carrière complète), CocoRosie (Armageddon) ou Richie Havens (Freedom, le propos).
On retrouve une partie de l'ADN chez "Siren Song", déjà entendue, tout comme "Daniel" et "Glass", sur la tournée 2008 en ouverture de Radiohead. Que d'influences mal digérées encore : Bjork surtout, pour la voix, la prestance également. Malgré une montée en tension appréciable, je ne tomberais pas dans le panneau de cette mélodie simpliste.
Aïe! J'ai du arrêter "Pearl's Dream" avant sa fin. Sacrilège, je sais mais où a-t-elle cachée son talent? Inutile d'invoquer Eurytmics, un fait qui coule de source je pense. Les plages semi électroniques et niaisement planantes sont à la limite du supportable.
J'ai cru en "Good Love" à son entrée en matière mais me suis vite rendue compte de la supercherie. Désenchantée je suis. Mystère n°10566, pourquoi Bat For Lashes devenue si conventionnel?
"Two Planets" est une blague. On dit que les plus courtes sont les meilleures. Un début à la "Girl And The Geese" des sœurs Cassidy, avec une ambition a la "Hunter" + "All Is Full Of Love" + "Human Behaviour" de euh... Bjork (ça n'a même pas le mérite d'être pointu dans les choix de titres).
On la sent, l'évolution vers un nouvel univers, alors pourquoi vouloir rester sur des vestiges romains avec un intitulé aussi évident et risible que "Travelling Woman". Et soit dit en passant elle ne fait pas évoluer le débat.
Enfin, j'aurais trouvé exceptionnelle "The Big Sleep" si elle avait appartenue à Fur And Gold. Mais ici, c'est un peu comme la goutte d'eau, la cerise, ou le couvercle sur le Nutella. Et pourtant Scott Walker... le géant! Dans le prochain numéro: Comment faire encore mieux qu'avec Antony en featuring.
A trop vouloir faire dans l'éclectisme on se retrouve avec un projet aussi plat que la terre du temps ou l'on enfermait Galilée. Tout est forcé... Pas la moindre spontanéité. De celle que l'on dégottait dans le premier jet et son univers de Hippie barré.
Lorsqu'on écoute "What's A Girl To Do" on s'imagine sans peine dans "Dangereuse Alliance" (kitschissime mais tellement bon)... Lorsqu'on écoute "Siren Song" on se croirait à un concert de Céline Dion, époque Titanic.
C'est sur que les potos ça a du bon pour les marrades mais Gang Gang Dance, Devandra, LadyHawke et MGMT sont plutôt du genre ensorceleurs. Bat For Lashes n'arrive pas à s'en détacher quitte à surfer sur une vague de plâtre pré moulée. Tout ça pour dire que l'électro, les coeurs Gospel, et les envolées lyriques ne vont pas à tout le monde.
Ce qui est agaçant, c'est que le talent est là, tellement présent, et que l'on passe à deux mètres de quelque chose de grand très grand. Natasha je ne désespère pas, j'attends ton troisième.
Glass, tribale, en ouverture. Un fantôme part en guerre, un cheval revient de croisade... Bref, on imagine tout un tas de choses à l'écoute de ce morceau. Classique! Natasha arrive à nous faire voyager en trois minutes, à nous faire partir beaucoup plus loin que ne l'a jamais fait Desireless et son "Voyage Voyage". Mais le voila le problème : c'est que là où sur le premier opus, les influences eighties, seventies et j'en passe, se liaient si habilement qu'elles nous sonnaient les cloches d'une simple écoute, elles se détachent sur Two Suns, pour arpenter les chemins du pastiche, de l'auto caricature et des exemples mal digérés.
"Sleep Alone" est un Canned Heat du 21ème siècle après quinze séances d'U.V., et badigeonné d'huile d'olive de marque Rio en Medio. A force d'élaborer son dédoublement par le truchement de la perruque blonde et de faire la première de Dazed and Confused, la belle a oublié d'être originale pour les lignes de voix de son album. Atroce! Sans jamais l'avoir écouté je peux deviner dans quelle direction va se diriger sa prochaine vocalise (et ce problème persiste, persiste jusqu'à la fin de l'album).
Grâce au ciel, le vieux, magique et entêtant "Moon And Moon" vient sauver l'ensemble. C'est aérien, d'une tristesse sans faille. Les cœurs, comme provenant d'un disque de crooner des années 50, tombent à la perfection. Ca rappelle avant, Sad Eyes, The Wizard...
C'est suivit d'un "Daniel" pas mal du tout si l'on fait abstraction de ses paroles d'un manque d'inspiration absolu (et ce problème persiste, persiste...).
Dans la famille des références déguisées à la va-vite, je demande Peace of Mind. J'hésite entre évoquer le Brian Jonestown Massacre (carrière complète), CocoRosie (Armageddon) ou Richie Havens (Freedom, le propos).
On retrouve une partie de l'ADN chez "Siren Song", déjà entendue, tout comme "Daniel" et "Glass", sur la tournée 2008 en ouverture de Radiohead. Que d'influences mal digérées encore : Bjork surtout, pour la voix, la prestance également. Malgré une montée en tension appréciable, je ne tomberais pas dans le panneau de cette mélodie simpliste.
Aïe! J'ai du arrêter "Pearl's Dream" avant sa fin. Sacrilège, je sais mais où a-t-elle cachée son talent? Inutile d'invoquer Eurytmics, un fait qui coule de source je pense. Les plages semi électroniques et niaisement planantes sont à la limite du supportable.
J'ai cru en "Good Love" à son entrée en matière mais me suis vite rendue compte de la supercherie. Désenchantée je suis. Mystère n°10566, pourquoi Bat For Lashes devenue si conventionnel?
"Two Planets" est une blague. On dit que les plus courtes sont les meilleures. Un début à la "Girl And The Geese" des sœurs Cassidy, avec une ambition a la "Hunter" + "All Is Full Of Love" + "Human Behaviour" de euh... Bjork (ça n'a même pas le mérite d'être pointu dans les choix de titres).
On la sent, l'évolution vers un nouvel univers, alors pourquoi vouloir rester sur des vestiges romains avec un intitulé aussi évident et risible que "Travelling Woman". Et soit dit en passant elle ne fait pas évoluer le débat.
Enfin, j'aurais trouvé exceptionnelle "The Big Sleep" si elle avait appartenue à Fur And Gold. Mais ici, c'est un peu comme la goutte d'eau, la cerise, ou le couvercle sur le Nutella. Et pourtant Scott Walker... le géant! Dans le prochain numéro: Comment faire encore mieux qu'avec Antony en featuring.
A trop vouloir faire dans l'éclectisme on se retrouve avec un projet aussi plat que la terre du temps ou l'on enfermait Galilée. Tout est forcé... Pas la moindre spontanéité. De celle que l'on dégottait dans le premier jet et son univers de Hippie barré.
Lorsqu'on écoute "What's A Girl To Do" on s'imagine sans peine dans "Dangereuse Alliance" (kitschissime mais tellement bon)... Lorsqu'on écoute "Siren Song" on se croirait à un concert de Céline Dion, époque Titanic.
C'est sur que les potos ça a du bon pour les marrades mais Gang Gang Dance, Devandra, LadyHawke et MGMT sont plutôt du genre ensorceleurs. Bat For Lashes n'arrive pas à s'en détacher quitte à surfer sur une vague de plâtre pré moulée. Tout ça pour dire que l'électro, les coeurs Gospel, et les envolées lyriques ne vont pas à tout le monde.
Ce qui est agaçant, c'est que le talent est là, tellement présent, et que l'on passe à deux mètres de quelque chose de grand très grand. Natasha je ne désespère pas, j'attends ton troisième.
Pas terrible 9/20 | par Diaty |
Posté le 29 juin 2009 à 19 h 39 |
Natasha Khan nous avait offert une fin de premier album sombre et épurée ("I Saw A Light", "I'm On Fire"), on a le sentiment qu'elle reprend ici les choses ou elle les avait laissées... Tout en délicatesse, elle nous transmet ses chansons, mais de façon moins accessible : l'ensemble du disque est plus mélancolique, plus tourmenté.
L'esprit de Kate Bush plane : la fragilité, la finesse, les arrangements qui rappellent les années 80 comme ce piano sur "Moon And Moon" aux paroles si poétiques, ayant le pouvoir de nous rendre nostalgiques.
"Siren Song" fait partie de ses jolies envolées, ou l'intensité du morceau monte crescendo, ou les mots, même si le sens des phrases n'est pas toujours saisi, nous laissent rêver et imaginer ce que la chanteuse veut nous narrer, comme souvent, chez elle. D'ailleurs. Il existe, je pense, une continuité dans l'album, une histoire au fil des chansons : à nous de la découvrir, ou juste de l'inventer.
Le thème du titre "Two Planets" tourne (jeu de mot, je sais) encore et toujours autour du "deux", et de sa complexité : la passion /la haine, le désir/la répulsion, les opposés/ les compléments... : "life is so much dark and light, day can not exist without a night...".
"Daniel" le single, écorche quelque peu l'ensemble.
L'esprit de Kate Bush plane : la fragilité, la finesse, les arrangements qui rappellent les années 80 comme ce piano sur "Moon And Moon" aux paroles si poétiques, ayant le pouvoir de nous rendre nostalgiques.
"Siren Song" fait partie de ses jolies envolées, ou l'intensité du morceau monte crescendo, ou les mots, même si le sens des phrases n'est pas toujours saisi, nous laissent rêver et imaginer ce que la chanteuse veut nous narrer, comme souvent, chez elle. D'ailleurs. Il existe, je pense, une continuité dans l'album, une histoire au fil des chansons : à nous de la découvrir, ou juste de l'inventer.
Le thème du titre "Two Planets" tourne (jeu de mot, je sais) encore et toujours autour du "deux", et de sa complexité : la passion /la haine, le désir/la répulsion, les opposés/ les compléments... : "life is so much dark and light, day can not exist without a night...".
"Daniel" le single, écorche quelque peu l'ensemble.
Très bon 16/20
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