Hrsta
Ghosts Will Come And Kiss Our Eyes |
Label :
Constellation |
||||
Entre ses différentes pérégrinations, du folk flippant (Molasses) aux expériences angoissantes (Set Fire to Flames), Mike Moya continue son aventure post-rock "dépouillé" avec Hrsta, entouré cette fois-ci de Brooke Crouser (Jackie-O Motherfucker), d'Harris Newman, guitariste montréalais atmosphérique à souhait et toujours du fidèle Eric Craven, officiant également chez Hanged-Up ou ASMZ.
Parlons-en de l'atmosphère justement. Ghosts Will Come And Kiss Our Eyes persiste dans l'univers cotonneux, éthéré et presque cristallin de Mike Moya. D'où la peur soudaine qui nous prend aux premières écoutes, nous, auditeurs, sentant venir la recette facile répétée sans cesse par ce label gonflant de talents qu'est Constellation. Mais c'est justement sans compter le talent de l'ex-membre de "Godspeed You! Black Emperor" qui arrive, malgré tout, à tisser avec toujours autant de facilité des paysages sonores désertiques, ou plutôt désertés (Beau Village), où l'ambiance glaciale nous emporte, où les lignes suraiguës de sa guitare nous rappelle sans cesse à l'ordre, un peu comme si on était ramené de force, tiré par le bras, dans cette station balnéaire, illustration photographique principale et centrale de ce nouvel album.
Hrsta, ou comment faire sonner l'accordéon, instrument type de la guinguette, comme vecteur potentiel de profonde dépression nerveuse (l'ouverture de l'album "Entre La Mer Et L'eau Douce") ; ou comment reprendre une chanson des frères Gibb (Holiday) qui n'a, à la base, rien de funèbre, en nous la faisant sonner de manière incantatoire. Tout le talent de Mike Moya réside ici. Mille et une fois plus doué que ses camarades de Constellation pour développer des ambiances venues d'un autre monde avec un minimum de moyen, Moya profite de ce troisième effort pour pousser son folk psychédélique à son paroxysme. Naviguant sans cesse entre des oxymores déglingués, il ne cessera de nous surprendre, notamment avec ce magnifique "Hechicero Del Bosque", où sur le final, sa voix androgyne se mélangera inexorablement avec des lignes de guitares majestueuses et sur un orgue digne des premiers Doors ; rapidement suivi par un "Saturn Of Chagrin" d'un lugubre à faire pleurer sa guitare à la manière d'un loup désespéré, Mike Moya nous prouve, malgré les frayeurs des premières écoutes, qu'il est toujours un des musiciens les plus talentueux de la clique de Montréal.
Parlons-en de l'atmosphère justement. Ghosts Will Come And Kiss Our Eyes persiste dans l'univers cotonneux, éthéré et presque cristallin de Mike Moya. D'où la peur soudaine qui nous prend aux premières écoutes, nous, auditeurs, sentant venir la recette facile répétée sans cesse par ce label gonflant de talents qu'est Constellation. Mais c'est justement sans compter le talent de l'ex-membre de "Godspeed You! Black Emperor" qui arrive, malgré tout, à tisser avec toujours autant de facilité des paysages sonores désertiques, ou plutôt désertés (Beau Village), où l'ambiance glaciale nous emporte, où les lignes suraiguës de sa guitare nous rappelle sans cesse à l'ordre, un peu comme si on était ramené de force, tiré par le bras, dans cette station balnéaire, illustration photographique principale et centrale de ce nouvel album.
Hrsta, ou comment faire sonner l'accordéon, instrument type de la guinguette, comme vecteur potentiel de profonde dépression nerveuse (l'ouverture de l'album "Entre La Mer Et L'eau Douce") ; ou comment reprendre une chanson des frères Gibb (Holiday) qui n'a, à la base, rien de funèbre, en nous la faisant sonner de manière incantatoire. Tout le talent de Mike Moya réside ici. Mille et une fois plus doué que ses camarades de Constellation pour développer des ambiances venues d'un autre monde avec un minimum de moyen, Moya profite de ce troisième effort pour pousser son folk psychédélique à son paroxysme. Naviguant sans cesse entre des oxymores déglingués, il ne cessera de nous surprendre, notamment avec ce magnifique "Hechicero Del Bosque", où sur le final, sa voix androgyne se mélangera inexorablement avec des lignes de guitares majestueuses et sur un orgue digne des premiers Doors ; rapidement suivi par un "Saturn Of Chagrin" d'un lugubre à faire pleurer sa guitare à la manière d'un loup désespéré, Mike Moya nous prouve, malgré les frayeurs des premières écoutes, qu'il est toujours un des musiciens les plus talentueux de la clique de Montréal.
Excellent ! 18/20 | par Reznor |
Posté le 07 juillet 2008 à 21 h 47 |
On peut ecouter un album de Hrsta comme on regarde une vieille photo de polaroïd... Seulement ce ne sont pas de beaux souvenirs limpides et heureux qui nous apparaissent.
C'est un peu comme un drame intime, une forme incertaine, glaçante.
On se sent bien et mal à la fois; entre la mer et l'eau douce.
On se rappelle de quelques vieilles choses enfouies, de quelques morts depuis longtemps enterrés.
Une sorte de complaisance dans une torpeur incontrôlée, incontrôlable.
Et effectivement, on se souvient de ces soirées, à la bougie, dans une de ces vieilles maisons en bois, n'osant pas s'endormir car demain l'hiver revient.
Lorsque l'on se blotissait dans une multitude d'anciennes couvertures, laissant une flamme allumée la nuit, de peur que certains fantômes reviennent avec l'hiver et embrassent nos yeux.
Hrsta c'est cette entité emplie de poésie et de chagrin, n'osant plus se souvenir qu'elle vit, qu'elle est avec nous.
Et elle s'enfonce dans cette errance sans fin, dans le passé, pour mieux oublier cette fureur du présent.
Sans cesse à la recherche de quelques âmes bléssées mais toujours là, en souvenir d'un ciel ne cessant d'être insoutenable.
Et l'on suit sur le fil fragile de la voix de Moya, l'enfant blotti nous chuchotant quelques atrocités d'un ancien temps; mais qui, inlassablement nous illumine de "cette obscure clarté". Quelque part... Nulle part en fait...
Que peut-on demander de plus que ce voyage hallucinant retenu par la cire de bougies encore allumées, repoussant, à bout de force, les premières lueurs de l'aurore.
On se souviendra d'Hrsta comme le groupe d'hurlements nocturnes insatisfaits et hantant chacune de nos nuits à lueur d'une bougie.
C'est un peu comme un drame intime, une forme incertaine, glaçante.
On se sent bien et mal à la fois; entre la mer et l'eau douce.
On se rappelle de quelques vieilles choses enfouies, de quelques morts depuis longtemps enterrés.
Une sorte de complaisance dans une torpeur incontrôlée, incontrôlable.
Et effectivement, on se souvient de ces soirées, à la bougie, dans une de ces vieilles maisons en bois, n'osant pas s'endormir car demain l'hiver revient.
Lorsque l'on se blotissait dans une multitude d'anciennes couvertures, laissant une flamme allumée la nuit, de peur que certains fantômes reviennent avec l'hiver et embrassent nos yeux.
Hrsta c'est cette entité emplie de poésie et de chagrin, n'osant plus se souvenir qu'elle vit, qu'elle est avec nous.
Et elle s'enfonce dans cette errance sans fin, dans le passé, pour mieux oublier cette fureur du présent.
Sans cesse à la recherche de quelques âmes bléssées mais toujours là, en souvenir d'un ciel ne cessant d'être insoutenable.
Et l'on suit sur le fil fragile de la voix de Moya, l'enfant blotti nous chuchotant quelques atrocités d'un ancien temps; mais qui, inlassablement nous illumine de "cette obscure clarté". Quelque part... Nulle part en fait...
Que peut-on demander de plus que ce voyage hallucinant retenu par la cire de bougies encore allumées, repoussant, à bout de force, les premières lueurs de l'aurore.
On se souviendra d'Hrsta comme le groupe d'hurlements nocturnes insatisfaits et hantant chacune de nos nuits à lueur d'une bougie.
Exceptionnel ! ! 19/20
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