Died Pretty

Pour beaucoup l'Australie évoque la plage, le soleil, le surf, les requins, une version hémisphère sud de la Californie en quelque sorte. Pour d'autres, moins nombreux et dont je fais partie, ce pays représente un gigantesque espace de liberté, aride et sauvage, des sensations que notre vieille Europe ne peut pas nous offrir. Fantasmes que tout cela, car je n'ai jamais mis les pieds en Australie. Alors pour pallier à ce manque cruel j'ai découvert les Died Pretty. A l'image de leur contrée ils sont libres et sauvages, ils jouent leur rock dos à la mer et ses plages, visage et esprit tournés vers le désert.
Free Dirt (quel titre !) démarre comme un vent se levant gentiment faisant songer à des Byrds électriques, avant de souffler ces bourrasques tel "Through Another Door" avec son saxophone résonnant lugubrement ou "Stoneage Cinderella" qui clôt la face A. Quelques discrètes envolées de la six cordes, un orgue tombant toujours à point et la voix prête à s'étrangler de Ron Peno assurent l'unité d'ensemble.
La face B avec ces quatre titres va nous révéler la dimension épique du groupe. Soufflant le chaud et le froid, alternant avec bonheur les tempêtes de sable et les accalmies trompeuses, cette partie risque de vous laisser pantelant, haletant, l'esprit désorienté mais bizarrement serein tant l'expérience est bénéfique. Hypnotisé sur "Life To Go", durement secoué puis cajolé avant d'être de nouveau secoué sur "Just Skin", le calme revient sur "The 2000 Year Old Murder" grâce à l'orgue lancinant à souhait avant de s'achever en apocalypse sur "Next To Nothing".
L'Australie paraît plus belle et mystérieuse que jamais.