Au Pairs

'Garçon ! Un Gang Of Four sans sucre siouplé !'. Ça a l'odeur, ça a la couleur, ça y ressemble foutrement mais pourtant ça n'a pas exactement le même goût. Et c'est pas moins bon pour autant. Même qu'on en redemande.
Les Au Pairs, sans doute la meilleure décalcomanie du gang de Leeds. Un peu plus par là, un peu moins par ci, mais c'est la même chose sinon, la même formule qui rend Hyde : punk, funk, dub. Et avec tout ce qu'il faut de conscience politique. Le dancefloor envahi par les gauchistes. Aux déhanchés ankylosés fortement politisés (une définition du post punk comme une autre) les Au Pairs vont ajouter une bonne grosse féminine touch. Lesley Woods, lesbienne militante, parsèment ses textes sarcasmes de nombreuses 'infamies féministes dévirilisantes' comme dirait le grand polémiste Eric Zemmour (un génie). Chansons intelligentes qui avec le pogo-dance "Come Again" a trouvé son premier de la classe. Un pamphlet jubilé qui en appelle à cette grande angoisse du couple post-moderne : l'égalité orgasmique.
Des choses à dire et bien dites. Playing With A Different Sex, premier album où le groupe est à son mordant maximal, est comme on dit quand on veut pas se faire chier à trouver une formule originale parce qu'on est crevé et que Koh-Lanta va bientôt commencer, un vrai classique de l'after punk.