Zounds
The Curse Of Zounds + Singles |
Label :
Broken Rekids |
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J'ai connu Zounds par inadvertance, par l'intermédiaire d'une reprise. Sur le single Single Girl (1996) de Lush figurait le morceau "Demystification". Une chanson parfaite pour sautiller ou pogoter gentiment. Un hymne pour la jeunesse. Energique, punchy, entraînant, mélodique, subversif. Je me suis dit que ce morceau devait être une reprise d'un titre du tout début des années 80. Mais des recherches rapides sur Internet, plus tard, s'avérèrent infructueuses. Il devait donc s'agir d'une composition de Lush. Mais le doute subsistait vaguement dans mon esprit. Il fut dissipé plusieurs années plus tard. Plus de 10 ans après la sortie du single de Lush. Au cours d'une soirée parisienne dans un salle toute en caves voutées, j'entendis le morceau en question... mais sonnant différemment, très post-punk, et chanté par un homme ! Je demandai alors de qui il s'agissait. Un jeune crêteux me répondit que c'était Zounds. Je n'avais jamais entendu parler de ce groupe ! Internet me fut d'ailleurs de peu de secours pour obtenir des informations sur eux. Le groupe semble totalement inconnu à 99,99 % de la population. Et pourtant... "Demystification", quel tube potentiel ! Je me décidai à acheter le présent CD, regroupant à peu près tout ce qu'ils firent au long de leur courte carrière, soit un album (The Curse of Zounds, 1982) et quelques singles. Les Zounds ont toute une histoire. Groupe punk anarchiste des environs de Reading actif de 1977 à 1982, signés chez Crass Records, puis Rough Trade (The Smiths), leur nom est un juron blasphématoire utilisé par Shakespeare faisant référence aux plaies du Christ (God's Wounds).
Zounds, c'est un peu un "one hit wonder". A comparer avec un autre groupe punk, de la même époque, The Adverts, et son "Gary Gilmore's Eyes" au moins aussi jouissif, et plus connu (il fut repris par Paul Roland en acoustique) : en dehors de ce tube, leur discographie s'avère assez plate.
Ce CD de Zounds fait le même effet lors des premières écoutes : "Demystification" (single sorti en 1981) accroche tout de suite à l'oreille tandis que le reste des morceaux provoque plutôt ennui ou frustration. Mais, avec 20 morceaux, la compilation est substantielle.
Cependant, au fil des écoutes, on se rend compte que ce groupe n'était pas aussi punk et basique que ça. Plus post-punk que punk, d'ailleurs. Les autres morceaux s'avèrent plus riches et plus variés que ce qu'on avait cru percevoir au départ. L'album commence bien avec un "War/Subvert" avec basse rebondie, guitare hachurée, batterie claquante et chant halluciné à la Johnny Rotten. Mais on retiendra surtout le rageur et troublant "New Band". Et, dans un genre différent, "Dancing", qui fait un peu écho au fameux "Nightclubbing" d'Iggy Pop et David Bowie dans le genre brumeux et décadent, évoquant plutôt le difficile retour, au petit matin, d'une boîte de nuit, que la fièvre du samedi soir. Ou encore "Not Me" (rien à voir avec le morceau de Colin Newman repris par This Mortal Coil) délicieusement garage, cradingue et débraillé mais aussi un peu mélancolique.
Somme toute, ce CD s'avère être une acquisition intéressante, sans non plus être indispensable - quoique... Si tous les morceaux étaient taillés dans le même bois que "Demystification", on tiendrait là l'un des meilleurs groupes à la charnière entre punk et post-punk. Quoiqu'il en soit, bien plus que beaucoup d'autres, Zounds mérite l'étiquette de groupe culte, si galvaudée aujourd'hui, appliquée n'importe quand, n'importe comment, à n'importe qui.
Zounds, c'est un peu un "one hit wonder". A comparer avec un autre groupe punk, de la même époque, The Adverts, et son "Gary Gilmore's Eyes" au moins aussi jouissif, et plus connu (il fut repris par Paul Roland en acoustique) : en dehors de ce tube, leur discographie s'avère assez plate.
Ce CD de Zounds fait le même effet lors des premières écoutes : "Demystification" (single sorti en 1981) accroche tout de suite à l'oreille tandis que le reste des morceaux provoque plutôt ennui ou frustration. Mais, avec 20 morceaux, la compilation est substantielle.
Cependant, au fil des écoutes, on se rend compte que ce groupe n'était pas aussi punk et basique que ça. Plus post-punk que punk, d'ailleurs. Les autres morceaux s'avèrent plus riches et plus variés que ce qu'on avait cru percevoir au départ. L'album commence bien avec un "War/Subvert" avec basse rebondie, guitare hachurée, batterie claquante et chant halluciné à la Johnny Rotten. Mais on retiendra surtout le rageur et troublant "New Band". Et, dans un genre différent, "Dancing", qui fait un peu écho au fameux "Nightclubbing" d'Iggy Pop et David Bowie dans le genre brumeux et décadent, évoquant plutôt le difficile retour, au petit matin, d'une boîte de nuit, que la fièvre du samedi soir. Ou encore "Not Me" (rien à voir avec le morceau de Colin Newman repris par This Mortal Coil) délicieusement garage, cradingue et débraillé mais aussi un peu mélancolique.
Somme toute, ce CD s'avère être une acquisition intéressante, sans non plus être indispensable - quoique... Si tous les morceaux étaient taillés dans le même bois que "Demystification", on tiendrait là l'un des meilleurs groupes à la charnière entre punk et post-punk. Quoiqu'il en soit, bien plus que beaucoup d'autres, Zounds mérite l'étiquette de groupe culte, si galvaudée aujourd'hui, appliquée n'importe quand, n'importe comment, à n'importe qui.
Bon 15/20 | par Gaylord |
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