La Mar Enfortuna
La Mar Enfortuna |
Label :
Tzadik |
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Le duo Elysian Fields décide en 2001 de se servir du pseudonyme La Mar Enfortuna pour marquer une rupture avec le rock sombre et lent développé sur les albums précédents, même si la présence de Jennifer Charles est indissociable du terme " sensualité torride ", qui fait le trait d'union entre les deux projets. Ici, les deux musiciens plongent dans leur racines juives et il n'est presque plus question de rock, mais de reprises du répertoire de la musique séfarade (musique traditionnelle des juifs espagnols au Moyen-Age, qui par extension renvoie à une bonne partie du pourtour méditerranéen : Afrique du Nord, Grèce et Turquie). Incroyable d'ailleurs avec quelle classe les deux new-yorkais s'approprient ces sonorités si éloignées du monde du rock indé, aidés par une production d'une clarté et d'une chaleur qui sert complètement le propos.
Ne me demandez pas avec quels instruments cette musique est faite : je devrais faire une recherche fastidieuse. Ce qui est certain c'est que les musiciens qui entourent le duo sont exceptionnels, dessinant un monde énigmatique et chaloupé dans lequel la voix de Jennifer coule littéralement. Des images de dunes, de fontaines, de jardins mystérieux, d'attirances ambigues, de crimes mais aussi d'étreintes passionnées, s'exhalent de cette musique en tous points vénéneuse (moment fort : la voix éthylique et érotique de Jennifer Charles alternée avec d'effroyables cris de douleur, sur " La Rosa "). Un duo basse-batterie agrémenté de diverses percussions au son profond, très lent, sert de pilier à cette trame perverse, noire et lumineuse à la fois, où l'espagnol et l'hébreu s'alternent et se confondent parfois. Grand moment d'hypnose, les dix minutes de la marche solennelle qu'est " Porke Yorach " ou les discrètes ponctuations dissonantes de " A La Una Yo Naci ". A des années lumières de l'horreur contenue dans les simples mots " World Music ", le duo compose là l'un des disques les plus universels et accessibles du label Tzadik, tout en plongeant dans une atmosphère d'une sensualité moite et fascinante.
Ne me demandez pas avec quels instruments cette musique est faite : je devrais faire une recherche fastidieuse. Ce qui est certain c'est que les musiciens qui entourent le duo sont exceptionnels, dessinant un monde énigmatique et chaloupé dans lequel la voix de Jennifer coule littéralement. Des images de dunes, de fontaines, de jardins mystérieux, d'attirances ambigues, de crimes mais aussi d'étreintes passionnées, s'exhalent de cette musique en tous points vénéneuse (moment fort : la voix éthylique et érotique de Jennifer Charles alternée avec d'effroyables cris de douleur, sur " La Rosa "). Un duo basse-batterie agrémenté de diverses percussions au son profond, très lent, sert de pilier à cette trame perverse, noire et lumineuse à la fois, où l'espagnol et l'hébreu s'alternent et se confondent parfois. Grand moment d'hypnose, les dix minutes de la marche solennelle qu'est " Porke Yorach " ou les discrètes ponctuations dissonantes de " A La Una Yo Naci ". A des années lumières de l'horreur contenue dans les simples mots " World Music ", le duo compose là l'un des disques les plus universels et accessibles du label Tzadik, tout en plongeant dans une atmosphère d'une sensualité moite et fascinante.
Parfait 17/20 | par Sam lowry |
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