Papercuts
Can't Go Back |
Label :
Gnomonsong |
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Je ne sais pas si l'americana a toujours été si bien représenté jusqu'à maintenant mais j'ai de plus en plus l'impression que les nouvelles générations d'artistes américains tentent de fuir la musique contemporaine pour se réfugier dans des courants qui ont fait l'histoire des Etats-Unis. Jason Quever est d'ailleurs une de ces personnalités qui revendiquent son attachement aux souches musicales de son pays et lui rendent grâce en croisant folk, country et un soupçon de bluegrass. Le jeune homme est clairement nostalgique de cette époque et de ces grandes maisons en bois avec mansardes. Can't Go Back est ainsi un devoir de mémoire à la culture populaire du milieu du siècle dernier qui refait jaillir les silhouettes de grandes icônes qui pour le coup ne seront pas oubliées de sitôt. On ne peut pas revenir en arrière, semble-t-il nous dire, cependant on peut rendre un témoignage dont la présente qualité en influences fera revivre à coup sûr le rêve américain de la Californie à la Floride. Papercuts nous fait ainsi part de ses chroniques d'un autre temps en ressuscitant des airs pop surfin West Coast façon The Byrds (il ne vient pas de San Francisco pou rien), une pointe de Crosby, Stills & Nash à leur époque la plus roots et plusieurs analogies à Dylan. Les plus flagrantes sont sûrement "John Brown" et "Take The 227th Exit" avec son piano de bar saloon. Quever nage en plein rêve en partageant l'affiche avec ses pairs dans des récits de provinces filmés en super 8. "Summer Long" est le court métrage qui souligne le plus la convergence entre bonheur pantois et langueur. Néanmoins ses compositions font qu'on retiendra son nom et qu'il ne restera pas derrière ses idoles. En effet, le songwriter ne manque pas le coche dans la façon dont il s'approprie cet héritage en or. Il relie chaque élément de ce large panorama avec ce qu'il faut de chamber pop ("Dear Employee" et quelques autres apparitions succinctes de violon) qui ne manque pas d'enrichir d'orgue Hammond ("Sandy") ainsi que de réverbérations étudiées pour atteindre au mieux l'authenticité des enregistrements des années soixante ("Unavailable" et ses cordes qui couinent). Les mélodies sont également joliment teintées par sa voix sucrée passe partout qui s'inscrit elle aussi dans ces odes paisibles, satinées et impérissables. A travers Can't Go Back, le garçon profite pleinement de cet instant intemporel rendu possible grâce au label Gnomonsong de ses amis (Devendra Banhart et Andy Cabic) en s'offrant une tranche d'un passé glorieux. Comment ne peut-on pas aimer l'Amérique après ça ?!
Parfait 17/20 | par TiComo La Fuera |
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