Firehose
Ragin', Full-On |
Label :
SST |
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Terrassés par la mort accidentelle de Dennes Boon (27 ans bordel, alors que Sardou et Hallyday sont toujours vivants, il n'y a vraiment pas de justice!), Mike Watt et George Hurley jettent l'éponge et mettent un terme à la carrière des Minutemen alors en plein boum créatif. Dépressifs et découragés, c'est un fan de leur travail, Ed Crawford, qui va venir les sortir du marasme et les persuader de reprendre les instruments afin de mettre fIREHOSE sur pied, lui reprenant le poste de guitariste.
Sorti moins d'un an après la mort de Boon, Ragin', Full-On surprend par le peu de similitudes qu'il reste de la période Minutemen et par le nombre assez bluffant de nouvelles idées et directions explorées au long de ces quatorze morceaux. En effet, hormis quelques fulgurances hardcores, le jeu de basse slappée inimitable de Mike Watt et la batterie groovy de George Hurley, il serait bien difficile de faire un quelconque rapprochement artistique entre les deux groupes. Les chants sont très travaillés (Mike Watt est même souvent méconnaissable), Ed Crawford ajoute arpèges et mélodies ciselées aux riffs fulgurants tandis que les tempos ne se contentent plus de rester dans le rouge. "Brave Captain", premier morceau, donne le la : une intro cavaleuse fait le lien avec les Minutemen avant que le tempo se ralentisse sur un refrain d'une tristesse et d'une détresse palpables. Pour utiliser un poncif usé et usant au possible, les musiciens ont atteint la maturité dans leur deuil. Ils parviennent désormais à marier ce qui reste de leur rage insouciante d'adolescents à la dure réalité de la vie d'adulte. Et là tout de suite on pense à leur potes d'Hüsker Dü dont le Zen Arcade a redéfini la musique alternative quelques temps auparavant (ce disque devrait d'ailleurs enfin être célébré comme la meilleure chose sortie dans les années 1980 et de loin !). La même variété musicale, des enchainements aussi improbables qu'efficaces, une tension exacerbée, un chant torturé... Le gang de Minneapolis à redistribué les cartes et son influence commence sérieusement à se ressentir sur toute la scène punk américaine. Une autre influence de poids commence également à remodeler grandement l'aspect mélodique de toute cette scène : c'est celle de R.E.M. (la dernière tournée des Minutemen s'était effectuée avec le groupe d'Athens) qui transparait sur "Caroms" ou "Locked-In" principalement.
Malheureusement, fIREHOSE peine parfois à lier les quantités d'idées amoncelées dans ce premier jet. On sent que le groupe est en plein bouillonnement créatif et qu'il ne parvient pas toujours à freiner ses élans pour cimenter des morceaux cohérents. Ce viendra par la suite mais cette remise en question reste tout de même une indéniable réussite.
Sorti moins d'un an après la mort de Boon, Ragin', Full-On surprend par le peu de similitudes qu'il reste de la période Minutemen et par le nombre assez bluffant de nouvelles idées et directions explorées au long de ces quatorze morceaux. En effet, hormis quelques fulgurances hardcores, le jeu de basse slappée inimitable de Mike Watt et la batterie groovy de George Hurley, il serait bien difficile de faire un quelconque rapprochement artistique entre les deux groupes. Les chants sont très travaillés (Mike Watt est même souvent méconnaissable), Ed Crawford ajoute arpèges et mélodies ciselées aux riffs fulgurants tandis que les tempos ne se contentent plus de rester dans le rouge. "Brave Captain", premier morceau, donne le la : une intro cavaleuse fait le lien avec les Minutemen avant que le tempo se ralentisse sur un refrain d'une tristesse et d'une détresse palpables. Pour utiliser un poncif usé et usant au possible, les musiciens ont atteint la maturité dans leur deuil. Ils parviennent désormais à marier ce qui reste de leur rage insouciante d'adolescents à la dure réalité de la vie d'adulte. Et là tout de suite on pense à leur potes d'Hüsker Dü dont le Zen Arcade a redéfini la musique alternative quelques temps auparavant (ce disque devrait d'ailleurs enfin être célébré comme la meilleure chose sortie dans les années 1980 et de loin !). La même variété musicale, des enchainements aussi improbables qu'efficaces, une tension exacerbée, un chant torturé... Le gang de Minneapolis à redistribué les cartes et son influence commence sérieusement à se ressentir sur toute la scène punk américaine. Une autre influence de poids commence également à remodeler grandement l'aspect mélodique de toute cette scène : c'est celle de R.E.M. (la dernière tournée des Minutemen s'était effectuée avec le groupe d'Athens) qui transparait sur "Caroms" ou "Locked-In" principalement.
Malheureusement, fIREHOSE peine parfois à lier les quantités d'idées amoncelées dans ce premier jet. On sent que le groupe est en plein bouillonnement créatif et qu'il ne parvient pas toujours à freiner ses élans pour cimenter des morceaux cohérents. Ce viendra par la suite mais cette remise en question reste tout de même une indéniable réussite.
Bon 15/20 | par Abe-sapien |
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