Earthling
Radar |
Label :
Chrysalis |
||||
Earthling est un groupe originaire de Bristol (oui, comme quelques autres artistes déjà fort connus).
En 1995, leur premier LP sortait, sous le nom de Radar.
Ce disque est aujourd'hui assez difficile à trouver (sauf si le format mp3 vous suffit). Cependant, si je le chronique si longtemps après sa sortie, c'est pour deux raisons : la première, que vous devinez, est la musique. La seconde : leur deuxième LP, sensé sortir en 1997, avait finalement été rejeté par leur maison de disques, qui le jugea trop sombre, sonnant ainsi le glas pour le groupe ; ce n'est qu'en 2004 que le distributeur français Phonograph lui accorda cette chance de se faire entendre... et par la même occasion de me faire découvrir ce groupe dont je n'avais jamais entendu parler.
Radar, donc, est un disque de trip-hop, puisqu'il faut bien étiqueter le disque. Et, pour une fois, l'étiquette colle bien : je vous rappelle que nous sommes en 1995 et Massive Attack, Portishead ou Tricky sont déjà "là" pour nous présenter le son trip-hop de Bristol. Cette même année, un disque passe alors inaperçu (ce qui arriva aussi à Londinium d'Archive en 1997, mais dans une moindre mesure). Les 13 morceaux de Radar ne sont pas spécialement joyeux, certes, mais nous connaissons déjà cette ambience plutôt enfumée grâce à Dummy ou Maxinquaye. En fait, tout ici est un mélange de noirceur et de vie (grâce à la voix du rappeur Mau). Côté musique, un tout petit détail : Geoff Barrow, de Portishead, vient ici ou là, scratcher ou jouer de la guitare. La production de Tim Saul et Andy Keep est quant à elle parfaite : musicalement, si l'album ne donne pas une impression d'originalité, on se rend tout de même compte que Earthling ne ressemble à aucun autre groupe. Oui, ça semble paradoxal, mais vous verrez : vous aurez parfois cette impression de "déjà-entendu alors qu'on sait que c'est la première fois que nos oreilles écoutent ça" (c'est le propre de certains des meilleurs albums que de sonner familiers...). Et Mau rappe et chante en parfaite harmonie avec les mélodies qui sont assez variées et même surprenantes.
Je vous recommande ce groupe, a fortiori l'écoute de ce Radar. Si vous en comprenez la musique, alors vous vous demanderez vite comment vous avez pu ne pas les connaître pendant si longtemps. Earthling mérite grâce à ce très bon disque sa place parmi l'élite de Bristol, ce qui est plus qu'un honneur, et nous leur devions cela. Le groupe est mort, mais leur musique est un fantôme qui vous hantera. Et ça, vous n'y pourrez rien !
En 1995, leur premier LP sortait, sous le nom de Radar.
Ce disque est aujourd'hui assez difficile à trouver (sauf si le format mp3 vous suffit). Cependant, si je le chronique si longtemps après sa sortie, c'est pour deux raisons : la première, que vous devinez, est la musique. La seconde : leur deuxième LP, sensé sortir en 1997, avait finalement été rejeté par leur maison de disques, qui le jugea trop sombre, sonnant ainsi le glas pour le groupe ; ce n'est qu'en 2004 que le distributeur français Phonograph lui accorda cette chance de se faire entendre... et par la même occasion de me faire découvrir ce groupe dont je n'avais jamais entendu parler.
Radar, donc, est un disque de trip-hop, puisqu'il faut bien étiqueter le disque. Et, pour une fois, l'étiquette colle bien : je vous rappelle que nous sommes en 1995 et Massive Attack, Portishead ou Tricky sont déjà "là" pour nous présenter le son trip-hop de Bristol. Cette même année, un disque passe alors inaperçu (ce qui arriva aussi à Londinium d'Archive en 1997, mais dans une moindre mesure). Les 13 morceaux de Radar ne sont pas spécialement joyeux, certes, mais nous connaissons déjà cette ambience plutôt enfumée grâce à Dummy ou Maxinquaye. En fait, tout ici est un mélange de noirceur et de vie (grâce à la voix du rappeur Mau). Côté musique, un tout petit détail : Geoff Barrow, de Portishead, vient ici ou là, scratcher ou jouer de la guitare. La production de Tim Saul et Andy Keep est quant à elle parfaite : musicalement, si l'album ne donne pas une impression d'originalité, on se rend tout de même compte que Earthling ne ressemble à aucun autre groupe. Oui, ça semble paradoxal, mais vous verrez : vous aurez parfois cette impression de "déjà-entendu alors qu'on sait que c'est la première fois que nos oreilles écoutent ça" (c'est le propre de certains des meilleurs albums que de sonner familiers...). Et Mau rappe et chante en parfaite harmonie avec les mélodies qui sont assez variées et même surprenantes.
Je vous recommande ce groupe, a fortiori l'écoute de ce Radar. Si vous en comprenez la musique, alors vous vous demanderez vite comment vous avez pu ne pas les connaître pendant si longtemps. Earthling mérite grâce à ce très bon disque sa place parmi l'élite de Bristol, ce qui est plus qu'un honneur, et nous leur devions cela. Le groupe est mort, mais leur musique est un fantôme qui vous hantera. Et ça, vous n'y pourrez rien !
Excellent ! 18/20 | par Rv |
Posté le 26 septembre 2010 à 18 h 47 |
Si vous connaissez un groupe de trip hop, vous dites Massive Attack, si vous connaissez deux groupes de trip hop, vous rajoutez Portishead, si vous connaissez cent groupes de trip hop, le troisième que vous citerez sera Earthling. Amateur des causes musicales perdues, je me devais de vous faire découvrir ce groupe anglais. Un ‘papier' Bristol en quelque sorte... Deux albums à ma connaissance dont celui-ci, Radar (1995), le plus sombre et le plus brillant à la fois.
Earthling, c'est black, c'est groovy, c'est gospel, c'est tribal. Ce sont des scratch, des basses vrombissantes. C'est surtout pour moi une voix incroyable (que l'on retrouvera 10 ans plus tard sur l'album Angel Milk de Telepopmuzik) : celle de Mau. Des maux rappés à toutes les sauces de la soul.
Mon premier coup de cœur de ce Radar sur l'autoroute désertée du trip hopest "Ananda's Theme", sorte de bande-son de la blaxploitation. "Nefisa" est pour moi le morceau le plus représentatif de l'album. Il figurera sans doute en bonne place sur une rétro trip hop dans quelques années.
Mieux encore est "Echo On My Mind" que je qualifierai de symphonie trip-hop : cuivres angoissants, scratchs, doubles voix... Imparable.
"Soup Or No Soup" est encore meilleur : les basses se mélangent aux cordes, le groove vous attrape et vous relâche, exsangue, 6 minutes plus tard.
"Infinite M." et "I Could Just Die" sont plus classiques. J'entendrai bien Isaac Hayes sur ce dernier morceau... "Freak, Freak" morceau un peu plus léger (?) clôture ma sélection sévère. Découvrez cet album !
Earthling, c'est black, c'est groovy, c'est gospel, c'est tribal. Ce sont des scratch, des basses vrombissantes. C'est surtout pour moi une voix incroyable (que l'on retrouvera 10 ans plus tard sur l'album Angel Milk de Telepopmuzik) : celle de Mau. Des maux rappés à toutes les sauces de la soul.
Mon premier coup de cœur de ce Radar sur l'autoroute désertée du trip hopest "Ananda's Theme", sorte de bande-son de la blaxploitation. "Nefisa" est pour moi le morceau le plus représentatif de l'album. Il figurera sans doute en bonne place sur une rétro trip hop dans quelques années.
Mieux encore est "Echo On My Mind" que je qualifierai de symphonie trip-hop : cuivres angoissants, scratchs, doubles voix... Imparable.
"Soup Or No Soup" est encore meilleur : les basses se mélangent aux cordes, le groove vous attrape et vous relâche, exsangue, 6 minutes plus tard.
"Infinite M." et "I Could Just Die" sont plus classiques. J'entendrai bien Isaac Hayes sur ce dernier morceau... "Freak, Freak" morceau un peu plus léger (?) clôture ma sélection sévère. Découvrez cet album !
Excellent ! 18/20
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