Même si on se doit de saluer respectueusement les remises en cause successives que les Dandy Warhols effectuent à chaque album, il faut bien avouer que la carrière du groupe patine sérieusement depuis la fin de sa première trilogie discographique. Abandon des substances psychotropes, absence d'un mentor, envie de consécration ? La cause de cette chute reste inconnue mais le résultat est là : rien de véritablement enthousiasmant depuis belle lurette.
Libérés de leur major, et de tous les déboires qui vont avec, les quatre musiciens ont désormais les coudées franches pour laisser libre court à leurs délires les plus poussés. On se souvient que Courtney Taylor-Taylor s'est souvent plaint des refus de Capitol de sortir les albums en leur état initial, sortant d'ailleurs ceux-ci sur son propre label. Ces coups d'éclats tombent à posteriori bien à plat à l'écoute de Earth To The Dandy Warhols première galette dont le groupe à la maîtrise totale. Car celle-ci se vautre aussi vite dans le banal que ses prédécesseurs. Comme d'habitude les influences du groupe titillent sérieusement le fondement de chaque morceau jusqu'à en éliminer toute substance originale. On reconnaitra ici des envolées Byrdiennes ("Love Song"), le disco-rock des Stones période Some Girls ("Welcome To The Third World") et surtout, comme d'habitude, du Velvet à toutes les sauces. Le groupe va même jusqu'à s'auto-parodier sur "Mis Amigos" ou "Talk Radio".
Ca va même jusqu'au n'importe quoi le plus flagrant sur la dernière plage "Musee D'Nougat" où l'on entend durant un quart d'heure la sieste d'une Zia endormie sur son clavier, égrainant les notes en se retournant, sur fond de monologue parlé (elle s'était sûrement endormie la télé allumée sur un doc animalier).
Quelques titres sont quand même fort réussis. Les planants "Beast Of All Saints" ou "Wasp In The Lotus" ou le très poppy et saccadé "Now You Love Me". Mais c'est bien loin d'être suffisant.