Beth Gibbons
Beth Gibbons & Rustin' Man : Out Of Season |
Label :
Go Beat |
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"Out Of Season", le premier album de Beth Gibbons ne s'écoute pas d'une oreille discrète lorsqu'on sait que la voix fragile de Portishead a illuminé le magnifique premier album étiqueté trip hop.
Même si l'heure de gloire du groupe anglais est loin derrière lui ("Dummy" est sorti en 1994), la sortie du premier album solo de la chanteuse tourmentée se veut un événement en soi car on ne sait jamais à quoi s'attendre avec la timidité débordante de Beth Gibbons. Parfois, sur le fil du rasoir, Portishead a du annulé des concerts à cause du trac maladif de sa chanteuse neurasthénique... Alors à la seule évocation d'un disque en solo et devant un tel investissement de soi, Beth Gibbons surprend et encourage d'emblée l'auditeur à la suivre dans ses efforts.
Malheureusement "Out Of Season" déçoit. La chanteuse sous perfusion, n'arrive pas à convaincre sur la totalité de son premier album pourtant gonflé à bloc grâce au (seul ?) bon single "Tom The Model". Trop court, trop simple, voire simpliste, l'album s'essouffle dès le troisième morceau. La frêle Beth susurre ses textes accompagnée d'une guitare sèche telle une cheftaine scout à la tombée de la nuit. Cette image sympathique de grande soeur tranche littéralement avec la douleur douce amère des instrumentations que Portishead conférait à ses chansons. D'ailleurs, seul Adrian Utley (entre autres, musicien de Portishead) arrive à rehausser quelques titres de l'album grâce à sa guitare magique !
Et puis on ne parle que de Beth Biggons, alors que le disque est publié en collaboration avec Rustin' Man. Si ce pseudonyme ne vous dit rien, retenez qu'il s'agit de Paul Webb, bassiste de Talk Talk... Si ce groupe ne vous évoque rien non plus, rappelez vous le single "Such A Shame" paru dans les années 80 (si si !).
Même si l'heure de gloire du groupe anglais est loin derrière lui ("Dummy" est sorti en 1994), la sortie du premier album solo de la chanteuse tourmentée se veut un événement en soi car on ne sait jamais à quoi s'attendre avec la timidité débordante de Beth Gibbons. Parfois, sur le fil du rasoir, Portishead a du annulé des concerts à cause du trac maladif de sa chanteuse neurasthénique... Alors à la seule évocation d'un disque en solo et devant un tel investissement de soi, Beth Gibbons surprend et encourage d'emblée l'auditeur à la suivre dans ses efforts.
Malheureusement "Out Of Season" déçoit. La chanteuse sous perfusion, n'arrive pas à convaincre sur la totalité de son premier album pourtant gonflé à bloc grâce au (seul ?) bon single "Tom The Model". Trop court, trop simple, voire simpliste, l'album s'essouffle dès le troisième morceau. La frêle Beth susurre ses textes accompagnée d'une guitare sèche telle une cheftaine scout à la tombée de la nuit. Cette image sympathique de grande soeur tranche littéralement avec la douleur douce amère des instrumentations que Portishead conférait à ses chansons. D'ailleurs, seul Adrian Utley (entre autres, musicien de Portishead) arrive à rehausser quelques titres de l'album grâce à sa guitare magique !
Et puis on ne parle que de Beth Biggons, alors que le disque est publié en collaboration avec Rustin' Man. Si ce pseudonyme ne vous dit rien, retenez qu'il s'agit de Paul Webb, bassiste de Talk Talk... Si ce groupe ne vous évoque rien non plus, rappelez vous le single "Such A Shame" paru dans les années 80 (si si !).
Correct 12/20 | par PidGi |
Posté le 10 septembre 2004 à 16 h 45 |
Je ne suis évidemment pas d'accord avec la chronique éditée ci-dessus.
Beth Gibbons et Paul Webb (alias Rustin' Man) nous offrent ici un splendide exercice.
Et c'est avec un grand plaisir que j'ai découvert cet univers très différent de celui de Portishead, ce que j'attendais d'ailleurs d'une échapée solo d'une artiste tel que Beth.
"Mysteries" ouvre merveilleusement ce disque et les coeurs qui tappissent le fond nous entraînent tout de suite dans cette atmopsphère feutrée qui sera développée durant tout le disque.
"Tom The Model" est terriblement efficace et Beth nous entraîne à nouveau dans ses doutes "But I can't hide my own despair, I gess I never will".
"Spider Monkey" semble être juste une chanson, mais après un début tout en douceur, la tension grandit pour finir en beauté.
"Resolve" et "Drake" sont les 2 titres les plus faibles, manquant d'un petit quelques chose pour rejoindre la qualité du reste du disque.
"Funny Time A Year" est le titre où la tension que l'on trouvait chez Portishead est la plus palpable. Démarrant assez doucement, le rythme s'emballe et les guitares s'énervent, la voix de Beth prends de l'empleur de la force. Magique.
Le disque se clôture sur cette expérimentation étrange où la voix de Beth est distordue.
Les deux accolites offriront des prestations dans de petites salles somptueuses, prouvant que ce disque est solide et résiste parfaitement au passage sur scène (cf. ma chronique). "Funny Time A Year" y sera ralongé et rendu encore plus énervé que sur l'album.
Sans aucun doute un grand disque, pardon de deux grands artistes.
Beth Gibbons et Paul Webb (alias Rustin' Man) nous offrent ici un splendide exercice.
Et c'est avec un grand plaisir que j'ai découvert cet univers très différent de celui de Portishead, ce que j'attendais d'ailleurs d'une échapée solo d'une artiste tel que Beth.
"Mysteries" ouvre merveilleusement ce disque et les coeurs qui tappissent le fond nous entraînent tout de suite dans cette atmopsphère feutrée qui sera développée durant tout le disque.
"Tom The Model" est terriblement efficace et Beth nous entraîne à nouveau dans ses doutes "But I can't hide my own despair, I gess I never will".
"Spider Monkey" semble être juste une chanson, mais après un début tout en douceur, la tension grandit pour finir en beauté.
"Resolve" et "Drake" sont les 2 titres les plus faibles, manquant d'un petit quelques chose pour rejoindre la qualité du reste du disque.
"Funny Time A Year" est le titre où la tension que l'on trouvait chez Portishead est la plus palpable. Démarrant assez doucement, le rythme s'emballe et les guitares s'énervent, la voix de Beth prends de l'empleur de la force. Magique.
Le disque se clôture sur cette expérimentation étrange où la voix de Beth est distordue.
Les deux accolites offriront des prestations dans de petites salles somptueuses, prouvant que ce disque est solide et résiste parfaitement au passage sur scène (cf. ma chronique). "Funny Time A Year" y sera ralongé et rendu encore plus énervé que sur l'album.
Sans aucun doute un grand disque, pardon de deux grands artistes.
Excellent ! 18/20
Posté le 05 décembre 2005 à 11 h 08 |
Out Of Season, quel étrange titre pour ce très bel album de Beth Gibbons, la chanteuse de Portishead, qui avait un peu de temps entre deux enregistrements de son groupe mythique de Bristol (un album tous les 1000 ans, à peu près).
Quel étrange titre parce que tout ici respire précisément l'automne, la mélancolie des dimanche après-midi de novembre.
Beth nous susurre à l'oreille sa délicieuse tristesse, sa voix évoque parfois Billie Holiday. L'orchestration est boisée, il y a des cordes. Par la fenêtre aussi, il pleut des cordes.
Tout ici est subtilité, délicatesse, profondeur ...
Out Of Season< parce que ce disque est intemporel.
Y'a pas à dire, c'est sublime.
Par contre, qu'est-ce que c'est chiant !
Quel étrange titre parce que tout ici respire précisément l'automne, la mélancolie des dimanche après-midi de novembre.
Beth nous susurre à l'oreille sa délicieuse tristesse, sa voix évoque parfois Billie Holiday. L'orchestration est boisée, il y a des cordes. Par la fenêtre aussi, il pleut des cordes.
Tout ici est subtilité, délicatesse, profondeur ...
Out Of Season< parce que ce disque est intemporel.
Y'a pas à dire, c'est sublime.
Par contre, qu'est-ce que c'est chiant !
Pas mal 13/20
Posté le 10 avril 2007 à 22 h 47 |
Parce qu'il s'agit d'un disque intemporel (jusque là nous sommes d'accord...), il s'apprécie sur la distance. Les premières écoutes ne m'ont pas bouleversé, seuls une poignée de titres du disque avaient attiré mon attention...
Aujourd'hui, après plusieurs années, je l'appréhende en tant qu'album, je l'écoute en entier, et c'est assez rare chez moi. "Drake" et "Resolve" ne me font en aucun cas l'effet de titres 'faibles' sur le disque, bien au contraire. Et, même si c'est parfaitement subjectif, et puisqu'on évoque à son sujet les saisons, j'ai trouvé sa mélancolie trés printanière, estivale même. De cette sorte de spleen amplifié par la douceur, par l'éveil de la nature et de la lumière... De cette sorte de mélancolie amplifié par le contraste avec l'hystérie, l'énergie séminale, aveugle des saisons chaudes. Je n'saurais l'expliquer mais l'immense majorité du disque m'évoque tout sauf l'automne et l'hiver.
A mesure que j'écris, je réalise, simplement que les titres épousent et glissent autour des changements de saisons, mais d'une manière anarchique, hésitante, libre : l'automne succède à l'été, Mais laisse sa place au printemps sans passer par l'hiver, qui ne viendra qu'ensuite. Chaque morceau est un sentiment de printemps, mais de ces périodes de printemps plus chaudes ; d'été, mais pluvieux ; d'hiver doux, d'un automne au parfum d'été mourrant...
Belle trouvaille, joli titre pour le coup. Belle métaphore de la saisonnalité des affects, du tremblement des sentiments, de celui des saisons.
Aujourd'hui, après plusieurs années, je l'appréhende en tant qu'album, je l'écoute en entier, et c'est assez rare chez moi. "Drake" et "Resolve" ne me font en aucun cas l'effet de titres 'faibles' sur le disque, bien au contraire. Et, même si c'est parfaitement subjectif, et puisqu'on évoque à son sujet les saisons, j'ai trouvé sa mélancolie trés printanière, estivale même. De cette sorte de spleen amplifié par la douceur, par l'éveil de la nature et de la lumière... De cette sorte de mélancolie amplifié par le contraste avec l'hystérie, l'énergie séminale, aveugle des saisons chaudes. Je n'saurais l'expliquer mais l'immense majorité du disque m'évoque tout sauf l'automne et l'hiver.
A mesure que j'écris, je réalise, simplement que les titres épousent et glissent autour des changements de saisons, mais d'une manière anarchique, hésitante, libre : l'automne succède à l'été, Mais laisse sa place au printemps sans passer par l'hiver, qui ne viendra qu'ensuite. Chaque morceau est un sentiment de printemps, mais de ces périodes de printemps plus chaudes ; d'été, mais pluvieux ; d'hiver doux, d'un automne au parfum d'été mourrant...
Belle trouvaille, joli titre pour le coup. Belle métaphore de la saisonnalité des affects, du tremblement des sentiments, de celui des saisons.
Exceptionnel ! ! 19/20
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