Boredoms
Super Ae |
Label :
Birdman |
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Si l'on a connu et apprécié les Boredoms durant leur période free punk épileptique, il y a de quoi être inquiet à la vue de Super Ae : 7 morceaux dépassant souvent la barre des 10 minutes, un visuel épuré mystifiant, un concept un peu bidon... Les japonais auraient-ils décidé de nous pondre un album de prog rock kitschoune et mou du derche ? Ben non, Eye et ses copains sont des marrants, et derrière cette façade new age se cache une bombe protéiforme, à mille lieues de Genesis. Dès "Super You", le groupe nous assomme avec un tube doom noise qui renvoie ces clowns de Boris au coin : Guitares heavyssimes rampantes, percussions hénaurmes et accélérations bruitistes qui viennent parasiter le tout. Puis c'est l'heure de la prière, et on se retrouve en pleine messe comique avec des moines qui font les coeurs pendant que des oscillations électroniques rose bonbon nous bercent... jusqu'à une explosion krautrock qui se poursuit sur le morceau suivant. Le reste de l'album ne dépareille pas, et on continue ce voyage cosmique ponctué de trips psychédéliques, de trouées heavy et de grands éclats de rire. La musique est bien sûr indescriptible, entre grand mélange de n'importe quoi et étonnante cohérence stylistique. Les Boredoms inventent leur propre genre et réussissent l'exploit de rester accessibles tout en explorant les terres les plus reculées de l'expérimentation sonore. Super Ae est une oeuvre ludique et souriante, et on peut espérer qu'au prochain millénaire les enfants de 4 ans écouteront l'album en boucle sur leurs baladeurs futuristes pendant qu'ils bricoleront dans leur coin une machine pour conquérir le monde.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Cosmicjim |
Posté le 12 juillet 2008 à 05 h 30 |
"- il y avait un jap dans Can nan?"
"- Ouais et c'était le plus fusillé!"
Alors imaginez un groupe de ce type d'oiseaux là, près à faire péter la baraque on ne sait pour quelle raison puisque de toute façon on ne saura jamais pourquoi il veulent tout faire péter et ce parce que notre état d'esprit ne peut toucher le leur (essayer d'atteindre le Japon en étendant les bras ou en lisant des mangas vous verrez). C'est ce qui fait qu'on accueille un objet de Boredoms comme une pochette surprise. On est content, un large sourire trognon et les trois fameuses pépites qui brillent comme dans les grands yeux de Princess Sara.
Super Ae est une bonne pochette surprise. On est loin du Kinder. Là on est gâté!
Super Ae déjà démarre en un burn qui laisse je pense les plus belles traces sur le tympans que l'on puisse s'imaginer. C'est un amas de sons telluriques de basses, de batteries et de guitares, et peut-être une centaine de cymbales qui font vibrer le mur sonore d'ensemble. Un sacré monstre! Et toi tu dois le manger en ouvrant bien grand la bouche en rentrant les dents (j'imagine qu'à la première écoute on a l'air con). Et Yamatsuka Eye, petit malin cinglé, au moment où tu t'apprêtes à avaler, passe les bandes à l'envers et c'est toute la masse qui allait exploser sur ton palais qui rentre en elle-même pour provoquer chez toi une réaction gastrique au niveau des oreilles des plus étranges. Du vomi pistache et sucré. Seule la folie des Boredoms peut retourner la gueule ainsi. On vomit et on est content!
Chaque plage de cet album reprend le format des Amon Dull 2 et compagnie. Tout est vu ici comme une exploration spatiale (mais un gentil espace hein). Mais ce qui a de plus beau dans cette pochette surprise c'est l'utilisation de la répétition. Boredoms a force de faire tourner le même refrain punk apparemment simplement débile pendant des 11 ou 12 minutes, le fait mousser, mousser encore comme une Barbe à papa pour nous sortir une chantilly qui du haut de ses minutes te fait jubiler comme un enfant, remuant les bras pour exciter le sommet. C'est ce croisement naturel entre le punk, le krautrock et le free voire l'univers réfracté des télétubbies, qui, sans doute, font que nos neurones à nous, chers téléspectateurs, s'entrechoquent bizarre à l'écoute de cet ovni rose, pris que nous sommes au milieu d'un carrefour sacrément fréquenté de jolies voitures en mousse.
Je vais me coucher ou le réécouter?
"- Ouais et c'était le plus fusillé!"
Alors imaginez un groupe de ce type d'oiseaux là, près à faire péter la baraque on ne sait pour quelle raison puisque de toute façon on ne saura jamais pourquoi il veulent tout faire péter et ce parce que notre état d'esprit ne peut toucher le leur (essayer d'atteindre le Japon en étendant les bras ou en lisant des mangas vous verrez). C'est ce qui fait qu'on accueille un objet de Boredoms comme une pochette surprise. On est content, un large sourire trognon et les trois fameuses pépites qui brillent comme dans les grands yeux de Princess Sara.
Super Ae est une bonne pochette surprise. On est loin du Kinder. Là on est gâté!
Super Ae déjà démarre en un burn qui laisse je pense les plus belles traces sur le tympans que l'on puisse s'imaginer. C'est un amas de sons telluriques de basses, de batteries et de guitares, et peut-être une centaine de cymbales qui font vibrer le mur sonore d'ensemble. Un sacré monstre! Et toi tu dois le manger en ouvrant bien grand la bouche en rentrant les dents (j'imagine qu'à la première écoute on a l'air con). Et Yamatsuka Eye, petit malin cinglé, au moment où tu t'apprêtes à avaler, passe les bandes à l'envers et c'est toute la masse qui allait exploser sur ton palais qui rentre en elle-même pour provoquer chez toi une réaction gastrique au niveau des oreilles des plus étranges. Du vomi pistache et sucré. Seule la folie des Boredoms peut retourner la gueule ainsi. On vomit et on est content!
Chaque plage de cet album reprend le format des Amon Dull 2 et compagnie. Tout est vu ici comme une exploration spatiale (mais un gentil espace hein). Mais ce qui a de plus beau dans cette pochette surprise c'est l'utilisation de la répétition. Boredoms a force de faire tourner le même refrain punk apparemment simplement débile pendant des 11 ou 12 minutes, le fait mousser, mousser encore comme une Barbe à papa pour nous sortir une chantilly qui du haut de ses minutes te fait jubiler comme un enfant, remuant les bras pour exciter le sommet. C'est ce croisement naturel entre le punk, le krautrock et le free voire l'univers réfracté des télétubbies, qui, sans doute, font que nos neurones à nous, chers téléspectateurs, s'entrechoquent bizarre à l'écoute de cet ovni rose, pris que nous sommes au milieu d'un carrefour sacrément fréquenté de jolies voitures en mousse.
Je vais me coucher ou le réécouter?
Intemporel ! ! ! 20/20
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