Smog

Une voix, un riff et un orchestre. Vous secouez le tout et huit heures plus tard sort Knock Knock. Car seulement huit heures ont été nécessaire à Bill Callahan pour écrire cet album ce qui est un exercice de style à double tranchant. Certains penseront que huit heures ne seront jamais nécessaires pour écrire une seule chanson alors que pour d'autres ces huit heures de lucidité (ou non) mettent sur papier une instinctivité qui ne peut déboucher que sur un bon album.
Pour se faire une idée, écoutons cet album. " Let's Move To The Country " ouvre Knock Knock et fait mouche grâce à sa simplicité et la répétition des même accords de violoncelle et de guitare amplifié par l'écho de la voix de Bill Callahan. Puis Smog rythme l'album avec le titre " Held " ou la production de Jim O'Rourke (le célébrissime patron de Gastr Del Sol) est perceptible. Mais Smog ne serait pas ce qu'il était sans une ballade mélancolique qui arrive avec " River Guard ", " Tennage Spaceship ", " Sweet Treat ", " I Could Drive Forever " et " Left Only With Love ". Vous l'aurez compris la marque de fabrique de Smog reste ce minimalisme au service de la mélacolie ou la voix de Bill Callahan est un point essentiel. Toutes ces chansons sont remarquables mais on peut reprocher à Smog cette répétition de ballades qui composent la moitié de cet album et procure à cet album une lenteur qui est dommageable. Hormis ces ballades, le succès de Knock Knock est à mettre à l'actif de Jim O'Rourke qui dynamise et album sur des titres comme " No Dancing " où le riff de guitare associé aux violons nous envoyent sur un nuage ou encore le très folk " Cold Blooded Old Times " qui est sans hésiter la meilleure chanson de l'album.
En résumé une production de Jim O'Rourke très soignée sur certaines chansons mais quelques longueurs sont perceptibles. Un album plaisant tout de même mais qui ne renouvelle pas son genre.