Mouthus

Mouthus rompt avec ses habitudes et remplace son chaos noise habituel par de longues plages ambient. Dégueulasses et oppressants, les quatre morceaux de ce petit album débordent de saturations épaisses comme une coulée de boue sous lesquelles on peut encore entendre d'inquiétantes percussions ou un chant halluciné perdu dans la reverb. Tout cela pourrait être extrêmement ennuyeux et fatiguant, et pourtant cette musique de dingues est étonnement évocatrice et finalement agréable. D'abord parce que le groupe joue de ses effets avec parcimonie et maîtrise parfaitement son son, et ensuite parce que la cohérence de l'album semble découler d'un thème secret, d'un concept occulte, comme si des formules magiques destinées à condamner la terre à une canicule éternelle de cachaient dans ces drones chauffés à blanc.