Calc

Difficile pour moi de parler de Calc en étant exhaustif et complet, puisque j'ai seulement découvert – non sans honte –, le groupe à l'occasion de cet album, pourtant leur sixième en dix années d'existence. On a beaucoup dit des Bordelais qu'ils pouvaient être rangés aux côtés d'Elliott Smith. Cela a sans doute été le cas, mais l'influence est peut-être même moins perceptible sur ce dernier opus. Mélancolique sans être désespéré, on a ici plus affaire à des ambiances à la "Figure 8" que "Either/Or". Pour un premier contact, j'en ai surtout retenu une évidence mélodique totale : jamais à côté de la plaque, les ritournelles de Calc s'imposent dès la première écoute, à l'image du très bon "Bad Actor" d'ouverture. Les arrangements sont riches, les constructions solides, et la voix de Julien Pras offre une chaleur très contagieuse, que vient souligner un songwriting de premier plan.

On pourrait également revenir sur la production à la fois simple (mais vraisemblablement très travaillée) de cet album, sur lequel est intervenu Xavier Boyer de Tahiti 80 : la recherche de l'évidence est ici palpable et surtout très réussie, avec une cohérence rare. Doux-amer, soyeux, en dix titres seulement, Calc tisse un disque fort et rempli d'émotions, duquel transparaît une évidence sincérité. Si certains titres semblent plus communs (le trio "Hide and Sick", "Swing Gang" et "Orion & Helios"), difficile de résister devant les magnifiques pièces constituées par "Avalon By Night" ou encore "Set Sail". De quoi rassurer leurs fans, qui retrouveront un groupe identique à lui-même, et pourquoi pas attirer l'attention des autres sur une formation talentueuse, sans doute l'une des plus sous-estimées de notre pays.