Jack Irons
Attention Dimension |
Label :
Breaching Whale |
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On connaît tous la carrière prolifique de Jack Irons, batteur fondateur des mythiques funky-punky Red Hot et membre de Pearl Jam durant les années No Code et Yield. On connaît moins la torture mentale qu'il s'est imposé, pleurant la mort tragique de son meilleur ami Hillel Slovak par overdose au milieu des années 80. Depuis ce jour, le batteur est maniaco-dépressif au sens propre du terme, ravagé par de multiples crises incontrôlables qui l'ont forcé à quitter Pearl Jam en pleine tournée et à se concentrer sur ses autres projets, avec Eleven, son groupe de toujours, et en solo.
Mais si Irons est un être en souffrance, c'est aussi et surtout un immense artiste, visionnaire et habité. Sur son premier (et unique à ce jour) album solo, il traduit en musique et en ambiances cinq longues années de travail et une vie de curiosité. Musiques du monde, jazz, rock, toute la palette de ses influences apparues par petites touches au cours de sa carrière est ici mise en lumière. Jack y joue, outre sa batterie, tous les claviers et toutes les percussions... Pour le reste, il fait confiance à ses anciens partenaires Flea, Eddie Vedder, Stone Gossard ou Les Claypool.
Bien que les influences et les invités soient archi-connus, Attention Dimension est un disque surprenant, à 100% made in Jack Irons. On retrouve sur "Suluhlana" des rythmes spiritueux, avec des chants bouddhistes dominant une rythmique très proche de celle qu'Irons avait apposé au somptueux "In My Tree" de Pearl Jam sur No Code. Il charge le morceau de multiples petits effets de percussion, comme pour marquer son territoire et fait évoluer la musique sur 7 minutes de crescendo/decrescendo particulièrement originales. "Dunes", sur des thèmes très différents, ainsi que "Breaking Sea", quoi que beaucoup plus pop, participent également à donner un ton très 'World-Music' à l'album, bien que ces pièces me semblent moins abouties que la première.
Avant ça, sur "Jackie Groove", il avait laissé sa fibre soul-funky s'exprimer sur des airs lancinants, rappelant un peu les délires orientaux jazzy de Tuatara par exemple, un sax très 'lounge' venant compléter le tableau.
Plus loin, sur des pistes comme "Ocean's light" ou le final "Aquaman's electric band", Jack Irons fait parler le côté expérimental de son rock, tantôt électro façon Pigeonhed, tantôt pur ambiant, façon post-rock.
En cœur d'album, on découvre des titres plus simples d'accès. "Hearing it doubled" et "Come running" permettent d'ailleurs de découvrir le timbre posé de Jack Irons dans deux très belles chansons pop. Assez surprenant et assez réjouissant pour le coup.
Eddie Vedder le supplée pour une reprise du "Shine On You Crazy Diamonds" des Pink Floyd, avec Les Claypool à la basse. C'est le seul titre de l'album où Jack Irons se trouve autant en retrait, du moins à l'interprétation ... Car question arrangements, nul doute que sa patte n'aura laissé que peu de choix à ses copains de fortune. On y trouve en tout cas une reprise bien torturée, où la voix de Vedder fait des merveilles dans un rôle qu'on ne lui connaissait guère, et où la batterie omniprésente hypnotise l'auditeur comme rarement. J'ai pu lire que cette chanson avait beaucoup divisé ... A vous de juger. Pour ma part, je trouve presque qu'il s'agit là du titre le plus emballant d'un disque au final assez réussi.
Jack Irons vient de se recréer un univers à son image, complexe et artistiquement riche, où les moments de magie côtoient les moments de folie intime dont il est le seul à posséder les clefs (où à ne pas posséder les clefs, malheureusement). S'il ne s'agit pas d'un disque indispensable, il s'agit tout de même d'une belle curiosité. J'espère qu'il nous en donnera d'autres.
Mais si Irons est un être en souffrance, c'est aussi et surtout un immense artiste, visionnaire et habité. Sur son premier (et unique à ce jour) album solo, il traduit en musique et en ambiances cinq longues années de travail et une vie de curiosité. Musiques du monde, jazz, rock, toute la palette de ses influences apparues par petites touches au cours de sa carrière est ici mise en lumière. Jack y joue, outre sa batterie, tous les claviers et toutes les percussions... Pour le reste, il fait confiance à ses anciens partenaires Flea, Eddie Vedder, Stone Gossard ou Les Claypool.
Bien que les influences et les invités soient archi-connus, Attention Dimension est un disque surprenant, à 100% made in Jack Irons. On retrouve sur "Suluhlana" des rythmes spiritueux, avec des chants bouddhistes dominant une rythmique très proche de celle qu'Irons avait apposé au somptueux "In My Tree" de Pearl Jam sur No Code. Il charge le morceau de multiples petits effets de percussion, comme pour marquer son territoire et fait évoluer la musique sur 7 minutes de crescendo/decrescendo particulièrement originales. "Dunes", sur des thèmes très différents, ainsi que "Breaking Sea", quoi que beaucoup plus pop, participent également à donner un ton très 'World-Music' à l'album, bien que ces pièces me semblent moins abouties que la première.
Avant ça, sur "Jackie Groove", il avait laissé sa fibre soul-funky s'exprimer sur des airs lancinants, rappelant un peu les délires orientaux jazzy de Tuatara par exemple, un sax très 'lounge' venant compléter le tableau.
Plus loin, sur des pistes comme "Ocean's light" ou le final "Aquaman's electric band", Jack Irons fait parler le côté expérimental de son rock, tantôt électro façon Pigeonhed, tantôt pur ambiant, façon post-rock.
En cœur d'album, on découvre des titres plus simples d'accès. "Hearing it doubled" et "Come running" permettent d'ailleurs de découvrir le timbre posé de Jack Irons dans deux très belles chansons pop. Assez surprenant et assez réjouissant pour le coup.
Eddie Vedder le supplée pour une reprise du "Shine On You Crazy Diamonds" des Pink Floyd, avec Les Claypool à la basse. C'est le seul titre de l'album où Jack Irons se trouve autant en retrait, du moins à l'interprétation ... Car question arrangements, nul doute que sa patte n'aura laissé que peu de choix à ses copains de fortune. On y trouve en tout cas une reprise bien torturée, où la voix de Vedder fait des merveilles dans un rôle qu'on ne lui connaissait guère, et où la batterie omniprésente hypnotise l'auditeur comme rarement. J'ai pu lire que cette chanson avait beaucoup divisé ... A vous de juger. Pour ma part, je trouve presque qu'il s'agit là du titre le plus emballant d'un disque au final assez réussi.
Jack Irons vient de se recréer un univers à son image, complexe et artistiquement riche, où les moments de magie côtoient les moments de folie intime dont il est le seul à posséder les clefs (où à ne pas posséder les clefs, malheureusement). S'il ne s'agit pas d'un disque indispensable, il s'agit tout de même d'une belle curiosité. J'espère qu'il nous en donnera d'autres.
Sympa 14/20 | par Sinoc |
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