Spor
Is Today Tomorrow? |
Label :
Atmosphériques |
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Tout démarre avec un riff de guitare transformée en sitar accompagnée par un violoncelle grave. L'ambiance est ténébreuse et mystique. Puis vient cette batterie lourde et crade accompagnée d'une voix éraillée et droguée.
"Ninety Ninety Eight" ouvre l'album. Dès les premières écoutes, j'ai réalisé qu'on tenait là du lourd, quelque chose de puissamment ambitieux et addictif. Un alliage parfait de cordes majestueuses et de psychédélisme rance, ravagé de l'intérieur.
Nombreux sont ceux qui connaissent et apprécient les premiers No One is Innocent. Parmi eux, qui connait le groupe formé par le line-up original après "Utopia", j'ai nommé Spor? Is Today Tomorrow, qui n'a plus rien à voir avec le son de No One, fut respectueusement salué à sa sortie, puis balancé aux oubliettes, par une société où tout est jetable. Mais cet album est long en bouche, et reste pour quelques personnes isolées, un must. Oui, cet album est l'une des meilleures productions du début des années 2000, que je n'hésiterai pas à mettre dans ma top liste aux côtés de Exterminator de Primal Scream ou du Rock Action de Mogwai. On trouve ce disque aujourd'hui à un prix totalement dérisoire, quant à moi, après l'avoir paumé, je l'air retrouvé miraculeusement dans les bacs des magasins qui tentent de se débarrasser de la musique que personne ne veut. Le groupe n'a visiblement pas de site internet. Son oeuvre est courte et mystérieuse, nous n'avons que cet album, pas même des souvenirs de concerts, le groupe s'étant très peu produit.
Les musiciens de No One Is Innocent, sans leur chanteur Kmar, décident de ne pas en rester sur Utopia. Le guitariste David vient poser sa voix, pour la réalisation (qui a dû être longue, au vu de la foisonnance du résultat), d'un album de rock lourd où classicisme 70's se mélange avec des teintes indus ou orientales (toujours assez glauques). Rien que pour situer, je vais donner quelques groupes ou artistes auquel l'album me fait penser : Led Zeppelin, Vast, Syd Barret, les Young Gods. La grande réussite est que l'album crée un univers pourtant profondément original, où tout semble être mûrement réfléchi pour s'adresser aux tripes et les retourner, un peu comme pourrait le faire Lynch derrière une caméra.
Sans Kmar au chant, les musiciens se détachent totalement de ce qui faisait le caractère ultra-politisé de No One, avec d'une part le chant en anglais. Et puis...
Pendant ces 67 minutes qu'on ne voit pas passer, il est beaucoup question de drogue, de perte d'identité, de mort. L'ambiance est noire et pourtant, l'album est accessible et fait vraiment plaisir à écouter. Le plaisir peut devenir très masochiste tout au long des 8 minutes de "Dream Tamer" qui est sans doute, le sommet de l'album. Cette rythmique qui rampe, ce désespoir latent, ces "Again we lose Again", cette beauté est tragique, mais complètement inoubliable.
Le morceau se termine par un riff pesant et hypnotique répété pendant quelques minutes. Tout explose au ralenti, se désagrège, je suis le spectateur au regard impuissant...
Là où les Spor sont très forts, c'est que rien ne sonne recyclé, malgré les références appuyées aux 70's. Le disque n'a de plus strictement rien à envier aux productions anglo-saxonnes, tant le son est énorme et convaincant.
Ballades acoustiques, énergie rock, travail de production audacieux (David Botrill et les studios Realworld de Peter Gabriel), sur le fil entre saturation cradingue et profondeur vertigineuse, tout y est.
Des morceaux faussement calmes ou énervés, acoustiques ou électriques, s'enchainent parfaitement pour former un tout qui fait planer dans un ciel pourtant de plomb.
Ce disque est à posséder d'urgence, il est juste essentiel. Et si comme moi, l'album ne vous laisse pas indifférents, parlez-en autour de vous. Le monde du rock est parfois frappé d'amnésie.
"Ninety Ninety Eight" ouvre l'album. Dès les premières écoutes, j'ai réalisé qu'on tenait là du lourd, quelque chose de puissamment ambitieux et addictif. Un alliage parfait de cordes majestueuses et de psychédélisme rance, ravagé de l'intérieur.
Nombreux sont ceux qui connaissent et apprécient les premiers No One is Innocent. Parmi eux, qui connait le groupe formé par le line-up original après "Utopia", j'ai nommé Spor? Is Today Tomorrow, qui n'a plus rien à voir avec le son de No One, fut respectueusement salué à sa sortie, puis balancé aux oubliettes, par une société où tout est jetable. Mais cet album est long en bouche, et reste pour quelques personnes isolées, un must. Oui, cet album est l'une des meilleures productions du début des années 2000, que je n'hésiterai pas à mettre dans ma top liste aux côtés de Exterminator de Primal Scream ou du Rock Action de Mogwai. On trouve ce disque aujourd'hui à un prix totalement dérisoire, quant à moi, après l'avoir paumé, je l'air retrouvé miraculeusement dans les bacs des magasins qui tentent de se débarrasser de la musique que personne ne veut. Le groupe n'a visiblement pas de site internet. Son oeuvre est courte et mystérieuse, nous n'avons que cet album, pas même des souvenirs de concerts, le groupe s'étant très peu produit.
Les musiciens de No One Is Innocent, sans leur chanteur Kmar, décident de ne pas en rester sur Utopia. Le guitariste David vient poser sa voix, pour la réalisation (qui a dû être longue, au vu de la foisonnance du résultat), d'un album de rock lourd où classicisme 70's se mélange avec des teintes indus ou orientales (toujours assez glauques). Rien que pour situer, je vais donner quelques groupes ou artistes auquel l'album me fait penser : Led Zeppelin, Vast, Syd Barret, les Young Gods. La grande réussite est que l'album crée un univers pourtant profondément original, où tout semble être mûrement réfléchi pour s'adresser aux tripes et les retourner, un peu comme pourrait le faire Lynch derrière une caméra.
Sans Kmar au chant, les musiciens se détachent totalement de ce qui faisait le caractère ultra-politisé de No One, avec d'une part le chant en anglais. Et puis...
Pendant ces 67 minutes qu'on ne voit pas passer, il est beaucoup question de drogue, de perte d'identité, de mort. L'ambiance est noire et pourtant, l'album est accessible et fait vraiment plaisir à écouter. Le plaisir peut devenir très masochiste tout au long des 8 minutes de "Dream Tamer" qui est sans doute, le sommet de l'album. Cette rythmique qui rampe, ce désespoir latent, ces "Again we lose Again", cette beauté est tragique, mais complètement inoubliable.
Le morceau se termine par un riff pesant et hypnotique répété pendant quelques minutes. Tout explose au ralenti, se désagrège, je suis le spectateur au regard impuissant...
Là où les Spor sont très forts, c'est que rien ne sonne recyclé, malgré les références appuyées aux 70's. Le disque n'a de plus strictement rien à envier aux productions anglo-saxonnes, tant le son est énorme et convaincant.
Ballades acoustiques, énergie rock, travail de production audacieux (David Botrill et les studios Realworld de Peter Gabriel), sur le fil entre saturation cradingue et profondeur vertigineuse, tout y est.
Des morceaux faussement calmes ou énervés, acoustiques ou électriques, s'enchainent parfaitement pour former un tout qui fait planer dans un ciel pourtant de plomb.
Ce disque est à posséder d'urgence, il est juste essentiel. Et si comme moi, l'album ne vous laisse pas indifférents, parlez-en autour de vous. Le monde du rock est parfois frappé d'amnésie.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Sam lowry |
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