Eric D. Johnson
EDJ |
Label :
Easy Sound Recording Compagny |
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Entre fin 2013 et début 2015, Eric D. Johnson a mis ses Fruit Bats en pause, eux qui commençaient à légèrement s'essouffler, pour se consacrer à divers projets. Dans cet intervalle de temps, il s'est en effet investi dans la composition de bandes originales de films (huit en tout de 2010 à 2014) et a participé et/ou produit les albums de plusieurs autres artistes et groupes (Matt Berry, Heidecker & Wood, Breathe Owl Breathe, la Suédoise Nina Persson, la chanteuse des Cardigans). Et au milieu de tout cela, il a trouvé le temps d'enregistrer un album solo en 2014, auquel il donne tout simplement son nom sous la forme de ses initiales, EDJ. Pour ce faire, il a battu le rappel de nombre de ses amis, dont Andy Cabic de Vetiver, James Mercer des Shins, Neal Casal, Josh Kaufman, Tim Rutili (membre originel des Fruit Bats qui revient leur prêter main-forte en studio à l'occasion) et Thom Monahan, qui produit le tout. Ce dernier était alors le producteur des Fruit Bats, présent de Tripper (2011) à Gold Past Life (2019), mais aussi de Vetiver et Neal Casal. Tout le monde se connaît donc très bien et a l'habitude de travailler ensemble, ce qui se ressent sur le disque, l'ambiance étant tout à fait détendue.
EDJ ressemble bien à son auteur et constitue un beau et fidèle témoignage, kaléidoscopique dans les formes et les genres abordés (de la musique de film à l'indie folk-pop-country-rock), des inspirations et des influences qui le travaillaient à ce moment particulier de son parcours musical. Avec ce mélange des styles, le disque a un petit côté artisanal qui rappelle les tout débuts des Fruit Bats ou même Tripper, leur dernier album en date à l'époque. Mais là où EDJ se distingue par rapport à ses prédécesseurs, c'est qu'il bénéficie évidemment de la maturité en tant que compositeur de Johnson. Il peut même se voir comme son bilan personnel autant que comme une porte ouverte sur l'avenir, tout en étant traversé par une impression d'unité qui ne se dément jamais. La production et les arrangements sont à l'unisson, à chaque fois précis et pertinents, et l'album entier respire admirablement, avec toujours ce sentiment de décontraction et la sensation diffuse que nous sommes au bon endroit.
On trouve donc un peu de tout sur EDJ : quelques instrumentaux vaporeux échappés de la B.O. d'un film qui reste à écrire ("The Magical Parking Lot", "Salt Licorice", "The Mountains On Fire (In The Rearview)") et les morceaux typiques de folk pop mélodiques et envoûtants que Johnson confectionne et affine depuis les origines des Fruit Bats. Et comme avec les albums de ceux-ci, il faut un peu de temps pour s'en imprégner et découvrir toutes leurs subtilités. Mais une fois que l'on y parvient, leur charme opère aisément. Des guitares intrigantes de "For The Boy Who Moved Away" à la parfaite "A West County Girl" en passant par "Mostly Just Fantasies" qui, avec son excellente ligne vocale, semble si simple, ou encore "Child In The Wild", elle aussi dotée chœurs magnifiques, il y a de quoi faire.
Tant et si bien que l'on a finalement la vague impression d'être face à un véritable album des Fruit Bats qui ne dit pas son nom. Les effluves pas si lointaines de Tripper se ressentent encore, notamment avec ces discrètes textures électroniques, ces ambiances aériennes et alanguies disséminées un peu partout. C'est peut-être d'ailleurs pour cela que Johnson, sans doute revigoré par cette expérience, est retourné dès l'année suivante à ses chauves-souris favorites, ouvrant un nouveau chapitre de sa vie de musicien. Et au vu de ce qu'il produit depuis, il n'aurait pas pu prendre de meilleure décision.
EDJ ressemble bien à son auteur et constitue un beau et fidèle témoignage, kaléidoscopique dans les formes et les genres abordés (de la musique de film à l'indie folk-pop-country-rock), des inspirations et des influences qui le travaillaient à ce moment particulier de son parcours musical. Avec ce mélange des styles, le disque a un petit côté artisanal qui rappelle les tout débuts des Fruit Bats ou même Tripper, leur dernier album en date à l'époque. Mais là où EDJ se distingue par rapport à ses prédécesseurs, c'est qu'il bénéficie évidemment de la maturité en tant que compositeur de Johnson. Il peut même se voir comme son bilan personnel autant que comme une porte ouverte sur l'avenir, tout en étant traversé par une impression d'unité qui ne se dément jamais. La production et les arrangements sont à l'unisson, à chaque fois précis et pertinents, et l'album entier respire admirablement, avec toujours ce sentiment de décontraction et la sensation diffuse que nous sommes au bon endroit.
On trouve donc un peu de tout sur EDJ : quelques instrumentaux vaporeux échappés de la B.O. d'un film qui reste à écrire ("The Magical Parking Lot", "Salt Licorice", "The Mountains On Fire (In The Rearview)") et les morceaux typiques de folk pop mélodiques et envoûtants que Johnson confectionne et affine depuis les origines des Fruit Bats. Et comme avec les albums de ceux-ci, il faut un peu de temps pour s'en imprégner et découvrir toutes leurs subtilités. Mais une fois que l'on y parvient, leur charme opère aisément. Des guitares intrigantes de "For The Boy Who Moved Away" à la parfaite "A West County Girl" en passant par "Mostly Just Fantasies" qui, avec son excellente ligne vocale, semble si simple, ou encore "Child In The Wild", elle aussi dotée chœurs magnifiques, il y a de quoi faire.
Tant et si bien que l'on a finalement la vague impression d'être face à un véritable album des Fruit Bats qui ne dit pas son nom. Les effluves pas si lointaines de Tripper se ressentent encore, notamment avec ces discrètes textures électroniques, ces ambiances aériennes et alanguies disséminées un peu partout. C'est peut-être d'ailleurs pour cela que Johnson, sans doute revigoré par cette expérience, est retourné dès l'année suivante à ses chauves-souris favorites, ouvrant un nouveau chapitre de sa vie de musicien. Et au vu de ce qu'il produit depuis, il n'aurait pas pu prendre de meilleure décision.
Très bon 16/20 | par Poukram |
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