Zero Gain

Modern Blues. The First Five Years

Modern Blues. The First Five Years

 Label :     Twenty Something 
 Sortie :    vendredi 05 octobre 2018 
 Format :  Compilation / CD   

(L'auteur de cette chronique est un chieur qui ne veut pas noter la musique. Par défaut, il met 20/20 partout et cette note n'engage que ceux qui veulent la prendre au sérieux)

Je sais pas vous, j'ai personnellement plusieurs raisons d'aimer Saint-Etienne alors que j'y suis jamais allé. Son passé minier, les verts, Halfbob le génie, le magazine Barré et Raymonde Howard sont autant d'attaches qui me viennent immédiatement à l'esprit [1]. Le fait que cette ville, jusque dans ses recoins les plus intimes, vomisse à l'unisson Jean-Michel "Palpatine" Aulas est également un très bon point.

Depuis 2013, le groupe de punk Zero Gain fait joyeusement partie de cet inventaire à la Prévert et vous allez voir pourquoi au fur et à mesure que je vais vous parler de Modern Blues. The First Five Years", la compilation de leurs cinq premières années. Autant vous l'avouer tout de suite, je suis nul en punk français qui chante en anglais alors pour le riche historique des membres de ce groupe, je vous renvoie au topo publié sur le site du label [2].
Ce que je peux vous dire de manière certaine, c'est que ce CD est sorti par Twenty Something, le glorieux petit frère du glorieux label Nineteen Something. Le packaging est classe (comme toujours avec le label de Franck Frejnik, Eric Sourice et Silvère Vincent ) : pochette digipack, petit livret contenant des paroles et des affiches de concert, on se croirait vraiment dans les années 90.
Et les chansons à l'intérieur représentent, à epsilon près, l'intégrale de la discographie du groupe stéphanois. Soit l'EP Going Nowhere, le split avec Torino ainsi que les LPs "Slow Thinking" et "Modern blues about work...".

Niveau musique, la sous-chapelle du punk à laquelle on a ici affaire n'a pas de nom officiellement reconnu par tout le monde mais je me propose de délimiter ses contours par l'étiquette approximative de "punk d'aujourd'hui à fort potentiel mélodique comme si c'était hier".
Lire entre les lignes : Buzzcocks, Hüsker Dü, Leatherface et autres gloires d'antan.
Lire entre les lignes : "il n'y qu'une seule guitare et pas besoin de plus, elle peut tout faire. Les riffs, les mélodies, les accords, les dissonances, les leads un peu crades".
Lire entre les lignes : "la basse va aller cogner sur toutes les parois de votre cerveau comme une balle rebondissante".
Lire entre les lignes : "le batteur c'est pas un babtou fragile, c'est un gars sûr".
Lire entre les lignes : "les compos mettent à l'amende 99% du rock/punk français actuel, l'équilibre entre les mélodies et le rentre-dedans est parfaitement dosé".

Niveau paroles, je suis toujours aussi peu attentif mais je déduis à l'écoute de quelques mots clés identifiés ici et là qu'on est dans le registre engagé. Avec quelques pas de côté assez appréciables. Par exemple, ce morceau dédié au joueur stéphanois Oleg Blokhine (je connais mal mais, tant qu'on échappe à un hymne à Lubomir Moravcik, je valide) avec les commentaires de Thierry Roland qui vont bien. Ou un extrait du répertoire de la troupe Octobre, écrit par Jacques Prévert à l'époque où il n'était pas encore le scénariste et poète légendaire qu'on connait tous mais un énième satellite détaché du mouvement surréaliste.
Jacques Prévert et son côté irrévérencieux qui doit pas mal colorer l'inspiration de ce groupe : je me souviens qu'initialement, la pochette bandcamp de l'album "Modern blues about work..." était un des célèbres clichés de l'ami Jacques fait par Doisneau devant le magasin Merode [3].

Et c'est ainsi que se finit cette visite de la discographie de Zero Gain, n'oubliez pas le guide siouplé. Et surtout, n'oubliez pas ce groupe : en cinq ans, ils ont fait un sacré beau boulot. Tout le mal qu'on peut leur souhaiter, c'est de rempiler pour quelques lustres de plus.


Intemporel ! ! !   20/20
par Santiagoo


  La plupart des titres contenus dans ce CD sont écoutables sur https://zerogain.bandcamp.com

[1] Pour les trois derniers, je vous invite à explorer les liens suivants
http://blogs.lesinrocks.com/gimmeindierock/
www.barremag.info
https://raymondehoward.bandcamp.com/

[2] https://nineteensomething.fr/2016/05/06/zero-gain/

[3] Appréciez donc un exemple ici : www.lesurbainsdeminuit.fr/dynamics/documents/ac_file_7463.jpg
(A propos de pochette, celle du CD correspond à la grève des mineurs de Sainté en '48 si jamais vous vous demandiez)


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