Demented Are Go!
In Sickness & In Health |
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Au début des années 1980, le mouvement punk repris de poil de la bête. En désuétude depuis la mort de Sid Vicious, cette scène retrouve une hargne et une créativité toute nouvelle. Les journalistes et les critiques avaient annoncé un peu vite la mort du punk en même temps que celle du bassiste en oubliant que les Sex Pistols n'étaient qu'une marionnette inoffensive juste bonne à choquer le bourgeois. Comme si la jeunesse de l'époque allait passer à autre chose à cause de ce pauvre fait divers...
Les Etats-Unis voient alors l'émergence de la scène hardcore et Londres celle de la scène punk hardcore emmenée par The Exploited et leur slogan "Punk's not dead". Mais au milieu de cet amoncellement de crêtes et de cuir, une toute nouvelle manière de jouer du punk apparaît également : le psychobilly. Les Cramps avaient déjà déterré des vieux démons américains (Hasil Adkins entre autres) quelques années plus tôt mais les bases de ce mouvement sont esquissées par les Meteors. Le punk est alors mixé à des éléments plus anciens de la culture américaine et les paroles s'inspirent du travail des Misfits (on y retrouve surtout des références à la culture fifties américaine : films, comics...).
Mais c'est Demented Are Go qui va réellement définir ce qu'est le psychobilly. Formé en 1982, le groupe ne sort son premier album In Sickness And In Health qu'en 1986, après quelques concerts. D'entrée le groupe assume son influence principale, le rockabilly, en reprenant le classique "Be Bop A Lula" de Gene Vincent à sa sauce. Et là c'est le choc ! Les oreilles chastes en ressortiront marquées à jamais ! On retrouve les éléments classiques du rockabilly : contrebasse, batterie binaire couplés à une guitare au son punk et à la voix d'outre-tombe de Spark. Eraillée, graveleuse, glauque et terrifiante, celle-ci mariée au son lo-fi de l'ensemble, rend la musique du groupe aussi ténébreuse que les groupes new-wave gothiques alors en émergences.
"Pervy In The Park" franchit une nouvelle étape par son riff lourd et rockabilly, sa batterie lancinante et sa contrebasse slappée tandis que "(I Was Born A) Busted Hymen" achève de définir le style par ses influences country : violon, rythme fou et communicatif. La messe est dite, le psychobilly est né. Les paroles font références aux influences fifties précitées mais également à des déviances du chanteur ("Transvestite Blues", "Rubber Love") ou des anecdotes londoniennes, notamment "Holy Hack Jack" au sujet d'un clochard bien connu du quartier punk.
La pochette et les photos du groupe rendent compte de l'ambiance second degré et humble du style. Le groupe ne se prend pas au sérieux, se tourne en dérision ce qui le rend d'entrée attachant. Il créé même la coupe de cheveux ‘officielle' du mouvement : le flat qui consiste à se dresser les cheveux sur la tête. Hommage avoué à "Eraserhead" de David Lynch.
In Sickness And In Health malgré son statut de précurseur contient tout de même des morceaux emblématiques du groupe. Ceux-ci étaient déjà très travaillés et restent toujours très bon vingt ans après leur édition. Beaucoup sont d'ailleurs toujours joués en concert. Impossible d'éviter l'énervé "P.V.C. Chair" ou les entrainants "Rubber Buccaneer" et "Holy Hack Jack".
Ce disque est le terreau du mouvement psychobilly. L'amateurisme de mise le rend bien évidemment encore imparfait mais tout est déjà là et des myriades de groupes y puiseront l'inspiration. Sans complexe, Demented Are Go s'essaye à toute sorte d'expérimentations (jusqu'à la valse country/redneck "Nuke Mutants"), déterre tout un pan de la culture musicale américaine inconnue sur le vieux continent et ouvre par la même occasion moult portes. Un classique...
Les Etats-Unis voient alors l'émergence de la scène hardcore et Londres celle de la scène punk hardcore emmenée par The Exploited et leur slogan "Punk's not dead". Mais au milieu de cet amoncellement de crêtes et de cuir, une toute nouvelle manière de jouer du punk apparaît également : le psychobilly. Les Cramps avaient déjà déterré des vieux démons américains (Hasil Adkins entre autres) quelques années plus tôt mais les bases de ce mouvement sont esquissées par les Meteors. Le punk est alors mixé à des éléments plus anciens de la culture américaine et les paroles s'inspirent du travail des Misfits (on y retrouve surtout des références à la culture fifties américaine : films, comics...).
Mais c'est Demented Are Go qui va réellement définir ce qu'est le psychobilly. Formé en 1982, le groupe ne sort son premier album In Sickness And In Health qu'en 1986, après quelques concerts. D'entrée le groupe assume son influence principale, le rockabilly, en reprenant le classique "Be Bop A Lula" de Gene Vincent à sa sauce. Et là c'est le choc ! Les oreilles chastes en ressortiront marquées à jamais ! On retrouve les éléments classiques du rockabilly : contrebasse, batterie binaire couplés à une guitare au son punk et à la voix d'outre-tombe de Spark. Eraillée, graveleuse, glauque et terrifiante, celle-ci mariée au son lo-fi de l'ensemble, rend la musique du groupe aussi ténébreuse que les groupes new-wave gothiques alors en émergences.
"Pervy In The Park" franchit une nouvelle étape par son riff lourd et rockabilly, sa batterie lancinante et sa contrebasse slappée tandis que "(I Was Born A) Busted Hymen" achève de définir le style par ses influences country : violon, rythme fou et communicatif. La messe est dite, le psychobilly est né. Les paroles font références aux influences fifties précitées mais également à des déviances du chanteur ("Transvestite Blues", "Rubber Love") ou des anecdotes londoniennes, notamment "Holy Hack Jack" au sujet d'un clochard bien connu du quartier punk.
La pochette et les photos du groupe rendent compte de l'ambiance second degré et humble du style. Le groupe ne se prend pas au sérieux, se tourne en dérision ce qui le rend d'entrée attachant. Il créé même la coupe de cheveux ‘officielle' du mouvement : le flat qui consiste à se dresser les cheveux sur la tête. Hommage avoué à "Eraserhead" de David Lynch.
In Sickness And In Health malgré son statut de précurseur contient tout de même des morceaux emblématiques du groupe. Ceux-ci étaient déjà très travaillés et restent toujours très bon vingt ans après leur édition. Beaucoup sont d'ailleurs toujours joués en concert. Impossible d'éviter l'énervé "P.V.C. Chair" ou les entrainants "Rubber Buccaneer" et "Holy Hack Jack".
Ce disque est le terreau du mouvement psychobilly. L'amateurisme de mise le rend bien évidemment encore imparfait mais tout est déjà là et des myriades de groupes y puiseront l'inspiration. Sans complexe, Demented Are Go s'essaye à toute sorte d'expérimentations (jusqu'à la valse country/redneck "Nuke Mutants"), déterre tout un pan de la culture musicale américaine inconnue sur le vieux continent et ouvre par la même occasion moult portes. Un classique...
Très bon 16/20 | par Abe-sapien |
Note de l'auteur : ce disque est sorti dans d'innombrables éditions vinyles et cd. La plus intéressante est la version cd de 2001 éditée par The Harry May Record Company, remixée et agrémentée de six titres live au mythique Klub Foot.
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