Reverend Horton Heat

En 1991, les Etats-Unis n'ont pas uniquement vu exploser la vague grunge. C'est également à ce moment que le psychobilly, genre alors typiquement européen (surtout anglais) s'en est retourné dans le pays qui l'a inspiré. Mais en effectuant ce retour aux sources, cette musique s'est gorgée d'éléments typiquement américains: du punk pour les Hellbillys ou du rockabilly pour Reverend Horton Heat.

Pour ce dernier la limite est d'ailleurs difficile à décrire. Psychobilly ou rockabilly ? On s'en fout ! L'essentiel c'est que c'est du putain de bon rock'n'roll comme on n'en fait plus. Le Reverend met d'ailleurs tout le monde d'accord en balançant un premier morceau instrumental d'une dextérité à dégoûter n'importe quel guitariste débutant. "Bullet" porte bien son nom: ce titre file et abat toute la concurrence. Le groupe enquille ensuite des morceaux piochant à droite à gauche dans divers style: du psycho pour "I'm Bad", du rocab pour "Bad Reputation" (morceau fleurant bon les Stray Cats), de la country pour "Eat Steak"... Reverend Horton Heat remet au goût du jour le rock'n'roll fifties typiquement américain. Du coup, Smoke 'Em If You Got 'Em s'avère très varié et jamais ennuyant. Sub Pop produit, encore une fois, un groupe original et complètement jouissif.

Reverend Horton Heat pose sur ce premier album les bases de son impressionnante discographie. Techniquement déjà au top, il explose d'entrée la concurrence. Pas facile de faire du rockabilly quand des gars comme lui ou Brian Setzer placent la barre si haute.