Amon Düül II
Wolf City |
Label :
United Artists |
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Haaa le krautrock ! Cette puissante, cette hypnotique, cette narcotique musique qui fit de l'Allemagne la plus grande nation du rock'n'roll de la décennie 70 (si si la plus grande, ne soyez pas sceptique)! Amon Düül II n'est probablement pas le groupe le plus représentatif de ce courant aux yeux du grand public : on a coutume de laisser cette place aux Can, Neu!, et autres Faust. Mais je vous prie de me croire, nul ne peut prétendre connaître et totalement apprécier le genre s'il n'a auparavant jeté une oreille attentive à ce que cinq allemands, dignes héritiers de 'l'esprit 68', ont un jour décidé de nous laisser en héritage. Bien sûr on pourrait citer leurs noms, rappeler Chris Karrer, Renate Knaup, Falk Rogner, John Weinzierl et Peter und Ulrich à l'histoire. On pourrait également remettre en avant leur prolifique discographie, cette vingtaine de LP sortis en presque trente années de carrière mouvementée. On pourrait même se rappeler le bon temps où les critiques musicales les comparaient avec les plus grands d'outre atlantique. On pourrait faire tout cela, histoire d'inciter les curieux à prêter une oreille...
Mais nos teutons n'ont pas besoin de cela pour plaider leur cause et se rappeler aux personnes qui les ont oublié ou se présenter à ceux qui n'ont simplement pas eu la chance d'en entendre parler. Car eux se sont construit un argument de taille : leur musique. Et après, entre autres, un Phallus Dei les ayant rendu célèbre, un Yeti les ayant rendu intemporels, et un magnifique Tanz Der Lemminge injustement boudé par les fans de l'époque, mieux valait que l'argument Wolf City tienne la comparaison. Autant ne pas faire durer le suspens plus longtemps, cet album est tout simplement monstrueux. Un album dont seule une ville loup peut être l'hôte. Et le groupe non plus n'a pas voulu nous laisser une seule chance de douter de son talent et de son génie, tant le premier titre ferait décoller la moindre octogénaire frigide comateuse (avec tout le respect que je leur dois) ... Renate et ses faux airs vocaux de Nico enchaîne les refrains, puis se succèdent et se superposent guitare électrique surexcitée, guitare sèche jouant de son côté et souvent à contre temps, batterie jouée à une vitesse surhumaine et violons maltraités à l'excès, sans parler d'une basse diablement efficace, ligne conductrice de tout le morceau... Epuisant! Presque 8 minutes d'entrevue avec le sublime, le dérangé, tour à tour posé, bruitiste, ou mélodique...
Difficile de trouver une réelle unité entre les autres morceaux, et, d'ailleurs, à l'intérieur des morceaux eux mêmes. Cela à l'image du second et du troisième morceau, "Green Bubble Raincoated Man" et "Jailhouse Frog", tous deux assez 'simples' et chantés en première partie, pour finir en trip totalement instrumental à la fin. "Jailhouse Frog" est probablement un des titres les plus jouissif qu'il m'ait été donné d'entendre. Le titre éponyme "Wolf City" pourrait lui carrément avoir été composé par Deep Purple, en bon vieux morceau de rock 'terre à terre' qu'il est. "Wie Der Wind Am Ende Einer Strasse", par contre, serait aujourd'hui naïvement étiqueté de 'world music' (terme générique utilisé par les gens qui ne veulent pas se fouler pour dire que cela semble venir d'ailleurs), avec ses tam-tam, ses violons à la conssonance très orientale et sa flûte de pan. Le terme et le courant en lui-même n'ayant été inventé que bien plus tard, il me semble bien que cela donne au groupe un statut de précurseur... Non ? Trêve de vaines considérations statutaires, enchaînons avec le petit bijou "Deutsch Nepal" où un commandant nazi lui même semble, sur une mélodie digne d'accompagner les âmes damnées en enfer, s'adresser à ses soldats zombis dans un cimetière nappé de brumes épaisses (faut que je vous dise, je ne parle pas un mot d'allemand) : 'General, hem, general, hem, general, general !!!'... Un titre d'une noirceur rare. Puis "Sleepwalker's Timeless Bridge" clôt magnifiquement l'album, une plage tout d'abord instrumentale aspergée de riffs lancinants qui se termine par des chants totalement en décalage avec le reste du morceau, aux airs de rock californien (!).
Oh non ces cinq allemands n'ont décidément besoin de personne pour convaincre les individus sensés de la grandeur de leur talent ! Mais alors vraiment pas ! Moins déjanté et hallucinogène que les opus précédents, cet album est idéal pour s'introduire dans l'univers de pur génie d'Amon Düül II. Mais attention, la réalité en perdra toute saveur. Vous êtes prévenu.
Mais nos teutons n'ont pas besoin de cela pour plaider leur cause et se rappeler aux personnes qui les ont oublié ou se présenter à ceux qui n'ont simplement pas eu la chance d'en entendre parler. Car eux se sont construit un argument de taille : leur musique. Et après, entre autres, un Phallus Dei les ayant rendu célèbre, un Yeti les ayant rendu intemporels, et un magnifique Tanz Der Lemminge injustement boudé par les fans de l'époque, mieux valait que l'argument Wolf City tienne la comparaison. Autant ne pas faire durer le suspens plus longtemps, cet album est tout simplement monstrueux. Un album dont seule une ville loup peut être l'hôte. Et le groupe non plus n'a pas voulu nous laisser une seule chance de douter de son talent et de son génie, tant le premier titre ferait décoller la moindre octogénaire frigide comateuse (avec tout le respect que je leur dois) ... Renate et ses faux airs vocaux de Nico enchaîne les refrains, puis se succèdent et se superposent guitare électrique surexcitée, guitare sèche jouant de son côté et souvent à contre temps, batterie jouée à une vitesse surhumaine et violons maltraités à l'excès, sans parler d'une basse diablement efficace, ligne conductrice de tout le morceau... Epuisant! Presque 8 minutes d'entrevue avec le sublime, le dérangé, tour à tour posé, bruitiste, ou mélodique...
Difficile de trouver une réelle unité entre les autres morceaux, et, d'ailleurs, à l'intérieur des morceaux eux mêmes. Cela à l'image du second et du troisième morceau, "Green Bubble Raincoated Man" et "Jailhouse Frog", tous deux assez 'simples' et chantés en première partie, pour finir en trip totalement instrumental à la fin. "Jailhouse Frog" est probablement un des titres les plus jouissif qu'il m'ait été donné d'entendre. Le titre éponyme "Wolf City" pourrait lui carrément avoir été composé par Deep Purple, en bon vieux morceau de rock 'terre à terre' qu'il est. "Wie Der Wind Am Ende Einer Strasse", par contre, serait aujourd'hui naïvement étiqueté de 'world music' (terme générique utilisé par les gens qui ne veulent pas se fouler pour dire que cela semble venir d'ailleurs), avec ses tam-tam, ses violons à la conssonance très orientale et sa flûte de pan. Le terme et le courant en lui-même n'ayant été inventé que bien plus tard, il me semble bien que cela donne au groupe un statut de précurseur... Non ? Trêve de vaines considérations statutaires, enchaînons avec le petit bijou "Deutsch Nepal" où un commandant nazi lui même semble, sur une mélodie digne d'accompagner les âmes damnées en enfer, s'adresser à ses soldats zombis dans un cimetière nappé de brumes épaisses (faut que je vous dise, je ne parle pas un mot d'allemand) : 'General, hem, general, hem, general, general !!!'... Un titre d'une noirceur rare. Puis "Sleepwalker's Timeless Bridge" clôt magnifiquement l'album, une plage tout d'abord instrumentale aspergée de riffs lancinants qui se termine par des chants totalement en décalage avec le reste du morceau, aux airs de rock californien (!).
Oh non ces cinq allemands n'ont décidément besoin de personne pour convaincre les individus sensés de la grandeur de leur talent ! Mais alors vraiment pas ! Moins déjanté et hallucinogène que les opus précédents, cet album est idéal pour s'introduire dans l'univers de pur génie d'Amon Düül II. Mais attention, la réalité en perdra toute saveur. Vous êtes prévenu.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par JoHn DoriAne |
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