Amon Düül II
Yeti |
Label :
Liberty |
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L'amateur de musique psychotropique sait bien que pour trouver sa came il devra chercher du côté de San Francisco ou aux alentours de la capitale britonne. Mais il doit savoir également qu'un dealer répondant au doux nom d'Amon Düül II résidant à Munich, lui fournira de quoi planer sans interruption pendant des années. Qu'il n'hésite pas à demander sa meilleure galette d'acide: Yeti.
Le dit objet est double dans son originale, réduit à un simple pour sa version CD. Reconnaissable à cette pochette mythologique évoquant une carte de tarot. Celle de la mort. C'est un roadie de la version I d'Amon Düül ressemblant étrangement à Iggy Pop qui pose en Grande Faucheuse. Mort après ingestion d'acide, le groupe décide de lui rendre hommage en mettant cette photo sur leur deuxième album. Un hommage post-mortem qui en dit long sur la musique funèbre pratiquée par les teutons.
Rythmique tribale, guitares plaintives gorgées de feedback, violon tourbillonnant, voix amorphes venues d'outre-tombe... Cet acid-rock sombre et épais n'est pas là pour vous rendre la vie colorée et pleine d'allégresse. Non ici c'est une descente d'acide pénible, un bad trip à tendance ésotérique auquel vous aurez droit. Le côté obscur du psychédélisme. Un voyage où bien évidemment on croise des musiques indiennes ("She Cames Through The Chimney") avant d'émigrer et de tomber sur son descendant, le folk tzigane ("Cerberus"). Amon Düül II a beau être un groupe de hippies, c'est un groupe violent et excessivement puissant. "Archangels Thunderbids" ressemble à du Led Zep qui aurait viré gothique.
Double album bien séparé, Yeti offre à son consommateur une première galette commençant par le fameux "Soap Shop Rock" et ses 4 mouvements: "Burning Sister", "Halluzination Guillotine", "Gulp A Sonta", "Flesh-Coloured Anti-Aircraft Alarm". Ah on savait choisir des titres originaux dans ce temps là... Mais le consommateur, junkie insatiable qu'il est, prendra son pied magistral en envoyant la deuxième galette sur la platine. 3 improvisations, quintessences du space rock. Il faut bien l'avouer, ce genre de jam défoncée qui était pain quotidien en ce temps psychédélique a fermenté pour nombres de groupes, devenant même souvent imbuvables. Mais là, ces impros ont malgré les décennies conservé un souffle épique terrassant. Une ambiance mystique réellement fascinante s'en dégage. Le tout s'est de s'y plonger. Et à corps perdu. Sinon on risque de ne rien comprendre et de rejeter tout en bloc...
Cet album n'est pas fait pour tout le monde. Unique, Yeti est à conseiller à son prochain non comme un énième disque mais comme une véritable expérience sensorielle. Et si vous voulez argumenter pour convaincre, dîtes que Yeti, source intarissable de tout le néo-psychédélisme 90's (Sun Dial, BJM...) fit l'effet d'une bombe critique à sa sortie. Un buzz incroyable pour un groupe non anglo-saxon qui permit au rock choucroute de dépasser ses frontières. Ouais, une expérience mais aussi un disque important de l'histoire du rock. Intemporel quoi.
Le dit objet est double dans son originale, réduit à un simple pour sa version CD. Reconnaissable à cette pochette mythologique évoquant une carte de tarot. Celle de la mort. C'est un roadie de la version I d'Amon Düül ressemblant étrangement à Iggy Pop qui pose en Grande Faucheuse. Mort après ingestion d'acide, le groupe décide de lui rendre hommage en mettant cette photo sur leur deuxième album. Un hommage post-mortem qui en dit long sur la musique funèbre pratiquée par les teutons.
Rythmique tribale, guitares plaintives gorgées de feedback, violon tourbillonnant, voix amorphes venues d'outre-tombe... Cet acid-rock sombre et épais n'est pas là pour vous rendre la vie colorée et pleine d'allégresse. Non ici c'est une descente d'acide pénible, un bad trip à tendance ésotérique auquel vous aurez droit. Le côté obscur du psychédélisme. Un voyage où bien évidemment on croise des musiques indiennes ("She Cames Through The Chimney") avant d'émigrer et de tomber sur son descendant, le folk tzigane ("Cerberus"). Amon Düül II a beau être un groupe de hippies, c'est un groupe violent et excessivement puissant. "Archangels Thunderbids" ressemble à du Led Zep qui aurait viré gothique.
Double album bien séparé, Yeti offre à son consommateur une première galette commençant par le fameux "Soap Shop Rock" et ses 4 mouvements: "Burning Sister", "Halluzination Guillotine", "Gulp A Sonta", "Flesh-Coloured Anti-Aircraft Alarm". Ah on savait choisir des titres originaux dans ce temps là... Mais le consommateur, junkie insatiable qu'il est, prendra son pied magistral en envoyant la deuxième galette sur la platine. 3 improvisations, quintessences du space rock. Il faut bien l'avouer, ce genre de jam défoncée qui était pain quotidien en ce temps psychédélique a fermenté pour nombres de groupes, devenant même souvent imbuvables. Mais là, ces impros ont malgré les décennies conservé un souffle épique terrassant. Une ambiance mystique réellement fascinante s'en dégage. Le tout s'est de s'y plonger. Et à corps perdu. Sinon on risque de ne rien comprendre et de rejeter tout en bloc...
Cet album n'est pas fait pour tout le monde. Unique, Yeti est à conseiller à son prochain non comme un énième disque mais comme une véritable expérience sensorielle. Et si vous voulez argumenter pour convaincre, dîtes que Yeti, source intarissable de tout le néo-psychédélisme 90's (Sun Dial, BJM...) fit l'effet d'une bombe critique à sa sortie. Un buzz incroyable pour un groupe non anglo-saxon qui permit au rock choucroute de dépasser ses frontières. Ouais, une expérience mais aussi un disque important de l'histoire du rock. Intemporel quoi.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Sirius |
Posté le 22 janvier 2008 à 22 h 20 |
1969, Allemagne, une bande de défoncés psychedeliques complètement allumés décident de séparer leur entité en deux groupes distincts : d'un côté, Amon Düül premier du nom, plus porté sur le côté politique et qui mettra de côté la musique, et de l'autre, Amon Düül II, le cas qui nous intéresse ici.
Après un premier album totalement réussi, le deuxième pointe le bout de son nez, et c'est un vrai raz-de marée sonore, comme Jack l'Eventreur qui sort du brouillard pour nous poignarder puis repartir, le méfait accompli.
Album à l'ambiance toute partucilière, mystique s'il en est, atmosphères embrumées, l'album est la bande son parfaite d'un séjour dans une forêt hantée. Les instruments sont tous utilisés à bon escient, des guitares au violon en passant par la flute, que vient soutenir la session rythmique alternant batterie et percussions orientales, irréprochable d'un bout à l'autre.
On est en présence d'un mélange entre musique folklorique, musique psychedelique et même parfois Hard Rock ("Archangel Thunderbird").
Les trois derniers morceaux sont des improvisations mais on a du le mal à le croire tant la qualité est au rendez-vous, et on peut dire que ces musiciens n'ont rien à envier aux Jazzmen et autres Grateful Dead de ce côté là.
Cet album est donc à conseiller à tous ceux pour qui le rock allemand a toujours été une énigme, et qui cherchent à découvrir une des meilleures scènes des années 60/70... Il se peut néanmoins qu'après l'écoute de ce disque, on en sorte changé à jamais tant l'ambiance y est pénétrante et mystérieuse, une vraie énigme à lui tout seul. L'ensemble peut rebuter de par son côté bordélique, mais refuser d'écouter un tel chef-d'oeuvre serait un crime.
Après un premier album totalement réussi, le deuxième pointe le bout de son nez, et c'est un vrai raz-de marée sonore, comme Jack l'Eventreur qui sort du brouillard pour nous poignarder puis repartir, le méfait accompli.
Album à l'ambiance toute partucilière, mystique s'il en est, atmosphères embrumées, l'album est la bande son parfaite d'un séjour dans une forêt hantée. Les instruments sont tous utilisés à bon escient, des guitares au violon en passant par la flute, que vient soutenir la session rythmique alternant batterie et percussions orientales, irréprochable d'un bout à l'autre.
On est en présence d'un mélange entre musique folklorique, musique psychedelique et même parfois Hard Rock ("Archangel Thunderbird").
Les trois derniers morceaux sont des improvisations mais on a du le mal à le croire tant la qualité est au rendez-vous, et on peut dire que ces musiciens n'ont rien à envier aux Jazzmen et autres Grateful Dead de ce côté là.
Cet album est donc à conseiller à tous ceux pour qui le rock allemand a toujours été une énigme, et qui cherchent à découvrir une des meilleures scènes des années 60/70... Il se peut néanmoins qu'après l'écoute de ce disque, on en sorte changé à jamais tant l'ambiance y est pénétrante et mystérieuse, une vraie énigme à lui tout seul. L'ensemble peut rebuter de par son côté bordélique, mais refuser d'écouter un tel chef-d'oeuvre serait un crime.
Exceptionnel ! ! 19/20
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