The Breeders
Title TK |
Label :
4AD |
||||
Neuf ans après "Last Splash", les soeurs Deal sont de retour avec un nouvel album des Breeders. On oublie ici "Cannonball" et autres tubes, les frangines nous offrant un album plutôt calme et mélancolique. Les titres joués par elles seules sont les plus réussis et les plus surprenants. En effet, qui pensait Kim Deal capable de pondre des morceaux tristes crédibles comme ce très beau "Off You", ou tendus comme "Put On A Side" ? Le sombre "The She" et son Farfisa envoûtant est aussi une réussite. Malheureusement, les morceaux plus classiques (interprétés en groupe) sont agréables mais pas passionnants. L'album, surprenant dans un premier temps, finit par lasser. On a l'impression d'entendre un bon disque de The Amps, d'ailleurs "Full On Idle" en est une reprise !! (Quelle drôle d'idée... qui sent le remplissage). Le groupe semble sortir de sa torpeur sur les trois derniers titres.
Pas grandiose, pas nul, ce retour des Breeders est simplement correct.
Pas grandiose, pas nul, ce retour des Breeders est simplement correct.
Correct 12/20 | par X_Elmo |
Posté le 23 août 2005 à 00 h 45 |
Retour des Breeders qui n'était pas espéré, et qui est d'ailleurs franchement passé inaperçu.
Il est facile de constater qu'on est loin des tubes à la "Cannonball" (qui n'est d'ailleurs absolument pas le meilleur morceau des Breeders, ceci dit en passant, donc on ne nourrira pas de regrets particuliers à ce sujet).
Les soeurs Deal paraissent faire ce que bon leur semble, ce qu'elles aiment, ce qui leur parle et ce qui leur fait plaisir. Et, étrangement, ce sont les ombres de "Pod" qui surgissent, bien plus que celles de "Last Splash" ou de l'aventure des Amps.
Mais le plus marquant dans cet album, ce n'est pas tant le plaisir qu'on ressent en retrouvant ce rock estampillé indie américain façon 90s, qui est cependant plus que ça aussi, mais ce SON énorme, qui tranche de façon vraiment salvatrice avec les diverses productions rock et revivalistes actuelles (merci qui ? .. hmmm).
Il serait plus que dommage de passer à côté de cet album, en particulier dans notre présent rock si productif et si aride ... Kim Deal est une actrice essentielle du rock américain de ces 20 dernières années, et malgré un parcours parfois chaotique, elle nous le rappelle ici sans concession.
Il est facile de constater qu'on est loin des tubes à la "Cannonball" (qui n'est d'ailleurs absolument pas le meilleur morceau des Breeders, ceci dit en passant, donc on ne nourrira pas de regrets particuliers à ce sujet).
Les soeurs Deal paraissent faire ce que bon leur semble, ce qu'elles aiment, ce qui leur parle et ce qui leur fait plaisir. Et, étrangement, ce sont les ombres de "Pod" qui surgissent, bien plus que celles de "Last Splash" ou de l'aventure des Amps.
Mais le plus marquant dans cet album, ce n'est pas tant le plaisir qu'on ressent en retrouvant ce rock estampillé indie américain façon 90s, qui est cependant plus que ça aussi, mais ce SON énorme, qui tranche de façon vraiment salvatrice avec les diverses productions rock et revivalistes actuelles (merci qui ? .. hmmm).
Il serait plus que dommage de passer à côté de cet album, en particulier dans notre présent rock si productif et si aride ... Kim Deal est une actrice essentielle du rock américain de ces 20 dernières années, et malgré un parcours parfois chaotique, elle nous le rappelle ici sans concession.
Très bon 16/20
Posté le 21 juillet 2006 à 17 h 51 |
Je vais pas y aller par quatre chemins: cet album est la meilleure chose qui soit arrivée aux Breeders...
"Little Fury" et "London Song" sont tout simplement les deux meilleures chansons du groupe... Deux perles de minimalisme naïf, du rock cool, mélancolique et malicieux, avec tout ce qui caractérise la musique des Breeders: harmonies vocales simples et efficaces, riffs gras et acides, rythmiques made in Playskool...
Un pur bonheur, simple et décomplexé.
"Off You", ballade sombre nous fait profiter des graves de la Deal, encore une fois sans fard, comme une berceuse.
Petit temps mort au milieu de l'album, baisse de régime sur quelques titres dans la tonalité de l'album, mais rien de vraiment inoubliable...
Par contre "Full On Idle" est une perle country-grunge au texte pertinent et vraiment bien balancé, coup de fouet après le passage à vide des quelques titres précédents. L'album se clôt sur deux titres en un, comme un dernier clin d'oeil genre 'On se reverra ??'...
Un album simple, discret mais aux mélodies imparables comme seule peut en broder Kim Deal, sublime quand elle veut.
"Little Fury" et "London Song" sont tout simplement les deux meilleures chansons du groupe... Deux perles de minimalisme naïf, du rock cool, mélancolique et malicieux, avec tout ce qui caractérise la musique des Breeders: harmonies vocales simples et efficaces, riffs gras et acides, rythmiques made in Playskool...
Un pur bonheur, simple et décomplexé.
"Off You", ballade sombre nous fait profiter des graves de la Deal, encore une fois sans fard, comme une berceuse.
Petit temps mort au milieu de l'album, baisse de régime sur quelques titres dans la tonalité de l'album, mais rien de vraiment inoubliable...
Par contre "Full On Idle" est une perle country-grunge au texte pertinent et vraiment bien balancé, coup de fouet après le passage à vide des quelques titres précédents. L'album se clôt sur deux titres en un, comme un dernier clin d'oeil genre 'On se reverra ??'...
Un album simple, discret mais aux mélodies imparables comme seule peut en broder Kim Deal, sublime quand elle veut.
Excellent ! 18/20
Posté le 17 juillet 2010 à 14 h 53 |
9 ans mes bons amis. Autant dire un monde. Personne n'y croyait. Même pas moi c'est vous dire...
Autant dire aussi que l'attente entre le moment où je repère cet ovni dans le bac et que j'insère le produit fini dans le lecteur est teinté d'appréhension, de nostalgie et d'espoir.
Une petite demi-heure plus tard, je suis hébété, abasourdi, perclus de mélancolie et d'amour. Je viens de trouver MON disque. Pas une note, de la première à la dernière qui ne m'ait été susurrée à l'oreille ou braillée à la gueule avec une sincérité désarmante. Ca m'était arrivé pour Bad Moon Rising, In Utero, Surfer Rosa, Harvest ou Dummy. Une goutte d'eau dans l'océan.
"Little Fury" annonce la couleur: épurés comme jamais, The Breeders a définitivement consigné ses années fastes au placard. Ultra minimaliste, les Deal opposent à l'exubérance sucrée de Last Splash un jusqu'au-boutisme pop sobre d'une élégance,d'une maturité et d'une fragilité sidérantes. La chanson parle d'elle-même, toute en colère rentrée et balbutiante.
"London Song" (probablement la meilleure chanson écrite et produite par The Breeders) continue dans la même veine: une orfèvrerie délicate qui évoque à tout le moins les gloires passées du songwriting inventif dans sa simplicité: Pavement, Guided by Voices, The Vaselines, Nirvana dans ses côtés les plus pop... La chanson est parfaitement balancée entre cassures rythmiques, piques électriques, douceur et éraillement des voix; rarement le talent de Kim Deal aura transparu de façon si claire, si évidente, et si fragile.
Loin d'offir un contrepoids plus léger, "Off You" s'enfonce plus avant encore dans les ténèbres qui hantent Kim et Kelley Deal, qui offre ici une de ses plus belles prestations vocales, encore une fois entièrement dénudée, scintillante dans la pénombre de cette basse à la fois oppressante et rassurante.
Nul doute que si Cobain était encore en vie en 2002 à consigner ses puériles obsessions sur son journal, il aurait beaucoup à dire sur cet album, bien plus que sur Pod.
A l'écoute du glaçant "The She", on comprend subitement que Deal est revenue du "music business" et de la came joyeuse. Le line up original est un souvenir lointain, Kelley se sort difficilement de ses addictions, et l'on devine que l'accouchement de Title TK s'est fait dans la douleur.
Pourtant les traces des marasmes n'alourdissent pas le propos, les chansons sont toujours là sublimes et évidentes, sublimes car évidentes.
Ca ne les empêche en tous cas toujours pas de gorger de soleil certaines complaintes ("Too Alive", "Son Of Three"...) et l'on sent la tendresse de Kim pour son instrument de prédilection dans les lignes exploitées, comme "Put On A Side" par exemple.
En rupture avec le propos, la reprise de "Full On Idle" est une véritable bouffée d'oxygène, tout comme l'adorable "Forced To Drive", mais il restera toujours comme un fond d'acrimonie sous les frasques les plus fantasques du duo au regard de ce double morceau "T and T"/"Huffer", qui surgit comme un dernier soubresaut de revendication existentielle.
Pas une chanson n'est à jeter sur cet opus. Tout est à sa place, des harmonies aux mélodies de Kim seule, des guitares douceâtres ou acides, des breaks indissociables du songwriting fluide. Un des rares albums dont j'ai la certitude qu'il me hantera encore longtemps, tant je l'entends sans avoir besoin de l'écouter.
Autant dire aussi que l'attente entre le moment où je repère cet ovni dans le bac et que j'insère le produit fini dans le lecteur est teinté d'appréhension, de nostalgie et d'espoir.
Une petite demi-heure plus tard, je suis hébété, abasourdi, perclus de mélancolie et d'amour. Je viens de trouver MON disque. Pas une note, de la première à la dernière qui ne m'ait été susurrée à l'oreille ou braillée à la gueule avec une sincérité désarmante. Ca m'était arrivé pour Bad Moon Rising, In Utero, Surfer Rosa, Harvest ou Dummy. Une goutte d'eau dans l'océan.
"Little Fury" annonce la couleur: épurés comme jamais, The Breeders a définitivement consigné ses années fastes au placard. Ultra minimaliste, les Deal opposent à l'exubérance sucrée de Last Splash un jusqu'au-boutisme pop sobre d'une élégance,d'une maturité et d'une fragilité sidérantes. La chanson parle d'elle-même, toute en colère rentrée et balbutiante.
"London Song" (probablement la meilleure chanson écrite et produite par The Breeders) continue dans la même veine: une orfèvrerie délicate qui évoque à tout le moins les gloires passées du songwriting inventif dans sa simplicité: Pavement, Guided by Voices, The Vaselines, Nirvana dans ses côtés les plus pop... La chanson est parfaitement balancée entre cassures rythmiques, piques électriques, douceur et éraillement des voix; rarement le talent de Kim Deal aura transparu de façon si claire, si évidente, et si fragile.
Loin d'offir un contrepoids plus léger, "Off You" s'enfonce plus avant encore dans les ténèbres qui hantent Kim et Kelley Deal, qui offre ici une de ses plus belles prestations vocales, encore une fois entièrement dénudée, scintillante dans la pénombre de cette basse à la fois oppressante et rassurante.
Nul doute que si Cobain était encore en vie en 2002 à consigner ses puériles obsessions sur son journal, il aurait beaucoup à dire sur cet album, bien plus que sur Pod.
A l'écoute du glaçant "The She", on comprend subitement que Deal est revenue du "music business" et de la came joyeuse. Le line up original est un souvenir lointain, Kelley se sort difficilement de ses addictions, et l'on devine que l'accouchement de Title TK s'est fait dans la douleur.
Pourtant les traces des marasmes n'alourdissent pas le propos, les chansons sont toujours là sublimes et évidentes, sublimes car évidentes.
Ca ne les empêche en tous cas toujours pas de gorger de soleil certaines complaintes ("Too Alive", "Son Of Three"...) et l'on sent la tendresse de Kim pour son instrument de prédilection dans les lignes exploitées, comme "Put On A Side" par exemple.
En rupture avec le propos, la reprise de "Full On Idle" est une véritable bouffée d'oxygène, tout comme l'adorable "Forced To Drive", mais il restera toujours comme un fond d'acrimonie sous les frasques les plus fantasques du duo au regard de ce double morceau "T and T"/"Huffer", qui surgit comme un dernier soubresaut de revendication existentielle.
Pas une chanson n'est à jeter sur cet opus. Tout est à sa place, des harmonies aux mélodies de Kim seule, des guitares douceâtres ou acides, des breaks indissociables du songwriting fluide. Un des rares albums dont j'ai la certitude qu'il me hantera encore longtemps, tant je l'entends sans avoir besoin de l'écouter.
Intemporel ! ! ! 20/20
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