Shooting At Unarmed Men
Yes ! Tinnitus ! |
Label :
Too Pure |
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Certainement impatients de passer aux choses sérieuses, Cheadle et ses deux potes nous balancent Yes ! Tinnitus! à la figure un an à peine après la bande annonce que constituait le premier album. Là où Soon There Will Be... pouvait être prit à la légère, mais sans pour autant en balayer définitivement la bonhommie, cette seconde livraison frappe là où ça fait mal, fort et juste.
Comparable au fameux Do Dallas de Mclusky en plus sombre, à du Girls Against Boys rachitique, à du Shellac ou The Jesus Lizard en plus fun, (et oserait-on mentionner Nirvana ?), Shooting At Unarmed Men impose une perception impeccable de ce que devrait être le rock noisy. L'efficacité de la simplicité de la production est proportionnelle à celle des dix compositions ici présentes. Les guitares grungy y sont délicieuses, la basse ronflante apporte le gras nécessaire, et la petite batterie n'en est pas moins solide. Une simplicité nous épargnant le côté trop frêle du garage pour insuffler bien plus de puissance au répertoire du groupe que l'album précédent.
L'introduction tendue "Pathos Ate Bathos" et son motif tournoyant donne le ton dès le début. Le rock est sombre et incisif, fait toujours une petite place à l'ironie et l'humour, mais touche la cible en plein centre à chaque tir. On se sent souvent plongé dans des nineties fantômes, où punk, grunge, noise et post-rock n'était pas encore qu'une posture... On n'avait d'ailleurs plus entendu de grunge aussi féroce et complémentaire que l'haletant "A Horse By Day, Is A Horse By Night" et l'aride "Never Follow Me Again" qui suit depuis les déluges de nos bordelais de Virago. Les deux trio seraient des villes, ils auraient de quoi se jumeler à l'écoute de ce disque... Même chez Shooting At Unarmed Men, c'est parfois la musique qui est au service du texte et non l'inverse, quitte à être plus linéaire. Ainsi, "I Cry For No Man" n'explose jamais, le slowcore tragique "Pat Yourself On The Proverbial" met pour une fois un point d'orgue à émouvoir, et "Girls Music" s'élève en single bien plus intelligent et concerné qu'à l'habitude en épinglant le rock à minettes de manière bien amusante. Et lorsque finalement SAUM nous soumet une facette plus conforme avec le final poppy "In-Flight Instructions Are A Joke, Say I", c'est pour mieux s'en moquer : les chœurs reprenant "she drank the whole bottle doooown !" en tapant des mains résument le malin plaisir que prennent les australiens à tuer l'auditeur à bout portant, avec le sourire, par les guitares ou par l'humour. Comme quoi, du Royaume-Uni à l'Australie, il n'y a pas que les américains pour donner de véritables leçons de noise-rock.
Des singeries bruitistes au pur tour de force noise, on reste sans défense devant une démonstration aussi poignante. Ce Shooting At Unarmed Men va faire un sacré nombre de victimes...
Comparable au fameux Do Dallas de Mclusky en plus sombre, à du Girls Against Boys rachitique, à du Shellac ou The Jesus Lizard en plus fun, (et oserait-on mentionner Nirvana ?), Shooting At Unarmed Men impose une perception impeccable de ce que devrait être le rock noisy. L'efficacité de la simplicité de la production est proportionnelle à celle des dix compositions ici présentes. Les guitares grungy y sont délicieuses, la basse ronflante apporte le gras nécessaire, et la petite batterie n'en est pas moins solide. Une simplicité nous épargnant le côté trop frêle du garage pour insuffler bien plus de puissance au répertoire du groupe que l'album précédent.
L'introduction tendue "Pathos Ate Bathos" et son motif tournoyant donne le ton dès le début. Le rock est sombre et incisif, fait toujours une petite place à l'ironie et l'humour, mais touche la cible en plein centre à chaque tir. On se sent souvent plongé dans des nineties fantômes, où punk, grunge, noise et post-rock n'était pas encore qu'une posture... On n'avait d'ailleurs plus entendu de grunge aussi féroce et complémentaire que l'haletant "A Horse By Day, Is A Horse By Night" et l'aride "Never Follow Me Again" qui suit depuis les déluges de nos bordelais de Virago. Les deux trio seraient des villes, ils auraient de quoi se jumeler à l'écoute de ce disque... Même chez Shooting At Unarmed Men, c'est parfois la musique qui est au service du texte et non l'inverse, quitte à être plus linéaire. Ainsi, "I Cry For No Man" n'explose jamais, le slowcore tragique "Pat Yourself On The Proverbial" met pour une fois un point d'orgue à émouvoir, et "Girls Music" s'élève en single bien plus intelligent et concerné qu'à l'habitude en épinglant le rock à minettes de manière bien amusante. Et lorsque finalement SAUM nous soumet une facette plus conforme avec le final poppy "In-Flight Instructions Are A Joke, Say I", c'est pour mieux s'en moquer : les chœurs reprenant "she drank the whole bottle doooown !" en tapant des mains résument le malin plaisir que prennent les australiens à tuer l'auditeur à bout portant, avec le sourire, par les guitares ou par l'humour. Comme quoi, du Royaume-Uni à l'Australie, il n'y a pas que les américains pour donner de véritables leçons de noise-rock.
Des singeries bruitistes au pur tour de force noise, on reste sans défense devant une démonstration aussi poignante. Ce Shooting At Unarmed Men va faire un sacré nombre de victimes...
Excellent ! 18/20 | par X_YoB |
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