Arca

Nouvelle production pour Arca et nouvelle virée dans un monde léthargique et engourdi. "Unspeakable" s'ouvre à l'auditeur comme une étreinte au chloroforme. L'étourdissement ne met pas alors longtemps à se faire sentir. La vue embuée, seul reste le véritable plaisir auditif. Celui de se faire porter par des méandres à la fois tourmentés et paisibles, guidés par des samples électro torturés et la voix de Sylvain Chauveau placide, dont l'anglais fait penser par moment à celui de Aidan Moffat ("Breakout"). Le vent tourne sur "Stonefall Inside", faisant valser des mobiles faits de bouts de verre sans doute. Ces bruitages de fortune résonnent dans le titre suivant, empreignant notre esprit de paysages dévastés et désertés par toute forme de vie. Paysages fantomatiques encore plus présents lorsque le morceau éponyme semble être rayé par quelques carillons macabres, ou que les nappes de synthé et de samples laissent apparaître en devant des notes de basse d'outre-tombe sur "7, Will Scheidmann". La balade est finalement rude mais n'est pas dérangeante, le mal-être présent mais pas angoissant, comme si toute cette atmosphère lourde était une fin inévitable à laquelle il vaudrait mieux commencer à s'habituer. On Ne Distinguait Plus Les Têtes...