Stony Sleep
A Slack Romance |
Label :
Big Cat |
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Dans le petit laps de temps séparant Music For Chameleons de A Slack Romance, Stony Sleep semble avoir beaucoup mûri. C'est un grand pas que fait le groupe avec ce second (et dernier) album.
Le son est plus soigné, les titres sont tout à tout plus costauds, plus mystiques. L'autodérision a été substituée par la névrose ; et l'un valant l'autre qualitativement, l'univers a changé mais reste aussi fort. Si les compositions sont toujours aussi tordues, l'aspect frêle et poppy du trio a laissé place à plus de tension. La durée des titres n'est plus la même non plus, le groupe se donnant le temps d'aller au bout de ses structures et ‘destructures'. On passe en quelque sorte du ‘format Nirvana' au ‘format Smashing Pumpkins' (notamment dans les intonations lumineuses de "With The Clumsiness Of A Borrowed Father"), un accroissement du champ sonore menant à quelque chose de plus agressif, à un rock beaucoup plus sérieux. Stony Sleep affiche ainsi ces fameuses digressions d'écriture comme un panaché de prog et de noise, accessible et mélodieux ("Christmas On Mars" par exemple), et finalement se complètent au lieu de s'annuler les uns les autres. On aurait auparavant eu du mal à concevoir signé de sa plume des chocs de la trempe de "Khartoum", son riff et son refrain imparables ; "Superbadasssweetdaddyjones" de par sa nature trance ; ou encore le furieux et bruitiste "Feline Groovy". En parallèle, la croisé des styles surprend tout autant : le Muse avant l'heure nommé "Bleed" (Merci qui ?!), le rock US de "Lady Lazarus" ; ou encore les trips psychédéliques "I Hope You Understand" et "Precious State", l'un intense au bord du metal et l'autre folk flottant... Le No Push Collide de Serafin que prépare Ben Fox Smith quelques années plus tard est lui-même moins sinueux.
L'introduction épique du véloce "Midmay" l'annonce : A Slack Romance est un vaste territoire que Stony Sleep nous fait traverser, avec très peu de halte en chemin. Il n'y aura guère plus que "Purr" pour souffler un peu, et encore, l'arpenter n'est pas de tout repos, la disto n'accordant pas le droit de fermer l'oeil... La longue escalade finale "Extreme Paranoia (I Lend My Smile)", mystique et émouvante, brûlant petit à petit jusqu'à la rage (sur la fin, on croirait presque entendre des harmonies vocales âpretées par Alice In Chains... ?!) achève alors l'éditeur éreinté ; en bout de course. La chose qu'on en retient, c'est que d'un bout à l'autre, on se régale...
D'une précédente petite frénésie d'adolescent, Stony Sleep élabore ici un petit monument comme on a peu l'occasion d'en entendre. Un de ces petits monuments, les meilleurs, ceux qui ne nous cachent pas le soleil.
Le son est plus soigné, les titres sont tout à tout plus costauds, plus mystiques. L'autodérision a été substituée par la névrose ; et l'un valant l'autre qualitativement, l'univers a changé mais reste aussi fort. Si les compositions sont toujours aussi tordues, l'aspect frêle et poppy du trio a laissé place à plus de tension. La durée des titres n'est plus la même non plus, le groupe se donnant le temps d'aller au bout de ses structures et ‘destructures'. On passe en quelque sorte du ‘format Nirvana' au ‘format Smashing Pumpkins' (notamment dans les intonations lumineuses de "With The Clumsiness Of A Borrowed Father"), un accroissement du champ sonore menant à quelque chose de plus agressif, à un rock beaucoup plus sérieux. Stony Sleep affiche ainsi ces fameuses digressions d'écriture comme un panaché de prog et de noise, accessible et mélodieux ("Christmas On Mars" par exemple), et finalement se complètent au lieu de s'annuler les uns les autres. On aurait auparavant eu du mal à concevoir signé de sa plume des chocs de la trempe de "Khartoum", son riff et son refrain imparables ; "Superbadasssweetdaddyjones" de par sa nature trance ; ou encore le furieux et bruitiste "Feline Groovy". En parallèle, la croisé des styles surprend tout autant : le Muse avant l'heure nommé "Bleed" (Merci qui ?!), le rock US de "Lady Lazarus" ; ou encore les trips psychédéliques "I Hope You Understand" et "Precious State", l'un intense au bord du metal et l'autre folk flottant... Le No Push Collide de Serafin que prépare Ben Fox Smith quelques années plus tard est lui-même moins sinueux.
L'introduction épique du véloce "Midmay" l'annonce : A Slack Romance est un vaste territoire que Stony Sleep nous fait traverser, avec très peu de halte en chemin. Il n'y aura guère plus que "Purr" pour souffler un peu, et encore, l'arpenter n'est pas de tout repos, la disto n'accordant pas le droit de fermer l'oeil... La longue escalade finale "Extreme Paranoia (I Lend My Smile)", mystique et émouvante, brûlant petit à petit jusqu'à la rage (sur la fin, on croirait presque entendre des harmonies vocales âpretées par Alice In Chains... ?!) achève alors l'éditeur éreinté ; en bout de course. La chose qu'on en retient, c'est que d'un bout à l'autre, on se régale...
D'une précédente petite frénésie d'adolescent, Stony Sleep élabore ici un petit monument comme on a peu l'occasion d'en entendre. Un de ces petits monuments, les meilleurs, ceux qui ne nous cachent pas le soleil.
Excellent ! 18/20 | par X_YoB |
Ecoutable sur https://stonysleep.bandcamp.com/album/a-slack-romance
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