Addict
Stones |
Label :
Big Cat |
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Addict aura fait un passage éclair sur la scène rock britannique. Suite à un petit maxi plutôt intéressant, le quatuor de Cambridge ne sortira pas grand chose de plus que Stones. Un second album sans intérêt verra le jour avant que le chanteur Mark Aston ne se mette au solo, mais c'est bien 1998/1999 qui restera la seule saison de Addict.
Dans la marmite, une poignée d'ingrédients dont l'alliance diffuse cette saveur singulière. C'est tout d'abord le mélange de leur brit-pop nationale avec la musique power-rock outre-atlantique qui fait fichtrement effet. Ils ne sont que quatre, à des postes basiques : un chanteur/guitariste, un guitariste, un bassiste et un batteur ; et pas d'excès dans un esprit pop. La production du disque, bien que plutôt soignée (pas garage, on peut le dire), reste fidèle au son live du groupe avec une garniture minimum ; une goutte de clavier tout au plus. Chaque instrument, aussi peu nombreux soient-ils, ont leur place et sont bien utilisés, et notamment la basse souvent négligée dans les groupes à guitares. Ainsi dans les morceaux la forte dimension pop de l'entrée "Dust" ou du sympathique "Caned", les sensibleries telles que l'héroïque "Red Bird" ou la ballade mielleuse "Teenage Angel", et les paroles à l'état de confessions sont admirablement sauvés du diabète par d'excellentes piqûres d'insuline. Une batterie musclée, une basse qui a quelque chose à dire et une guitare rock travaillée entre le clair et la distorsions par de nombreux effets. Autant d'arrangements simples (ex: le flanger sur la batterie de "Stones", un petit rien qui fait beaucoup) contrebalançant le sucre des mélodies et endurcissent le songwriting sans jamais le compromettre.
Car le point noir de Addict est assez encombrant, pour peu qu'il déplaise : la musique est incontestablement bonne, mais les paroles sont majoritairement cul-cul la praline. L'écriture de Mark Aston est sensible et romantique, l'intention est respectable et parfois efficace, mais on frise de temps à autre le ridicule. Le plus flagrant exemple c'est trouvé être le single de l'album -"Monster Side"-, ce qui n'a pas du aider (le groupe a fait un bide aux USA malgré d'excellentes critiques). Cela confirme l'importance du traitement des morceaux, le format puissant.
Et la principale force de Addict réside dans la pertinence guitaristique de Nicolaj Juel, la même année incontestable élément clé derrière l'enchanteur Siren de la non moins enchanteresse Heather Nova (Stones et Siren en sont presque faux jumeaux). Le gratteux du groupe peint grassement dans les compositions autour des accords trouvés par Aston, et concocte un petit univers rock des plus vivant. Le disque commence par le mugissement saturé de "Dust", se termine par la migration en écho de "Abused", et au milieu tout un tas de petits effets parfaitement calibrés pour chaque partie des morceaux. Sans le monsieur, l'album aurait probablement été catastrophique...
Le Stones de Addict restera une exception de la scène britannique. Imparfaite mais jouissive, et à ne surtout pas écarter d'une bonne discothèque power-pop.
Dans la marmite, une poignée d'ingrédients dont l'alliance diffuse cette saveur singulière. C'est tout d'abord le mélange de leur brit-pop nationale avec la musique power-rock outre-atlantique qui fait fichtrement effet. Ils ne sont que quatre, à des postes basiques : un chanteur/guitariste, un guitariste, un bassiste et un batteur ; et pas d'excès dans un esprit pop. La production du disque, bien que plutôt soignée (pas garage, on peut le dire), reste fidèle au son live du groupe avec une garniture minimum ; une goutte de clavier tout au plus. Chaque instrument, aussi peu nombreux soient-ils, ont leur place et sont bien utilisés, et notamment la basse souvent négligée dans les groupes à guitares. Ainsi dans les morceaux la forte dimension pop de l'entrée "Dust" ou du sympathique "Caned", les sensibleries telles que l'héroïque "Red Bird" ou la ballade mielleuse "Teenage Angel", et les paroles à l'état de confessions sont admirablement sauvés du diabète par d'excellentes piqûres d'insuline. Une batterie musclée, une basse qui a quelque chose à dire et une guitare rock travaillée entre le clair et la distorsions par de nombreux effets. Autant d'arrangements simples (ex: le flanger sur la batterie de "Stones", un petit rien qui fait beaucoup) contrebalançant le sucre des mélodies et endurcissent le songwriting sans jamais le compromettre.
Car le point noir de Addict est assez encombrant, pour peu qu'il déplaise : la musique est incontestablement bonne, mais les paroles sont majoritairement cul-cul la praline. L'écriture de Mark Aston est sensible et romantique, l'intention est respectable et parfois efficace, mais on frise de temps à autre le ridicule. Le plus flagrant exemple c'est trouvé être le single de l'album -"Monster Side"-, ce qui n'a pas du aider (le groupe a fait un bide aux USA malgré d'excellentes critiques). Cela confirme l'importance du traitement des morceaux, le format puissant.
Et la principale force de Addict réside dans la pertinence guitaristique de Nicolaj Juel, la même année incontestable élément clé derrière l'enchanteur Siren de la non moins enchanteresse Heather Nova (Stones et Siren en sont presque faux jumeaux). Le gratteux du groupe peint grassement dans les compositions autour des accords trouvés par Aston, et concocte un petit univers rock des plus vivant. Le disque commence par le mugissement saturé de "Dust", se termine par la migration en écho de "Abused", et au milieu tout un tas de petits effets parfaitement calibrés pour chaque partie des morceaux. Sans le monsieur, l'album aurait probablement été catastrophique...
Le Stones de Addict restera une exception de la scène britannique. Imparfaite mais jouissive, et à ne surtout pas écarter d'une bonne discothèque power-pop.
Très bon 16/20 | par X_YoB |
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