Louis XIV

The Best Little Secrets Are Kept

The Best Little Secrets Are Kept

 Label :     Atlantic 
 Sortie :    mardi 22 mars 2005 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Une section de violons sabordée par l'arrivée d'un rock revival au son crunchy pour un premier morceau portant le même nom que le groupe lui-même... Le début de The Best Little Secrets Are Kept a de quoi bien définir la personnalité de Louis XIV : vicieusement raffiné, mais pas dénué d'une certaine classe. Ce quatuor de San Diego saupoudre d'arrangements polis leur rock crasseux, presque lo-fi semble suggérer la production, aux accents britanniques évidents.
A l'écoute de ce premier titre prétentieux qu'est "Louis XIV", rempli de clichés : rythme pop-revival métronomique à la rigueur quasi-militaire, riff crasseux déjà entendu, solo bluesy déjà vu, paroles ‘portées sur la chose', etc., On est tenté de raccrocher le postiche pour aller voir ailleurs, écouter un groupe qui sera se faire moins mégalo et surfait. Or, l'arrivée du thème bien ficelé et entêtant de leur single "Finding Out True Love Is Blind" à de quoi éveiller la curiosité : ce revival serait-il plus réfléchit qu'il n'y parait ?
Contrairement à ses fondations purement classiques de l'art du revival, l'album se dévoile petit à petit être traître, du fait qu'il réserve tout de même pas mal de surprises. Déjà, on a le droit à de nombreuses empruntes vocales tout au long de l'œuvre : il y a bien un membre désigné au micro, Jason Hill, mais il ne fait que remplir la même tâche que ses compagnons : celui de multi-instrumentiste. Brian Karscig a donc une place à ces côtés pour chanter, en plus de quelques interventions extérieures (des parties féminines, entre autres). Ensuite, ces chants sont combinés de manière à ne jamais lasser : deux ou trois petites gueulantes, des chœurs de bonnes humeurs et de belles mélodies suffisent autour du talent de narrateur de Hill, qui de ce fait parle plus qu'il ne chante. Une couleur agréable dont certains autres groupes devraient se contenter.
La particularité d'écriture de Louis XIV est également ici de balancer des morceaux d'apparence très linéaires (en plus d'être, comme dit, communs), auxquels sont implantés des refrains, des ponts ou autres fractures qui n'ont à peu de choses près rien à voir avec le reste de la composition. On est ainsi en plein paradoxe, guidé par la linéarité au point de trouver le disque court (pourtant presque quarante minutes), et quelque peu perdu par les multiples digressions qui barrent la route de ce revival des plus ordinaire... On se retrouve ainsi, au détour d'un refrain rock en plein milieu d'une pop psyché façon Beatles (la partie avec la voix féminine de ce "Finding Out True Love Is Blind"), au détour d'une fin de titre -l'espace de quelques secondes- dans un univers de film noir. Comme sur cette fin de "All The Little Pieces", joli ballade sur la même base que le thème du "Glory Box" de Portishead, se démarquant du rock léger omniprésent de l'album...
Le titre qui clôture l'album, "Ball Of Twine", fait également exception et témoigne du don certain que le groupe va pouvoir utilisé dans ses prochaines construction : une plage ambiante épique, variation pleine de tension du thème de "Finding Out True Love Is Blind", dont les violons du début de disque viennent fermer la boucle. Aussi merveilleux que rassurant : Louis XIV a des raisons de convoiter la couronne du revival...


Sympa   14/20
par X_YoB


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