Clan Of Xymox
Medusa |
Label :
4AD |
||||
C'est un monde bien étrange que celui de Clan Of Xymox.
Fantomatique et envoûtant, il est richement ornementé de nappes dentelées de claviers et de soies électroniques douces et noires. Tandis qu'on se laisse porter par l'ambiance féerique, l'ensemble est saupoudré d'arrangements luxueux, d'échos funéraires ou d'un chant léger mais grave comme la mort. C'est dans cet univers riche, froid et très travaillé, étourdissant même, comme lorsqu'on lève les yeux sur une cathédrale ou qu'on regarde trop fixement la pâleur blême d'une lune pleine, qu'il faut traverser non sans rencontrer des beautés qui font froid dans le dos à force de s'alimenter dans les effluves empoisonnés de la mélancolie.
Le deuxième album du groupe hollandais, adeptes des ambiances les plus sombres et les plus majestueuses à la fois, tout en flirtant avec les sonorités expérimentale de la new-wave, abandonne pour un temps les percutions du premier essai pour venir élever sa poésie gothique vers des sommets de tranquillité vampirique et éternelle, signé John Fyer, spécialiste sur 4AD des ambiances fantasmagorique.
Entraînant l'auditeur dans des voyages tirant plus vers la tristesse et la douce mélancolie que la violence de la souffrance, Medusa est l'album idéal pour rejoindre les bras de Morphée. Et enchaîner directement derrière avec des rencontres oniriques en compagnie de ces douces créatures, "Michelle" ou "Louise", femmes fatales aux mascaras noirs, que Ronny Mooring appelle de tous ses voeux. Odes à l'amour et au romantisme désespéré, les chansons de Clan Of Xymox, pour bizarres qu'elles soient, jouent des arrangements, baroques, lyriques et sombres à la fois, pour imprimer une ambiance unique entre gothisme éthérée et atmosphère ténébreuse.
Avec leur look de corbacs sorties des tombes, Ronny Mooring et sa bande, continue pourtant avec Medusa de poursuivre leur exploration de la beauté. Romantique à souhait, le groupe n'occultera rien de sa recherche éperdue, et notamment ses nombreuses déceptions qu'ils élèveront au rang de miracle et de manifestations de l'art dans son essence primordiale.
Fantomatique et envoûtant, il est richement ornementé de nappes dentelées de claviers et de soies électroniques douces et noires. Tandis qu'on se laisse porter par l'ambiance féerique, l'ensemble est saupoudré d'arrangements luxueux, d'échos funéraires ou d'un chant léger mais grave comme la mort. C'est dans cet univers riche, froid et très travaillé, étourdissant même, comme lorsqu'on lève les yeux sur une cathédrale ou qu'on regarde trop fixement la pâleur blême d'une lune pleine, qu'il faut traverser non sans rencontrer des beautés qui font froid dans le dos à force de s'alimenter dans les effluves empoisonnés de la mélancolie.
Le deuxième album du groupe hollandais, adeptes des ambiances les plus sombres et les plus majestueuses à la fois, tout en flirtant avec les sonorités expérimentale de la new-wave, abandonne pour un temps les percutions du premier essai pour venir élever sa poésie gothique vers des sommets de tranquillité vampirique et éternelle, signé John Fyer, spécialiste sur 4AD des ambiances fantasmagorique.
Entraînant l'auditeur dans des voyages tirant plus vers la tristesse et la douce mélancolie que la violence de la souffrance, Medusa est l'album idéal pour rejoindre les bras de Morphée. Et enchaîner directement derrière avec des rencontres oniriques en compagnie de ces douces créatures, "Michelle" ou "Louise", femmes fatales aux mascaras noirs, que Ronny Mooring appelle de tous ses voeux. Odes à l'amour et au romantisme désespéré, les chansons de Clan Of Xymox, pour bizarres qu'elles soient, jouent des arrangements, baroques, lyriques et sombres à la fois, pour imprimer une ambiance unique entre gothisme éthérée et atmosphère ténébreuse.
Avec leur look de corbacs sorties des tombes, Ronny Mooring et sa bande, continue pourtant avec Medusa de poursuivre leur exploration de la beauté. Romantique à souhait, le groupe n'occultera rien de sa recherche éperdue, et notamment ses nombreuses déceptions qu'ils élèveront au rang de miracle et de manifestations de l'art dans son essence primordiale.
Bon 15/20 | par Vic |
Posté le 23 mai 2008 à 00 h 20 |
Clan Of Xymox est une formation qui n'est jamais sortie du statut de groupe underground de la cold-wave des années 80 malgré deux magnifiques albums sortis chez 4AD, l'original Clan Of Xymox en 1985 et le magnifique Medusa (1986) qui nous préoccupe ici. C'est assez compréhensible quand on perçoit la singularité de cette musique, sa poésie éclectique, mystérieuse et réservée à un public averti.
La première chose qui frappe à la première écoute de cet album, c'est le son très particulier, à la fois synthétique, froid et évocateur. On nage dans les brumes gothiques de paysages mélancoliques et éthérés, assez proches au départ de groupes comme Cure, dans une certaine austérité et dans le même temps on sent une montée en puissance tout au long du disque.
Ces sonorités froides sont trompeuses, elles vous envoutent lentement mais surement, à l'aide d'une rythmique lancinante entrecoupée de thèmes purement instrumentaux, de moments de calme et de contemplation avant les tempêtes sonores et expressives de morceaux comme "Michelle", "Louise" ou encore "Agonised By Love".
Le son est marqué par l'utilisation d'une base rythmique obsédante dans certains morceaux et par des sons éthérés de type échos, choeurs et voix d'outre tombe ou au contraire diaphane, modifiées à l'aide de synthétiseurs assez classiques de cette période de la seconde moitié des années 80.
On est d'abord séduit, on se dit qu'il s'agit d'une musique ténébreuse mais agréable, dansante et imagée. Mais arrivé à un certain stade, dépassé la moitié du disque, on se rend compte du pouvoir de cette musique, presque malsain et anxiogène, on saisit toute la dimension hypnotique de ces longues plages qui finissent par vous absorber totalement et par vous couper de la réalité extérieure. C'est un véritable voyage dans les méandres de la conscience, qui a néanmoins le mérite de prendre une coloration plus proche d'un romantisme échevelé que d'une morbidité gratuite. Le rêve et la réalité se confondent, on entre dans la mythologie romantique la plus pure et la plus exaltante.
Cette musique serait très intéressante à analyser pour un musicologue, tellement elle est puissante émotionnellement, par son aspect légèrement psychotrope et sa structure rythmique et sonore.
Chaque écoute nous fait découvrir des éléments nouveaux, c'est réellement une spirale qui n'en finit pas de s'étendre quand on accepte de rentrer dans cet univers. Et sa dimension littéraire ne peut que ravir les amateurs de musique gothique ou cold-wave.
Le disque se clôt par le magnifique "Backdoor" aux accords de guitare somptueux, dans une orgie de sons et de choeurs soutenus par un rythme dansant et entrainant. A la fin de cet album, on se sent doté d'une énergie particulière, un certain soulagement d'avoir réussi à transmuter sa mélancolie en allégresse, d'avoir à nouveau réveillé son imaginaire.
Un bel exemplaire de sorcellerie musicale comme le groupe n'en produira plus par la suite, vaincu par la tentation de l'auto-caricature et par un certain opportunisme commercial destiné à séduire les amateurs d'électro-gothique d'assez mauvais goût.
La première chose qui frappe à la première écoute de cet album, c'est le son très particulier, à la fois synthétique, froid et évocateur. On nage dans les brumes gothiques de paysages mélancoliques et éthérés, assez proches au départ de groupes comme Cure, dans une certaine austérité et dans le même temps on sent une montée en puissance tout au long du disque.
Ces sonorités froides sont trompeuses, elles vous envoutent lentement mais surement, à l'aide d'une rythmique lancinante entrecoupée de thèmes purement instrumentaux, de moments de calme et de contemplation avant les tempêtes sonores et expressives de morceaux comme "Michelle", "Louise" ou encore "Agonised By Love".
Le son est marqué par l'utilisation d'une base rythmique obsédante dans certains morceaux et par des sons éthérés de type échos, choeurs et voix d'outre tombe ou au contraire diaphane, modifiées à l'aide de synthétiseurs assez classiques de cette période de la seconde moitié des années 80.
On est d'abord séduit, on se dit qu'il s'agit d'une musique ténébreuse mais agréable, dansante et imagée. Mais arrivé à un certain stade, dépassé la moitié du disque, on se rend compte du pouvoir de cette musique, presque malsain et anxiogène, on saisit toute la dimension hypnotique de ces longues plages qui finissent par vous absorber totalement et par vous couper de la réalité extérieure. C'est un véritable voyage dans les méandres de la conscience, qui a néanmoins le mérite de prendre une coloration plus proche d'un romantisme échevelé que d'une morbidité gratuite. Le rêve et la réalité se confondent, on entre dans la mythologie romantique la plus pure et la plus exaltante.
Cette musique serait très intéressante à analyser pour un musicologue, tellement elle est puissante émotionnellement, par son aspect légèrement psychotrope et sa structure rythmique et sonore.
Chaque écoute nous fait découvrir des éléments nouveaux, c'est réellement une spirale qui n'en finit pas de s'étendre quand on accepte de rentrer dans cet univers. Et sa dimension littéraire ne peut que ravir les amateurs de musique gothique ou cold-wave.
Le disque se clôt par le magnifique "Backdoor" aux accords de guitare somptueux, dans une orgie de sons et de choeurs soutenus par un rythme dansant et entrainant. A la fin de cet album, on se sent doté d'une énergie particulière, un certain soulagement d'avoir réussi à transmuter sa mélancolie en allégresse, d'avoir à nouveau réveillé son imaginaire.
Un bel exemplaire de sorcellerie musicale comme le groupe n'en produira plus par la suite, vaincu par la tentation de l'auto-caricature et par un certain opportunisme commercial destiné à séduire les amateurs d'électro-gothique d'assez mauvais goût.
Exceptionnel ! ! 19/20
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