Campag Velocet

1999 aura été une année formidable pour la musique anglaise, notamment dans le domaine de l'électro. Et je crois qu'avec Bon Chic Bon Genre, premier album de Campag Velocet, on atteint le climax de cette période.

Moi qui vénérais jusqu'à présent Contino Sessions, je dois avouer que Bon Chic Bon Genre a définitivement pris la place de l'album de Death In Vegas dans mon coeur. Pourquoi ? Parce que le psychédélisme est ici poussé très loin.

Le chanteur, Pete Voss, n'est pas sans rappeler celui de Prodigy, tout en incluant un phrasé typique de l'époque Madchester. Pete chante parfois en Nadsat, langage mêlant l'anglais et le russe, et faisant apparemment référence à Orange Mécanique de Stanley Kubrick. Le single "Drencrom Velocet Synthemesc" en est un parfait exemple.

On note également quelques jeux de mots et autres références au français, comme le titre de l'album, mais aussi la piste "To Lose La Trek", qui fait référence à un peintre bien de chez nous.

L'album est très homogène dans son ensemble et donne l'impression d'être intemporel. Il aurait très bien pu être écrit en pleine période punk ("Only Answers Delay Our Time"), tout comme à Manchester à la fin des années 80 ("Sauntry Sly Chic"). Mais le morceau "Vito Satan" est sûrement la perle de ce disque. Un petit jeu de guitare à la John Squire enrobé d'une voix remplie de nostalgie, ce titre est sûrement un des meilleurs morceaux jamais écrits de l'autre côté de la Manche.

Ce disque a été une petite révolution dans ma vie musicale, ayant réussi à ébranler mon appréciation du Contino Sessions de Death In Vegas sorti la même année. Ce dernier reste tout de même un très grand disque. Pour Bon Chic Bon Genre, je reste objectif, comme toujours: il mérite largement la note que je lui attribue.