The Magic Numbers
Those The Brokes |
Label :
Heavenly |
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Après l'agréable surprise du premier album, on avait hâte de retrouver nos quatre copains, histoire de continuer à faire des bêtises et à se rouler dans les champs. Sans oser le dire, on n'attendait que le moment de faire à nouveau l'école buissonnière avec eux. L'arrivée si tôt de Those The Brokes s'accueille comme un Noël avant l'heure, et on trépigne à l'avance d'écouter ces délices de mélodies, ces coulis de voix et ces crèmes chantilly de pop fantasque et bucolique. The Magic Numbers, c'est Les P'tits Malins tous les jours.
Seulement voilà, Roméo a un gros chagrin. Sous ses dehors de gros ours, il cache un cœur bien ébréché. Et ça s'en ressent.
Volontiers plus mélancoliques et moins catchy que sur leur opus éponyme sorti l'année dernière, les chansons se laissent aller à traîner en longueur, à se suffire de quelques notes seulement, laissant un espace incommensurable à toute la détresse qui habite le groupe. On ne le soupçonnait pas forcément mais ces gentils adolescents éternels savent aussi montrer un visage beaucoup plus fragile. Même en se privant volontairement d'un rythme dynamique, The Magic Numbers arrivent tout de même à faire transparaître leur vague à l'âme : la gentillette "Carl's Song" qui se termine sur une complainte déchirante délivre une facette du groupe très touchante.
L'emploi de multiples arrangements, violons, contrebasses, permet de jeter aux compositions un voile d'onctuosité, presque sirupeux ("Boy" ou "Take Me Or Leave Me"). Les voix poignantes et ravissantes de Michele et d'Angela ont juste ce qu'il faut pour faire vibrer sur ces textes et ces histoires tournant principalement autour de ruptures. Mais bien souvent, c'est lorsque le groupe fait de la retenue son atout majeur, que toute la magie et la profondeur du groupe se dégage. On n'a rarement été aussi saisi que sur "Slow Down (The Way It Goes)". L'intervention des filles semblent tomber comme une douce pluie d'or et viennent répondre parfaitement au spleen de Roméo. On dirait la réponse de fées à la prière désespérée du chanteur. Sur ce morceau, il n'y a guère que quelques notes à la guitare lâchées, ça et là, tandis que le jeu de Sean est un vrai tour de force de retenue et de pudeur. Puis alors que Roméo se livre à un solo tranquille, Angela disperse sa grâce sans pareil au travers de chœurs de toute beauté, qui viennent se superposer au fur et à mesure les uns aux autres, avant de s'effriter et de laisser le soin aux auditeurs de se laisser gagner par la mélancolie ambiante.
Il faut plusieurs écoutes avant d'apprécier toutes les subtilités de ses affres ralenties et sirupeuses mais on y gagne toujours à y découvrir de multiples merveilles de douceurs.
Heureusement, il reste aussi des compositions enjouées, de véritables chausses-trappes mélodiques, sans cesse rebondissantes, comme le groupe sait si bien les faire. Ecrites dans le bus ou entre deux tournées, des chansons comme "You Never Had It" ou "Runnin' Out" ont le don de faire oublier tous les soucis et enchantent par leur dynamisme bon enfant, leur insouciance, ses guitares tranchantes, ses chants en 'lalalaaa' et cette envie irrésistible de montrer toutes ses dents à la vie en un sourire aussi large que les joues étirées le permettent.
Des surprises, comme le très groovy et soul : "Undecided", ou, l'exceptionnel "This Is A Song", entêtant à souhait avec son refrain qui nous lâche jamais, invitent la bonne humeur à pointer le bout de son nez. Car comme les grands enfants, les gros chagrins s'effacent aussi vite qu'ils sont venus.
Mais il demeure tout de même au fond leur être, quelque chose qui ne pourra pas être soigné, un petit quelque chose de fragile, un toute et minuscule peur de grandir, délicate fragilité qui transpire tout au long de cet opus, et qu'on retrouve sur le très pastoral et magnifique "Goodnight".
Après ça, il ne reste plus qu'à se lover sous la couette. Pour y faire quoi ? Des jeux dont seuls les enfants connaissent les règles, avant de s'endormir en espérant avoir une nuit chargée de rêves...
Seulement voilà, Roméo a un gros chagrin. Sous ses dehors de gros ours, il cache un cœur bien ébréché. Et ça s'en ressent.
Volontiers plus mélancoliques et moins catchy que sur leur opus éponyme sorti l'année dernière, les chansons se laissent aller à traîner en longueur, à se suffire de quelques notes seulement, laissant un espace incommensurable à toute la détresse qui habite le groupe. On ne le soupçonnait pas forcément mais ces gentils adolescents éternels savent aussi montrer un visage beaucoup plus fragile. Même en se privant volontairement d'un rythme dynamique, The Magic Numbers arrivent tout de même à faire transparaître leur vague à l'âme : la gentillette "Carl's Song" qui se termine sur une complainte déchirante délivre une facette du groupe très touchante.
L'emploi de multiples arrangements, violons, contrebasses, permet de jeter aux compositions un voile d'onctuosité, presque sirupeux ("Boy" ou "Take Me Or Leave Me"). Les voix poignantes et ravissantes de Michele et d'Angela ont juste ce qu'il faut pour faire vibrer sur ces textes et ces histoires tournant principalement autour de ruptures. Mais bien souvent, c'est lorsque le groupe fait de la retenue son atout majeur, que toute la magie et la profondeur du groupe se dégage. On n'a rarement été aussi saisi que sur "Slow Down (The Way It Goes)". L'intervention des filles semblent tomber comme une douce pluie d'or et viennent répondre parfaitement au spleen de Roméo. On dirait la réponse de fées à la prière désespérée du chanteur. Sur ce morceau, il n'y a guère que quelques notes à la guitare lâchées, ça et là, tandis que le jeu de Sean est un vrai tour de force de retenue et de pudeur. Puis alors que Roméo se livre à un solo tranquille, Angela disperse sa grâce sans pareil au travers de chœurs de toute beauté, qui viennent se superposer au fur et à mesure les uns aux autres, avant de s'effriter et de laisser le soin aux auditeurs de se laisser gagner par la mélancolie ambiante.
Il faut plusieurs écoutes avant d'apprécier toutes les subtilités de ses affres ralenties et sirupeuses mais on y gagne toujours à y découvrir de multiples merveilles de douceurs.
Heureusement, il reste aussi des compositions enjouées, de véritables chausses-trappes mélodiques, sans cesse rebondissantes, comme le groupe sait si bien les faire. Ecrites dans le bus ou entre deux tournées, des chansons comme "You Never Had It" ou "Runnin' Out" ont le don de faire oublier tous les soucis et enchantent par leur dynamisme bon enfant, leur insouciance, ses guitares tranchantes, ses chants en 'lalalaaa' et cette envie irrésistible de montrer toutes ses dents à la vie en un sourire aussi large que les joues étirées le permettent.
Des surprises, comme le très groovy et soul : "Undecided", ou, l'exceptionnel "This Is A Song", entêtant à souhait avec son refrain qui nous lâche jamais, invitent la bonne humeur à pointer le bout de son nez. Car comme les grands enfants, les gros chagrins s'effacent aussi vite qu'ils sont venus.
Mais il demeure tout de même au fond leur être, quelque chose qui ne pourra pas être soigné, un petit quelque chose de fragile, un toute et minuscule peur de grandir, délicate fragilité qui transpire tout au long de cet opus, et qu'on retrouve sur le très pastoral et magnifique "Goodnight".
Après ça, il ne reste plus qu'à se lover sous la couette. Pour y faire quoi ? Des jeux dont seuls les enfants connaissent les règles, avant de s'endormir en espérant avoir une nuit chargée de rêves...
Très bon 16/20 | par Vic |
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