Jawbreaker

Ah... Jawbreaker... Quel groupe tout de même ! Une énergie sans commun, une rage illuminée, un sens inné pour les mélodies imparables...
La force de la bande de Blake Schwarzenbach, est d'avoir transformé des chansons punk-rock enflammées en hymnes intemporelles, entraînantes et marquantes. Dès "The Boat Dreams From The Hill", le ton est donné et ne sera plus lâché jusqu'à la fin. Tendue, à fleur de peau, ces bombes soniques sont sublimées par l'allure prise, infernale ("Outpatient"), par l'engouement employé par tous les membres du combo au top de leur forme, par ce jeu de guitares exceptionnel, par le chant de Blake, toujours de sa voix éraillée hurlante à s'en écorcher la gorge (il fut opéré plus tard de polypes), bref par cette magie qui s'est emparé du groupe et qui habite l'album de bout en bout.
Produit en 1994 par le vénérable Steve Albini, 24 Hour Revenge Therapy fait figure de grand classique du punk-rock urgent et intense. Une véritable œuvre culte qui fera plus tard école. Aucun titre n'est à jeter, tant ils sont tous formidables pour leur sens mélodique qui ne délaisse pas pour autant la complexité de l'écriture ("Boxcar" ou bien "Jinx Removing").
Comment ne pas oublier les bombes que furent "Ache", mêlant puissance et sensibilité, ou "Do You Still Hate Me ?" et son refrain frénétique et fédérateur ?
Jawbreaker, c'est un must des années 90, le genre de groupe qui rétablit enfin le rock underground à sa juste valeur.
Redoutable du début à la fin, comme sur "West Bay Invitational", à filer des frissons, avec sa détente en fin de morceaux, et sa basse terrible, 24 Hour Revenge Therapy balaye tout sur son passage, met les choses à plat et s'impose comme une référence majeure, à n'occulter sous aucun prétexte !