The Bled
Pass The Flask |
Label :
Fiddler |
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Le post-hardcore est un style si rentre-dedans que ses artisans ont du mal à ne pas répéter une formule déjà toute faite. The Bled fait figure de formation classique dès son premier album, s'employant toutes griffes dehors à perpétuer le mouvement encore assez jeune à l'heure qu'il est.
Guitares metal acérées, double-pédale et cassures rythmiques lourdes, hurlements enragés, structures décomposées sont le lot quotidien de cette étiquette rock, que le quintet de Tucson applique rigoureusement sur Pass The Flask. Les accords ouverts et les notes aigues cachent les seuls éléments de mélodies tandis que la batterie, le palm muting et les majeures interventions de la voix nous écrasent frénétiquement d'une violence hardcore. "Red Wedding" ouvre alors le disque sans aller par quatre chemins, "Ruth Buzzi Better Watch Her Back" fini d'y planter le décor, "Get Up You Son Of A B****, Cause Mickey Loves Ya" (ça c'est du titre à la sauce hardcore dis-donc !) le martèle en profondeur, et "Nothing We Say Leaves This Room" le plie sans concession.
Cependant, c'est tant de rigueur pour un rock prédéfini qu'on en a sur la fin du mal à distinguer les titres entre eux... Car le principal point faible d'un genre encore juvénile est probablement qu'il est arrivé à maturation bien trop tôt pour s'être ouvert de vastes horizons. Dans ses obligations mécaniques, on retrouve ici surtout des aboiements systématiques dénués de mélodie, si monocorde que l'on a souvent l'impression de se soumettre au même titre lorsqu'on ne se nourri pas d'un régime dissocié au post-hardcore. On peut donc de ce point de vue vite manquer d'attention, jusqu'à la lassitude, tant l'œuvre est droite comme une flèche, sans digression. Les quelques maigres excursions pop sont à coup sûr inspirées de Thursday, groupe pionner ayant percé l'ouverture lumineuse en plein milieu du tunnel blindé qu'est le hardcore. Des morceaux comme "I Never Met Another Gemini" et "Porcelain Hearts & Hammers For Teeth" sauvent alors le disque de l'oubli en nous montrant une alternative plus pondérée, plus parsemée, mais incontestablement précieuse à la violence automatique du groupe. Ce à quoi on ajoute les rachitiques secondes ambiantes nouées au post-rock que l'on peut déchiffrer ça et là entre deux versements de fureur (Spitshine Sonata et We Are The Industry).
Il va sans dire que, bien que le talent et la précision d'exécution soient indéniables, The Bled a besoin de mûrir pour que son rock ne se complaise pas dans un type de rock déjà beaucoup trop défendu et commun.
Un album post-hardcore qui en vaut un autre, un régal pour les affamés de la marque.
Guitares metal acérées, double-pédale et cassures rythmiques lourdes, hurlements enragés, structures décomposées sont le lot quotidien de cette étiquette rock, que le quintet de Tucson applique rigoureusement sur Pass The Flask. Les accords ouverts et les notes aigues cachent les seuls éléments de mélodies tandis que la batterie, le palm muting et les majeures interventions de la voix nous écrasent frénétiquement d'une violence hardcore. "Red Wedding" ouvre alors le disque sans aller par quatre chemins, "Ruth Buzzi Better Watch Her Back" fini d'y planter le décor, "Get Up You Son Of A B****, Cause Mickey Loves Ya" (ça c'est du titre à la sauce hardcore dis-donc !) le martèle en profondeur, et "Nothing We Say Leaves This Room" le plie sans concession.
Cependant, c'est tant de rigueur pour un rock prédéfini qu'on en a sur la fin du mal à distinguer les titres entre eux... Car le principal point faible d'un genre encore juvénile est probablement qu'il est arrivé à maturation bien trop tôt pour s'être ouvert de vastes horizons. Dans ses obligations mécaniques, on retrouve ici surtout des aboiements systématiques dénués de mélodie, si monocorde que l'on a souvent l'impression de se soumettre au même titre lorsqu'on ne se nourri pas d'un régime dissocié au post-hardcore. On peut donc de ce point de vue vite manquer d'attention, jusqu'à la lassitude, tant l'œuvre est droite comme une flèche, sans digression. Les quelques maigres excursions pop sont à coup sûr inspirées de Thursday, groupe pionner ayant percé l'ouverture lumineuse en plein milieu du tunnel blindé qu'est le hardcore. Des morceaux comme "I Never Met Another Gemini" et "Porcelain Hearts & Hammers For Teeth" sauvent alors le disque de l'oubli en nous montrant une alternative plus pondérée, plus parsemée, mais incontestablement précieuse à la violence automatique du groupe. Ce à quoi on ajoute les rachitiques secondes ambiantes nouées au post-rock que l'on peut déchiffrer ça et là entre deux versements de fureur (Spitshine Sonata et We Are The Industry).
Il va sans dire que, bien que le talent et la précision d'exécution soient indéniables, The Bled a besoin de mûrir pour que son rock ne se complaise pas dans un type de rock déjà beaucoup trop défendu et commun.
Un album post-hardcore qui en vaut un autre, un régal pour les affamés de la marque.
Correct 12/20 | par X_YoB |
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