Buffalo Daughter
I |
Label :
Emperor Norton |
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Avec leur troisième album, I, les Buffalo Daughter semblent orienter un peu plus précisément leur musique, probablement du à leur changement d'environnement. L'éclectique Grand Royal ayant coulé, les voici trouvant refuge chez Emperor Norton, un label amplement typé electro et autres dérivés synthétiques auquel on doit entre autre la sortie d'œuvres comme la B.O. de Virgin Suicide. Ne serait-ce que par la pochette glamour bien moins colorée que les précédentes, on se rend compte assez facilement qu'il a fallu mettre le doigt sur des zones précises : un peu plus poussé electro mais des instruments plus classiques, un travail certainement plus méticuleux encore mais probablement moins éclectique. On est directement mis à jour avec "Ivory". Une chanson feutrée aux doux ‘lalala' procurant des sensations aussi pure qu'une pub pour les produits laitiers. Le La est donc donné, Buffalo Daughter se met au chant et aux paroles qui vont avec. Si ces apparitions plus fréquentes auraient pu permettre un nouveau compromis entre les étiquettes, laissant pousser les expérimentations sans pour autant se taxer d'avant-gardisme, elle donne ici un aspect plus chanson au travail du trio. On a ainsi ensuite droit à de bonnes compositions de tout bords comme le vilain et tordu "Earth Punk Rockers", le rock'n roll saboté de "28 Nuts", ou le bref "Volcanic Girl". Mais le salut de l'album s'arrête à peu près là, car les meilleures idées sont sous-exploitées, en témoigne le rythme lancinant aux voix envoûtantes de ce "Volcanic Girl" -bavant sur le malheureusement plus conçu "Five Minutes"- et le joli interlude "Long Slow Distance" et ses guitares élévatrices. Le reste n'est que déchet, chose auparavant absente sur les œuvres des nipponnes, blasphémant ici la justesse de leur propre son. On passe alors du jazz inoffensif sur le léger "I" avec sa flûte traversière ou "Moog Stone" et ses étranges accords, à de l'electro-dance bon marché avec l'ignoble "Robot Sings" et sa voix vocodée ou l'effrayant "Discotheque" -qui a pour seule qualité de bien porter son nom- et son beat dance de mauvais goût. Le plus horripilant, c'est que ce dernier dure 7 minutes... On s'impatiente dans une recherche désespérée d'une musique moins orientée, plus fine et entêtante qu'on ne retrouvera que péniblement sur le long et agréable post-rock lumineux de "Mirror Ball". Et tandis que "A Completly Identical Dream" clos amèrement l'album, on se dit que Buffalo Daughter n'excelle pas sous le format chanson, et espère que le trio saura faire beaucoup mieux la prochaine fois.
Pas terrible 9/20 | par X_YoB |
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