Thom Yorke

The Eraser

The Eraser

 Label :     XL 
 Sortie :    lundi 10 juillet 2006 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Que fallait-il attendre d'une échappée de Thom Yorke de son groupe ? Une envolée vers des univers lointains et inattendus ? Un prolongement de la musique de Radiohead ? Du Radiohead en moins bien ?

Il faudra s'y habituer ; le lutin a du talent, même sans sa bande de camarades. Le style reste reconnaissable à la première écoute tout en ayant son petit quelque chose de personnel. L'album a une simplicité qui fait sa force. Les bruitages sont savamment dosés, la voix posée tel un instrument de plus.
Quelques titres sortent du lot par leur magistralité : "Analyse", "The Clock", "Harrodown Hill" et le meilleur pour la fin "Cymbal Rush" et son univers décalé et subtil.
Rarement la voix de Yorke aura été si fluide, si prenante. Malgré quelques morceaux un peu plus 'attendus' la qualité augmente au fil des écoutes.

Un disque de chevet de plus...


Parfait   17/20
par Shiboome


 Moyenne 17.38/20 

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Posté le 20 juillet 2006 à 23 h 02

Amateur invétéré de Radiohead depuis plus d'une décennie, je mange, je pense, je vis Radiohead et ma fiancée s'appelle Thom Yorke, c'est pour vous dire... que j'attendais avec impatience cet album.
Difficile d'imaginer que le "leader" (voix, textes, X instruments) de Radiohead fasse autre chose que du Radiohead. La preuve, la pochette de l'album est de Stanley Donwood et la production de Nigel Godrich (Ok computer-Hail to the thief).
Première écoute; "ça ressemble à du radiohead!. Merde!. Tout le monde dit que ça ne sonne pas comme du radiohead?!"
Deuxième écoute; "bon sang de bonsoir, ça me rappelle la période Amnésiac quand même!"
Troisième écoute; "le sort en est jeté, c'est du radiohead"

Mais bon ça reste un très bon album avec un petit faible pour "Analyse" et "The Eraser", j'aurais quand même aimé un album plus éloigné du groupe, plus électro, plus incisif.
Très bon   16/20



Posté le 07 août 2006 à 16 h 02

Après le génial Jonny Greenwood et sa BO expérimental du film, c'est au tour de Tom Yorke de se lancer dans l'aventure soliste. Sachant le talent du bougre et la place principal qu'il possède au sein du groupe, on est plutôt confiant quand a la qualité de la musique qui va se déverser. Car on ne se doute pas que Tom a gardé la recette pour son album...
Mais c'est aussi le moment de savoir si Tom suffit a faire souffler le spirit Radiohead, épuré de toute (contrainte ?) d'instrument.

Bref, 1er Track, éponyme "The Eraser". 2 accords de piano parasité, un beat electro, tout ça dans un son très 'Home-studio', mauvaise impression... Heureusement la voix mélodieuse de Tom rentre et vient adoucir tout ça. Il suffirait de sa voix pour rendre 2 accords merdiques sublimes ? Peut-être est-ce le talent... Ainsi le cd se déroule dans une ambiance toujours electro, beat, nappe de synthé, effet, et voix de tom toujours omniprésente. Du très bon, comment on aurait pu en douter... on revient dans l'époque expérimental electro des jumeaux Kid A-Amnesiac pour le plus grand bonheur de certain (dont moi !). A mon goût, on ressent moins la profondeur du Son Radiohead, peut être est-ce du a l'enregistrement, qui, il faut le dire, est moins propre, comme le prouve le début ?

Mais c'est indéniable, Tom a du talent, et son cd est fidèle à la ligné du groupe c'est a dire déjà légendaire...
Excellent !   18/20



Posté le 21 septembre 2006 à 22 h 54

Je dirais qu'il est difficile d'accès au premier abord mais après deux ou trois écoutes, quel plaisir d'y plonger, une merveille...
On réalise à quel point le leader de Radiohead devait être en roue libre sur les faces-B d'Amnesiac et Hail To The Thief. Mais The Eraser va encore plus loin, et trouve ce point d'équilibre magique entre froideur electro, mélancolie vocale et riffs de basse ou guitare (très atténués). L'ouverture sur le morceau éponyme est vraiment incroyable... The Eraser démarre de fort belle manière avec une mélodie au piano ressemblant à celle de "Pyramid Song", mais cette fois, celle-ci est hachée, triturée, elle semble fatiguée, en train de décliner. Et justement, on l'entend disparaître progressivement sous une pluie de beats, les chœurs -seraient-ce des anges ?... des sirènes ?- se chargeant de la recouvrir entièrement et d'annoncer une fin inéluctable. Mais, de façon surprenante, le morceau se termine sur une note d'espoir... Une mélodie synthétique et radieuse reprend le dessus sous une pluie cette fois battante. Tout a été effacé, il est temps de reconstruire...
Cette reconstruction commence par une "Analyse"... enfin, plutôt une analyse impossible, à en croire Thom Yorke. 'Pas assez de temps pour éclaircir les choses et leur donner un sens', dit-il. J'aime particulièrement cette chanson, sa puissance contenue. Cette mélodie me rappelle aussi par moments celle de "Pyramid Song", par son côté mélancolique surtout. Il n'y a pas encore d'espoir visible, 'pas d'étincelle, pas de lumière dans l'obscurité'... Le final évanescent est génial, encore cette idée d'effacement qui répond au titre de l'album.
C'est vrai, d'ailleurs ce morceau est vraiment la suite logique du précédent. Thom Yorke y annonce que la prophétie s'est réalisée. Quant à savoir laquelle, pourquoi et dans quel but ?... lui-même semble ne pas en connaître la raison. Mais pour ma part je préfère l'hypnotique "The Clock", le morceau suivant. Il repose sur un rythme entêtant qui martèle chaque seconde tel un compte à rebours, cela donne une sensation de danger, accentuée par une accumulation de bruits frénétiques. Le tout contrastant avec un chant étiré, presque apaisé, qui se laisse aller à des incantations sur fond de musique orientale à base de guitare...
"Black Swan", tout simplement mon morceau préféré de l'album. Malgré le pessimisme des paroles, la guitare nous emporte au fil d'une mélodie à la fois mélancolique et entraînante, qui nous donne l'impression de flotter et de partir à la dérive avec ce cygne noir. Le courant semble de plus en plus rapide, on ne sait pas où l'on va, peut-être vers une chute d'eau ? 'This is fucked up, fucked up...'.

Le résultat est concluant : ce mec a vraiment du talent aussi bien dans les rythmiques que dans les mélodies.
Parfait   17/20



Posté le 02 octobre 2006 à 11 h 47

The Eraser, la gomme.
Voilà le nouvel (et premier) opus de Thom Yorke en solo, mais toujours amicalement accompagné de Nigel Goldrich, le producteur de Radiohead. Oui, pour ceux qui l'ignorent, au fait : Thom Yorke est le leader de Radiohead, groupe culte s'il en est (que l'on aime ou pas), mais végétant depuis deux/trois ans maintenant. A noter, depuis la mise en pause du groupe, un très intéressant album d'Ed O'Brien, le guitariste, qui mêle accents dub au plus échevelé free-jazz ; mais ceci est une autre histoire.
Il en sont qui prétextent des premiers mots de l'album pour le descendre en flèche : dès le titre éponyme, Yorke égrène un "Please Excuse Me" que d'aucuns interprètent comme un aveu. Vraiment ? Le chanteur à la voix à la fois aérienne et cassée serait-il capable de médiocrité ? et ne s'en rendrait-il pas même compte ? Voilà qui serait étrange...
Ce que l'on reproche souvent à cette gomme, c'est d'être artificielle et surtout inaccessible. La belle affaire ! C'est reconnaître le talent (si ce n'est le génie) du poète de Cambridge que de reconnaître sa propre incapacité d'auditeur à accéder à ces mélodies torturées et saturées, à ces boîtes à rythmes qui n'en finissent plus de n'en plus finir.
Mais tout ceci, et Yorke ne s'en cache pas, tout ceci est bel et bien dans la lignée des derniers albums de Radiohead, Amnesiac et Kid-A, tout deux clairement tournés vers l'electro. Mais ce que Yorke (et les autres) confesse, c'est qu'en l'état le groupe n'apportait plus grand'chose et tournait en rond. Son leader a donc tenté l'aventure seul, mais sur le même chemin : il est simplement allé plus loin, pour continuer la métaphore. Et a réussi à mêler ce qu'on attend d'un disque de Radiohead, tout en étant radicalement différent, même des derniers, et surtout encore plus personnel.
Ce que Yorke a réalisé en tripatouillant son ordinateur, c'est une œuvre personnelle bien qu'inorganique, emplie de sensualité bien que mécanique, il n'est que d'écouter "And It Rained All Night" pour se convaincre d'une certaine perfection. L'anglais a trouvé une fois de plus les échos qui collent le mieux à ses textes toujours tranchants et tranchés ("Harrowdown Hill" ou "Black Swan") et à sa voix si juste et si proche de la rupture à chaque note ("Cymbal Rush", par exemple). Et lorsque s'insèrent piano (penser à "Like Spinning Plates", en concert) et guitare, et que les envolées évoquent le meilleur d'"Idioteque", c'est un ravissement de ténèbres. Car c'est album est sombre, autrement plus que ne l'était le fade Kid-A, par exemple. Thom Yorke a porté et assumé seul ses paranoïas, ses incertitudes et ses délires, que ce soit dans "Atoms For Peace" ou "The Clock", morceau halluciné de noirceur. Le tout semble tellement froid et distant qu'à la première écoute, on a bien envie de renoncer ; seuls les amateurs, non pas de musique minimaliste, mais de cette voix et de cette plume, se trouvent comblés lorsqu'ils s'acharnent à écouter et réécouter cette pièce étrange.
Bref un disque incontournable pour les adeptes. Pour les autres, commencez par OK Computer" et Hail To The Thief et revenez-y.
Excellent !   18/20



Posté le 08 octobre 2006 à 18 h 25

J'ai longuement attendu pour chroniquer cet album car j'avais peur de la chronique écrite à la hâte (après 4 ou 5 écoutes sur la platine et à peine 48 heures après être revenu de chez le disquaire) qui aurait été subjective à souhait (c'est quand même l'album solo d'un mec donc j'attends le nouvel album de son groupe avec impatience) et qui de toute façon ne m'aurait pas laissé le temps nécessaire de bien digérer l'album.
Au risque de me dire un mois après "J'y suis p'être allé un peu fort avec mon Intemporel !!! 20/20" (quel prétention ce Intemporel en plus pour un album âgé d'à peine 2 mois ...).

Bon alors The Eraser by Thom Yorke ça donne quoi ?
Et bien j'avoue avoir pris et continuer à prendre une grosse claque, malgré le recul que je pense avoir désormais sur l'album.
S'il est indéniable que The Eraser ne cache pas ses liens de parenté avec ses cousins (éloignés ?) Kid A et Amnesiac, il est logiquement plus électro. Il s'en distingue aussi par une facilité d'accès déconcertante et par un côté moins noir (toute relativité gardée hein, c'est quand même du Thom York et ç'est pas la Fête au village !).

Je ne vais pas me lancer maintenant dans une description des titres un par un car cela a déjà été fait. Je dirai juste que mes coups de cœur vont à :

"Analyse" qui est à tomber par terre avec son final dominé par les murmures de Thom York (qui me rappellent je ne sais pourquoi, la musique que l'on peut entendre dans Kill Bill lors du passage réalisé en manga).

"And It Rained All Night" pour cette façon à la fois nonchalante et arrogante qu'a York de chanter.

Et puis enfin au chef d'œuvre de l'album qu'est "Harrowdown Hill", réussissant une symbiose parfaite entre ordinateur, guitare, synthé et organe vocal).

The Eraser réalise pour moi un sans fautes; puissant de bout en bout il révèle encore davantage l'incroyable technicité et la classe de son chanteur (je ne sais même pas si on peut encore appeler ça chanter mais bon...). C'est aussi un véritable provocateur d'émotions contradictoires...

Je ne m'attendais vraiment pas à ça en achetant The Eraser, mais plutôt à pouvoir patienter un peu plus en attendant le nouveau Radiohead. Maintenant je me demande si Thom Yorke ne ferait pas mieux de continuer sa route artistique tout seul...

Excellent tout simplement.
Ah si dernière chose, faut apprécier l'électro, ça va sans dire.
Excellent !   18/20



Posté le 29 octobre 2006 à 16 h 44

C'est avec une grande curiosité que j'ai placé pour la première fois l'album de Thom Yorke sur la platine : c'est le premier album solo d'un artiste indispensable pour moi et pour la musique actuelle. Il n'est pas question d'accuser encore une fois Thom, avec ou sans son groupe, d'un manque d'intégrité. Aucune concession artistique, une fois de plus. L'émotion prend toute la place, toutes les expérimentations sont bonnes pour les traduire.
The Eraser est un disque plombant, tout comme Radiohead est plombant. La sensation d'étouffement ressentie notamment sur Amnesiac et alternativement sur l'inégal mais intéressant Hail To The Thief est toujours aussi présente. Mais c'est sans ses acolytes que le fragile bonhomme oeuvre, et ceci s'en ressent. Je le dirais carrément : ce disque a quelque chose qui fait froid dans le dos. Décharné, désabusé, minimaliste, l'artiste prend toutes ses aises pour distiller librement le malaise. Son malaise, le nôtre... Face aux aspects d'une société déshumanisée, hypocrite, consumériste et, dans le fond, vidée de toute substance orgasmique. Thom n'est pas là pour nous proposer l'antidote, mais pour, d'une voix immédiatement posée, constater les dégâts. Ni prédicateur, l'instar de 'l'effaceur' qui balaye Londres sur cette magnifique pochette, ni exhibitionniste. On retrouve un Thom triste mais... heureux de chanter. Sa voix est claire, sans effets superflus.
Les morceaux sont cours, revêches et rebutants, faussement inaboutis. Crissements lugubres, guitares faméliques, beats bancals, et mélodies bouleversantes de tristesse. "Black Swan" et son groove répétitif pourrait alléger l'ensemble, mais il n'en est presque rien. Tout est à vif, intime, difficile. Difficile d'accès est banalement le terme qui me vient après plusieurs écoutes (peu nombreuses) de ce disque qui ne va pas avec une belle après midi d'été mais qui a le mérite d'être d'une sincérité totale.
Force est de remarquer que là où les Radiohead partaient dans toutes les directions (jazz, electro, rock... mouvements non identifiés), Thom en solo s'approcherait plus d'un songwriting moderne homogène et très noir, où les guitares auraient été remplacées par des machines faiblement affolées et proches du court-circuit. Fatiguées. Je pense, mais c'est tout personnel, à deux disques froids des 70's : "Before And After Science" de Brian Eno, et "Rock Bottom" de Robert Wyatt. Même flou toxique et sombre, mêmes apparitions presque fortuites de douceur.
A écouter amoché(e).
Très bon   16/20



Posté le 28 octobre 2007 à 13 h 34

Il est bien seul sur son nuage,
Guidé par la sensualité mélancolique de sa voix on le suit
Sans hésiter, sans résister, comme captivé.
Et on observe le monde, ses travers, les questions sans réponses,
Nos doutes...
On observe et on écoute ce personnage nous plongeant dans son esprit torturé.
Cet album bien personnel est d'une beauté à couper le souffle, quelle douceur, noirceur malgré les beats electro agressifs, les murmures plaintifs du chanteur on ressent une certaine note d'espoir.

Loin sur notre nuage, regardant le monde de haut, le temps d'écouter ce disque, on s'étonne à rêver.
Un petit moment qui donne de l'espoir et donne envie de continuer de découvrir la Musique et de suivre ce personnage au plus haut dans les cieux.
Exceptionnel ! !   19/20







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