Lydia Lunch
Widowspeak |
Label :
Nmc |
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‘Je suis nihiliste, contestataire, violente et horrible, mais au moins, on n'est pas prêt de m'oublier'. Voilà qui résume bien en une seule phrase toute l'intensité de l'univers de Lydia Lunch. Un univers noir et cauchemardesque dans lequel errent des personnages complexes et torturés, écrasés entre un passé obsédant qui les poursuit, et un avenir qui ne les mènera nulle part. Entre haine, colère, amertume, rancœur, désespoir et violence, victimes et bourreaux se mélangent, et fusionnent au cœur de cette spirale infernale.
Cette compilation qui remonte jusqu'à 30 ans en arrière, permet en deux CDs et 25 titres de mettre un pied dans ce monde si particulier, tantôt repoussant, tantôt fascinant, mais toujours déroutant.
Widowspeak souligne aussi l'importance des collaborations dans l'univers de L. Lunch, puisqu'on y retrouve les membres de : Sonic Youth (Thurston Moore, Lee Ronaldo), The Birthday Party (Rowland S. Howard), Mars (L. Hamilton), Die Haut, mais aussi Clint Ruin, Karl Blake, etc... et remonte jusqu'à ses débuts au sein de Teenage Jesus And The Jerks, Beirut Slump ou 8 Eyed Spy.
C'est donc avec un cri déconcertant qu'on franchit le seuil de cet univers, puisque le 1er disque commence par le superbe "Death Valley 69" (Bad Moon Rising). Les voix de L. Lunch et Th. Moore, d'abord parfaitement superposées, se détachent peu à peu, le rythme s'accélère, la voix féminine se fait de plus en plus lancinant et plaintive avant de mourir dans un grand cri, emporté par un tourbillon de guitares.
Autre membre de Sonic Youth : Lee Ronaldo, qui a collaboré sur "No Excuse", morceau dans lequel L. Lunch déblatère son texte en passant par tous les stades de la colère : altercation, cris, reproches, plaintes, larmes... le tout recouvert par le son de guitares désinvoltes.
R. S. Howard tient également une place importante au sein de la discographie de L. Lunch, puisqu'on le retrouve sur 2 de ses albums : "Shotgun Wedding" et "Honeymoon In Red". Il accompagne notamment l'artiste féminine sur "Endless Fall", superbe morceau sensuel et délicieusement entêtant, sur la reprise de "Velvet Morning" où sa voix sombre et grave contraste avec la voix faussement innocente de la chanteuse, ou encore sur le très noir "Done Dun" aux guitares malades, torturées et grinçantes.
Autre reprise : "Why Don't We Do It In The Road" des Beatles, interprétée ici aux côtés de Clint Ruin. Voix acide et son crade bourré d'électro cohabitent et s'enrichissent mutuellement jusqu'à emplir totalement l'espace.
C. Ruin, dont on retrouve aussi l'influence sur 3 autres morceaux : "Twisted", "Past Glass" et "Son Of Stink", à l'atmosphère particulièrement pesante, poisseuse et dérangeante.
Une ambiance que l'on retrouve sur "Escape" et "The Need To Feed", aux côtés cette fois-ci de J. Budenholzer ("Matrikamantra"), évoquant le poids d'un passé insupportable et l'oubli dans l'addiction, la décadence et la luxure.
Sur "Ocean Suicide" (13.13), après un court moment de calme où quelques notes s'égrainent dans le silence, une déferlante de guitares vient cracher un son sale tandis que deux voix vampiriques dévorent et vomissent chacun de leurs mots.
Ambiance radicalement différente sur "Lady Scarface" extrait du premier album solo de L. Lunch (Queen Of Siam). Piano, cuivres et voix ingénue se mélangent au sein d'un morceau plein de charme et aux airs faussement innocent.
Cette compilation permet aussi d'avoir un regard sur les débuts de l'artiste au sein de ses précédents groupes : 8 Eyed Spy ("Run Through The Jungle" et "Diddy Wha Diddy"), Beirut Slump avec un morceau totalement instrumental "Tornado Warnings" ou encore Teenage Jesus And The Jerks, avec "Orphans" assez caractéristique de l'état d'esprit du groupe. A la fois minimaliste et crade, un morceau bref, une rythmique rapide et saccadée, des paroles décalées et martelées pour un effet entêtant, cru et brut.
Et pour terminer, un des plus beaux morceaux présents sur ce double album : "Lock Your Door" (13.13) magnifiquement interprété sur un rythme lent par une voix bouleversante et débordante d'émotions.
Widowspeak permet donc de se faire une idée des multiples facettes de Lydia Lunch qui interprète de nombreux personnages parfois aux antipodes les uns des autres.
Il retrace aussi l'évolution de sa carrière depuis ses débuts à l'âge de 16 ans au sein des Teenage Jesus And The Jerks.
Il regroupe la plupart de ses collaborations avec d'autres artistes, apportant chacun une richesse supplémentaire à son style inimitable, et donne un aperçu du contenu et de l'atmosphère qui se dégage de quelques uns de ses albums.
Une compilation qui permet donc d'avoir un ‘aperçu', mais qui reste bien succinct tant l'univers de l'artiste est complexe et diversifié.
Cette compilation qui remonte jusqu'à 30 ans en arrière, permet en deux CDs et 25 titres de mettre un pied dans ce monde si particulier, tantôt repoussant, tantôt fascinant, mais toujours déroutant.
Widowspeak souligne aussi l'importance des collaborations dans l'univers de L. Lunch, puisqu'on y retrouve les membres de : Sonic Youth (Thurston Moore, Lee Ronaldo), The Birthday Party (Rowland S. Howard), Mars (L. Hamilton), Die Haut, mais aussi Clint Ruin, Karl Blake, etc... et remonte jusqu'à ses débuts au sein de Teenage Jesus And The Jerks, Beirut Slump ou 8 Eyed Spy.
C'est donc avec un cri déconcertant qu'on franchit le seuil de cet univers, puisque le 1er disque commence par le superbe "Death Valley 69" (Bad Moon Rising). Les voix de L. Lunch et Th. Moore, d'abord parfaitement superposées, se détachent peu à peu, le rythme s'accélère, la voix féminine se fait de plus en plus lancinant et plaintive avant de mourir dans un grand cri, emporté par un tourbillon de guitares.
Autre membre de Sonic Youth : Lee Ronaldo, qui a collaboré sur "No Excuse", morceau dans lequel L. Lunch déblatère son texte en passant par tous les stades de la colère : altercation, cris, reproches, plaintes, larmes... le tout recouvert par le son de guitares désinvoltes.
R. S. Howard tient également une place importante au sein de la discographie de L. Lunch, puisqu'on le retrouve sur 2 de ses albums : "Shotgun Wedding" et "Honeymoon In Red". Il accompagne notamment l'artiste féminine sur "Endless Fall", superbe morceau sensuel et délicieusement entêtant, sur la reprise de "Velvet Morning" où sa voix sombre et grave contraste avec la voix faussement innocente de la chanteuse, ou encore sur le très noir "Done Dun" aux guitares malades, torturées et grinçantes.
Autre reprise : "Why Don't We Do It In The Road" des Beatles, interprétée ici aux côtés de Clint Ruin. Voix acide et son crade bourré d'électro cohabitent et s'enrichissent mutuellement jusqu'à emplir totalement l'espace.
C. Ruin, dont on retrouve aussi l'influence sur 3 autres morceaux : "Twisted", "Past Glass" et "Son Of Stink", à l'atmosphère particulièrement pesante, poisseuse et dérangeante.
Une ambiance que l'on retrouve sur "Escape" et "The Need To Feed", aux côtés cette fois-ci de J. Budenholzer ("Matrikamantra"), évoquant le poids d'un passé insupportable et l'oubli dans l'addiction, la décadence et la luxure.
Sur "Ocean Suicide" (13.13), après un court moment de calme où quelques notes s'égrainent dans le silence, une déferlante de guitares vient cracher un son sale tandis que deux voix vampiriques dévorent et vomissent chacun de leurs mots.
Ambiance radicalement différente sur "Lady Scarface" extrait du premier album solo de L. Lunch (Queen Of Siam). Piano, cuivres et voix ingénue se mélangent au sein d'un morceau plein de charme et aux airs faussement innocent.
Cette compilation permet aussi d'avoir un regard sur les débuts de l'artiste au sein de ses précédents groupes : 8 Eyed Spy ("Run Through The Jungle" et "Diddy Wha Diddy"), Beirut Slump avec un morceau totalement instrumental "Tornado Warnings" ou encore Teenage Jesus And The Jerks, avec "Orphans" assez caractéristique de l'état d'esprit du groupe. A la fois minimaliste et crade, un morceau bref, une rythmique rapide et saccadée, des paroles décalées et martelées pour un effet entêtant, cru et brut.
Et pour terminer, un des plus beaux morceaux présents sur ce double album : "Lock Your Door" (13.13) magnifiquement interprété sur un rythme lent par une voix bouleversante et débordante d'émotions.
Widowspeak permet donc de se faire une idée des multiples facettes de Lydia Lunch qui interprète de nombreux personnages parfois aux antipodes les uns des autres.
Il retrace aussi l'évolution de sa carrière depuis ses débuts à l'âge de 16 ans au sein des Teenage Jesus And The Jerks.
Il regroupe la plupart de ses collaborations avec d'autres artistes, apportant chacun une richesse supplémentaire à son style inimitable, et donne un aperçu du contenu et de l'atmosphère qui se dégage de quelques uns de ses albums.
Une compilation qui permet donc d'avoir un ‘aperçu', mais qui reste bien succinct tant l'univers de l'artiste est complexe et diversifié.
Bon 15/20 | par Lydia |
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