People In Planes
As Far As The Eye Can See |
Label :
Wind-Up |
||||
Le succès de Coldplay a-t-il rendu leur travail mielleux ? Est-ce une évolution naturelle ? Gwynette aurait-elle épousée Chris pour la thune ? Ce dernier retirera t-il un jour de ses doigts ces pansements colorés inutiles ? ... De nombreuses interrogations sans réponses qui faisaient encore parler du quatuor briton malgré un manque d'inspiration musicale de plus en plus évident. Cependant, pour eux comme quelques autres, il faudra peut être désormais se méfier de People In Planes, formation mélodique de Cardiff qui ne rigole pas et s'empare lentement de l'esprit des amateurs de power-pop planant et musclé depuis pas mal de mois maintenant. Les cinq bonshommes n'ont pas peur de creuser bien profond dans les racines du rock de toute ère, tout en gardant les pieds sur terre : un groupe qui ne pète pas plus haut qu'son cul en Angleterre, c'est si rare ces temps-ci et ça procure tellement plaisir...
(...bon, le guitariste semble revendiquer son droit à un manque d'acuité visuel par mèches trempées dans un tonneau de gel, mais sans ça pas de quoi taper sur son singe apprivoisé...)
Shootés au I Should Coco de Supergrass, discrètement gourmands des riffs de Pearl Jam ou Soundgarden et certainement hantés par l'avancée rockologique des Smashing Pumpkins, People In Planes ne se contentent pas de frapper un point stratégique et préfère le gros tour de force indie-pop pour les petits et les grands.
Le groupe ne part pourtant pas avec toutes les chances de son coté vue la nature extrêmement neutre de la voix de son chanteur Gareth Jones. Pas de couleur particulière ni aucun débordement primitif ou cinglé (on parle pop hein) bien que sa douceur rappelle celle de Simon Neil (Biffy Clyro), juste un contrôle impeccable de son organe lisse. Toutefois le garçon chante heureusement mieux que Molko, heureusement plus efficacement que Martin, et -dieu soit loué- moins fort que Bellamy... alors que demander de plus ?
Pour tout le reste, People In Planes, c'est le jeune Radiohead d'antan qui n'a jamais eu son bac et ne s'est donc pas entêté à passer son doctorat d'expérimentation abrutissante ; c'est le Red Hot Chili Peppers d'aujourd'hui s'il n'avait pas besoin d'un déambulateur pour aller faire ses courses au rayon pop ; et c'est éventuellement un groupe au son peu typé et résistant à la contamination des courants actuels... Autrement dit, on a à peine le temps de soupçonner qu'on va s'ennuyer qu'un évènement sonore nous étreint : Les sons et constructions des compos sont plus pertinentes et complexes que la plupart des popsongs habituelles, à l'image d'une seconde partie de disque étalée impressionnante, même si on est encore loin de leurs potes Biffy Clyro cités plus haut.
On parle donc bien ici de pop aux arrangements rock toujours soignés, et sans que la moindre vulgaire prétention s'en dégage. D'un coup de médiator sixties crasseux ("Barracuda") peut donc se greffer quelques secondes trip-hop surprenantes ("Rush"), des cuivres (c'est pas toujours que ça se fait, et c'est sur "Penny") ou un refrain dont on se débarrassera très difficilement : Ceux de "If You Talk To Much (My Head Will Explode" (dont le clip a été réalisé par Joaquin Phoenix, comme quoi ils ont bon goût ces gars là...), "For Miles Around..." ou de "Token Trapped Woman" vont se visser dans votre cerveau avec une aisance égale au nombre de fois que vous vous surprendrez à les fredonner sans retenue.
Plus traître encore est un album lorsqu'il excelle en sa matière, quand il se termine et qu'on s'aperçoit du vilain coup d'pied au cul qu'on s'est prit. Sur le coup on a rien senti mais v'là l'état du fessier le lendemain matin... et As Far As The Eye Can See va justement laisser quelques traces. La quintessence du rock anglais finalement : en apparences inoffensif mais bouillant à l'intérieur.
Fini les hits radio trop évidents de Coldplay, enterrée les sifflets stridents du chapon de Muse, aux chiottes les mirages réchauffés d'Oasis...
Si le sort de la brit-pop est entre les mains de People In Planes, on va vraiment s'en prendre plein la gueule, parce qu'en matière de pop assidue ET acidulée, pour l'instant y'a pas beaucoup mieux.
(...bon, le guitariste semble revendiquer son droit à un manque d'acuité visuel par mèches trempées dans un tonneau de gel, mais sans ça pas de quoi taper sur son singe apprivoisé...)
Shootés au I Should Coco de Supergrass, discrètement gourmands des riffs de Pearl Jam ou Soundgarden et certainement hantés par l'avancée rockologique des Smashing Pumpkins, People In Planes ne se contentent pas de frapper un point stratégique et préfère le gros tour de force indie-pop pour les petits et les grands.
Le groupe ne part pourtant pas avec toutes les chances de son coté vue la nature extrêmement neutre de la voix de son chanteur Gareth Jones. Pas de couleur particulière ni aucun débordement primitif ou cinglé (on parle pop hein) bien que sa douceur rappelle celle de Simon Neil (Biffy Clyro), juste un contrôle impeccable de son organe lisse. Toutefois le garçon chante heureusement mieux que Molko, heureusement plus efficacement que Martin, et -dieu soit loué- moins fort que Bellamy... alors que demander de plus ?
Pour tout le reste, People In Planes, c'est le jeune Radiohead d'antan qui n'a jamais eu son bac et ne s'est donc pas entêté à passer son doctorat d'expérimentation abrutissante ; c'est le Red Hot Chili Peppers d'aujourd'hui s'il n'avait pas besoin d'un déambulateur pour aller faire ses courses au rayon pop ; et c'est éventuellement un groupe au son peu typé et résistant à la contamination des courants actuels... Autrement dit, on a à peine le temps de soupçonner qu'on va s'ennuyer qu'un évènement sonore nous étreint : Les sons et constructions des compos sont plus pertinentes et complexes que la plupart des popsongs habituelles, à l'image d'une seconde partie de disque étalée impressionnante, même si on est encore loin de leurs potes Biffy Clyro cités plus haut.
On parle donc bien ici de pop aux arrangements rock toujours soignés, et sans que la moindre vulgaire prétention s'en dégage. D'un coup de médiator sixties crasseux ("Barracuda") peut donc se greffer quelques secondes trip-hop surprenantes ("Rush"), des cuivres (c'est pas toujours que ça se fait, et c'est sur "Penny") ou un refrain dont on se débarrassera très difficilement : Ceux de "If You Talk To Much (My Head Will Explode" (dont le clip a été réalisé par Joaquin Phoenix, comme quoi ils ont bon goût ces gars là...), "For Miles Around..." ou de "Token Trapped Woman" vont se visser dans votre cerveau avec une aisance égale au nombre de fois que vous vous surprendrez à les fredonner sans retenue.
Plus traître encore est un album lorsqu'il excelle en sa matière, quand il se termine et qu'on s'aperçoit du vilain coup d'pied au cul qu'on s'est prit. Sur le coup on a rien senti mais v'là l'état du fessier le lendemain matin... et As Far As The Eye Can See va justement laisser quelques traces. La quintessence du rock anglais finalement : en apparences inoffensif mais bouillant à l'intérieur.
Fini les hits radio trop évidents de Coldplay, enterrée les sifflets stridents du chapon de Muse, aux chiottes les mirages réchauffés d'Oasis...
Si le sort de la brit-pop est entre les mains de People In Planes, on va vraiment s'en prendre plein la gueule, parce qu'en matière de pop assidue ET acidulée, pour l'instant y'a pas beaucoup mieux.
Parfait 17/20 | par X_YoB |
En ligne
572 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages