Frigo
Funambul |
Label :
Big Trip |
||||
C'était un de ces après-midi à glandouiller dans les rayons rock indé d'un disquaire : une pochette et des noms (de groupe et d'album) qui m'intriguent, une borne d'écoute qui marche et voilà comment parfois la magie s'opère et comment quelques extraits de 20 secondes m'ont convaincue d'acheter Funambul de Frigo et de faire une bien belle découverte.
Ce trio de Quimper avait déjà sorti quelques EP remarqués depuis 2001. Mêlant électro et pop rock, ce sont des atmosphères pesantes et mélancoliques que créent le groupe tout le long de cet album. Ce LP est le fruit de belles collaborations : ont participé à certains titres Troy Von Balthazar (chanteur de Chokebore), Scott McCloud (chanteur de Girls Against Boys) , le String Machine (quatuor cordes) et aussi Tepr (référence de la scène hip hop experimental).
Le morceau d'ouverture, "Pictures of Melancholy" (l'un des meilleurs), ouvre sur une ambiance pesante avec une voix grave emplie de nostalgie et de tristesse sur une mélodie douce amère. Cette ambiance se poursuit sur les deux titres suivants "Draft" et surtout "Lost In Time" morceau peut être un peu trop lancinant même si il y a de belles montées en puissance sur la fin du titre.
"Comportment Notice" auquel participe Scott McCloud est nettement plus enjoué avec des mélodies vraiment prenantes. "Pop Corn" et "Mentronic" sont des morceaux plus légers et plus pop mais tout aussi sympathiques.
"Bordeline" un morceau en français et "Deadly Summer Trip" un instrumental ponctuent très joliment cet album.
Même si je ne suis pas une fanatique de l'électro qui prend une belle part tout au long de Funambul je trouve cet album vraiment intéressant avec des morceaux puissants et envoûtants: cela restera une belle découverte de ce printemps 2006.
Ce trio de Quimper avait déjà sorti quelques EP remarqués depuis 2001. Mêlant électro et pop rock, ce sont des atmosphères pesantes et mélancoliques que créent le groupe tout le long de cet album. Ce LP est le fruit de belles collaborations : ont participé à certains titres Troy Von Balthazar (chanteur de Chokebore), Scott McCloud (chanteur de Girls Against Boys) , le String Machine (quatuor cordes) et aussi Tepr (référence de la scène hip hop experimental).
Le morceau d'ouverture, "Pictures of Melancholy" (l'un des meilleurs), ouvre sur une ambiance pesante avec une voix grave emplie de nostalgie et de tristesse sur une mélodie douce amère. Cette ambiance se poursuit sur les deux titres suivants "Draft" et surtout "Lost In Time" morceau peut être un peu trop lancinant même si il y a de belles montées en puissance sur la fin du titre.
"Comportment Notice" auquel participe Scott McCloud est nettement plus enjoué avec des mélodies vraiment prenantes. "Pop Corn" et "Mentronic" sont des morceaux plus légers et plus pop mais tout aussi sympathiques.
"Bordeline" un morceau en français et "Deadly Summer Trip" un instrumental ponctuent très joliment cet album.
Même si je ne suis pas une fanatique de l'électro qui prend une belle part tout au long de Funambul je trouve cet album vraiment intéressant avec des morceaux puissants et envoûtants: cela restera une belle découverte de ce printemps 2006.
Bon 15/20 | par Sfar |
Posté le 27 avril 2006 à 13 h 56 |
Après trois EP, Frigo déverse avec Funambul un premier album relativement accablé par la mélancolie mais toujours prête à se soulever vers d'admirables envolées.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le trio français a tout mis en œuvre pour que sa principale palette sonore soit une réussite : Scott Mc Cloud et Troy Von Balthazar sont en effet invités, tout en confiant la production du disque à Mario Thaler, responsable de réalisations soignées dans le jardin de l'electro-pop allemande.
Le son electro de Frigo rejoint assez souvent l'atmosphère céleste de Notwist en restant en éternelle suspension instable entre douceur et papillons noirs.
C'est donc sur ces bases planantes que le groupe lance les hostilités tout en veillant à apporter des bidouillages cybernétiques destinés à conserver un décor lunaire et épanoui.
L'arrivée de Scott McCloud, au passage fidèle à lui-même, changera quelque peu les données mais Frigo conserve cependant son identité tout en lançant quelques sonorités post-hardcore proches de Girls Against Boys dans sa formule magique. Les similitudes avec Operator sont d'ailleurs assez troublantes.
Le trio pénètre alors à nouveau dans son costume expérimental comme le fait parfois Lali Puna quand la voix devient silencieuse.
Cette voix surgit alors sur "Mentronic" et dénote remarquablement l'assurance de son porteur. Frigo joue sa carte, celle d'un groupe osé qui ne se calque finalement pas sur l'autre.
"Pop Corn Cinema" est quant à lui le tube de Funambul, formellement plus penché sur ses intruments, avec une basse pesante et entêtante jonglant avec les claviers.
Le ton vocal roule quant à lui aussi d'une face à l'autre, entre cris efféminés et émissions posées. Excellent!
C'est ensuite au tour de Troy Von Balthazar de poser ses cordes vocales sur un "Sweetheart" magique et charmant, certainement plus propre à TVB qu'à Frigo lui-même ou à un certain Chokebore, mais la réussite est bien là.
"Borderline" est la seule chanson aux paroles françaises et fait fortement penser à ...Jeronimo au niveau des similitudes vocales.
"Deadly Summer Trip" clôture alors -instrumentalement et exclusivement- ce Funambul et projette le spectre d'un A Silver Mt. Zion qui, finalement, n'était jamais très loin. Espérons que pour Frigo la reconnaissance ne le soit plus trop non plus...
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le trio français a tout mis en œuvre pour que sa principale palette sonore soit une réussite : Scott Mc Cloud et Troy Von Balthazar sont en effet invités, tout en confiant la production du disque à Mario Thaler, responsable de réalisations soignées dans le jardin de l'electro-pop allemande.
Le son electro de Frigo rejoint assez souvent l'atmosphère céleste de Notwist en restant en éternelle suspension instable entre douceur et papillons noirs.
C'est donc sur ces bases planantes que le groupe lance les hostilités tout en veillant à apporter des bidouillages cybernétiques destinés à conserver un décor lunaire et épanoui.
L'arrivée de Scott McCloud, au passage fidèle à lui-même, changera quelque peu les données mais Frigo conserve cependant son identité tout en lançant quelques sonorités post-hardcore proches de Girls Against Boys dans sa formule magique. Les similitudes avec Operator sont d'ailleurs assez troublantes.
Le trio pénètre alors à nouveau dans son costume expérimental comme le fait parfois Lali Puna quand la voix devient silencieuse.
Cette voix surgit alors sur "Mentronic" et dénote remarquablement l'assurance de son porteur. Frigo joue sa carte, celle d'un groupe osé qui ne se calque finalement pas sur l'autre.
"Pop Corn Cinema" est quant à lui le tube de Funambul, formellement plus penché sur ses intruments, avec une basse pesante et entêtante jonglant avec les claviers.
Le ton vocal roule quant à lui aussi d'une face à l'autre, entre cris efféminés et émissions posées. Excellent!
C'est ensuite au tour de Troy Von Balthazar de poser ses cordes vocales sur un "Sweetheart" magique et charmant, certainement plus propre à TVB qu'à Frigo lui-même ou à un certain Chokebore, mais la réussite est bien là.
"Borderline" est la seule chanson aux paroles françaises et fait fortement penser à ...Jeronimo au niveau des similitudes vocales.
"Deadly Summer Trip" clôture alors -instrumentalement et exclusivement- ce Funambul et projette le spectre d'un A Silver Mt. Zion qui, finalement, n'était jamais très loin. Espérons que pour Frigo la reconnaissance ne le soit plus trop non plus...
Très bon 16/20
Posté le 24 avril 2007 à 22 h 44 |
Voilà un album dont on n'a pas assez fait l'écho au cours de l'année 2006. Alors, un an déjà après sa sortie, il est temps de réparer cette petite injustice et de lui redonner une place à la hauteur de son brio proportionnellement à l'émotion qu'il ne cesse de procurer à chaque écoute.
Car dans ce paysage pop-rock français toujours à la traîne en matière de reconnaissance, à contrario de nos compatriotes anglais ou américains, il est de notre devoir de faire valoir notre identité nationale (merde on dirait du Sarko, damned je suis contaminé aaaaaaaargh.............) quand le jeu en vaut la chandelle.
Et nos trois amis irréductibles armoricains les deux frères Balquier et leur acolyte Costaire (aux featurings de luxe, voir plus bas) superbement produit par le non moins germanique Mario Thaler ont tout compris. Cette touche, cet ingrédient qui fait la différence (en terme culinaire par exemple entre du traditionnel et du gastro) se nomme ici l'électro.
Résumer "Funambul" à un album d'électro-pop-rock me paraît certes judicieux pour orienter l'auditeur. Par contre trouver l'équilibre parfait entre les trois relève de la performance qui entre autre fait la force de ce disque. Mélodieux, mélancolique, envoûtant, parfois rageur mais dans la douceur, "Frigo" nous ouvre la porte (je sais, je sais, elle est facile celle là...) de son univers délicieux et emprunt déjà d'une grande maturité pour un premier album (deux EP autoproduits et un mini album constituaient la disco du groupe précédemment).
La preuve dès l'ouverture et son titre "Pictures Of Melancholy" (petite précision la langue de Shakespeare étant très majoritairement utilisée (on pardonnera d'ailleurs à Max son accent .....) le ton est donné car le morceau est à l'image de son titre, une progression lente dans une mélancolie lancinante et voluptueuse admirablement orchestrée par la ribambelle d'instruments qui laissent leur empreinte au fil de l'évolution. Un titre majeur sans aucun doute. Dans un même registre, le langoureux "Lost in time" ensorcèle l'esprit jusqu'à l'explosion électrique finale.
Gare aux OVNI, "Mentronic" et "Pop Corn Cinéma" dont la particularité repose notamment sur un chant suraigu (peut-être plus crispant à entendre sur le premier susnommé) mais qui ont le mérite d'apporter une touche excentrique tout en conservant musicalement l'intérêt et l'attention de l'auditeur.
Et les invités dans tout ça ? Leur présence est en en totale adéquation avec le reste; Scott McLoud (Girls vs Boys) ouvre le bal sur le menaçant mais néanmoins sexy "Comportment Notice". L'apocalypse n'est point loin, grandiose.
Quatre plages plus loin, c'est au tour de Troy Von Balthazar (ex-Chokebore) de nous bercer dans la splendide balade "Sweetheart", la grande classe.
Mais "Frigo" propose également de l'instrumental, électronique bien sûr, la transition que constitue "Westcoast Voices" en milieu d'effort n'est pas sans rappeler les comparses de Trisomie 21, tandis que "Deadly Summer Trip" qui le clôture vous laisse dans un état de sérénité et de plénitude absolus.........
Le moment de grâce qui caractérise toujours un grand album, c'est en français que vous le trouverez, oui "Frigo" ne renie pas totalement ses origines gauloises et "Bordeline" - et c'est ce qui est palpitant avec ce trio - arrive à retranscrire musicalement ce qu'il est dit dans le texte, cette sensation d'un équilibre fragile tel un funambule sur le fil du rasoir.
Si l'on cherche parfois l'origine du nom d'un groupe, ici pas de doute, il est à l'image de sa musique, froide mais tellement réconfortante. Il serait dommage de passer à côté d'un tel petit bijou.
Ouvrez, prenez ....rien n'est périmé dans cet appareil électro(ménager), dégustez, un très grand mets de 2006.
Je vous aurai prévenu.
Car dans ce paysage pop-rock français toujours à la traîne en matière de reconnaissance, à contrario de nos compatriotes anglais ou américains, il est de notre devoir de faire valoir notre identité nationale (merde on dirait du Sarko, damned je suis contaminé aaaaaaaargh.............) quand le jeu en vaut la chandelle.
Et nos trois amis irréductibles armoricains les deux frères Balquier et leur acolyte Costaire (aux featurings de luxe, voir plus bas) superbement produit par le non moins germanique Mario Thaler ont tout compris. Cette touche, cet ingrédient qui fait la différence (en terme culinaire par exemple entre du traditionnel et du gastro) se nomme ici l'électro.
Résumer "Funambul" à un album d'électro-pop-rock me paraît certes judicieux pour orienter l'auditeur. Par contre trouver l'équilibre parfait entre les trois relève de la performance qui entre autre fait la force de ce disque. Mélodieux, mélancolique, envoûtant, parfois rageur mais dans la douceur, "Frigo" nous ouvre la porte (je sais, je sais, elle est facile celle là...) de son univers délicieux et emprunt déjà d'une grande maturité pour un premier album (deux EP autoproduits et un mini album constituaient la disco du groupe précédemment).
La preuve dès l'ouverture et son titre "Pictures Of Melancholy" (petite précision la langue de Shakespeare étant très majoritairement utilisée (on pardonnera d'ailleurs à Max son accent .....) le ton est donné car le morceau est à l'image de son titre, une progression lente dans une mélancolie lancinante et voluptueuse admirablement orchestrée par la ribambelle d'instruments qui laissent leur empreinte au fil de l'évolution. Un titre majeur sans aucun doute. Dans un même registre, le langoureux "Lost in time" ensorcèle l'esprit jusqu'à l'explosion électrique finale.
Gare aux OVNI, "Mentronic" et "Pop Corn Cinéma" dont la particularité repose notamment sur un chant suraigu (peut-être plus crispant à entendre sur le premier susnommé) mais qui ont le mérite d'apporter une touche excentrique tout en conservant musicalement l'intérêt et l'attention de l'auditeur.
Et les invités dans tout ça ? Leur présence est en en totale adéquation avec le reste; Scott McLoud (Girls vs Boys) ouvre le bal sur le menaçant mais néanmoins sexy "Comportment Notice". L'apocalypse n'est point loin, grandiose.
Quatre plages plus loin, c'est au tour de Troy Von Balthazar (ex-Chokebore) de nous bercer dans la splendide balade "Sweetheart", la grande classe.
Mais "Frigo" propose également de l'instrumental, électronique bien sûr, la transition que constitue "Westcoast Voices" en milieu d'effort n'est pas sans rappeler les comparses de Trisomie 21, tandis que "Deadly Summer Trip" qui le clôture vous laisse dans un état de sérénité et de plénitude absolus.........
Le moment de grâce qui caractérise toujours un grand album, c'est en français que vous le trouverez, oui "Frigo" ne renie pas totalement ses origines gauloises et "Bordeline" - et c'est ce qui est palpitant avec ce trio - arrive à retranscrire musicalement ce qu'il est dit dans le texte, cette sensation d'un équilibre fragile tel un funambule sur le fil du rasoir.
Si l'on cherche parfois l'origine du nom d'un groupe, ici pas de doute, il est à l'image de sa musique, froide mais tellement réconfortante. Il serait dommage de passer à côté d'un tel petit bijou.
Ouvrez, prenez ....rien n'est périmé dans cet appareil électro(ménager), dégustez, un très grand mets de 2006.
Je vous aurai prévenu.
Excellent ! 18/20
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