Barry Adamson
Moss Side Story |
Label :
Mute |
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Moss Side Story est considéré comme la bande originale (instrumentale) d'un film qui n'existe pas. C'est très excitant car Barry Adamson met tout en oeuvre pour forcer l'auditeur à créer son propre film noir : les titres des morceaux sont significatifs et l'album regorge d'indices musicaux qui conduisent le récit.
Mr. Adamson nous présente un univers dans lequel les cris sont mélodieux et où le jazz épouse à merveille l'atmosphère bourdonnante des rues de Moss Side, dans la banlieue de Manchester. Les trois actes qui composent l'album nous proposent un voyage à travers les années 1950 et 1960 chargé de suspense, d'horreur, de romance, d'intrigue et de beauté.
Les cinq premières minutes "On The Wrong Side Of Relaxation" sont très intimidantes. Alors que des accords viennent décorer la scène d'une rue sombre aux milles recoins, une voix féminine (Diamanda Galas) inquiétante apparaît en chuchotant pour finalement s'élever en un hurlement à faire dresser les cheveux. Au niveau de la tension, ce morceau très brutal surpasse le célèbre "God's Lonely Man" (Taxi Driver) de Bernard Herrmann, grand compositeur qui a toujours fasciné Adamson. L'auditeur, alors paré à toute éventualité, se voit offrir "Under Wraps", une sorte de version terrifiante de "Soul Bossa Nova" de Quincy Jones (souvenez-vous du générique de début d'Austin Powers). La course-poursuite débute alors... Le film s'annonce palpitant.
Des plages minimalistes côtoient des compositions plus conséquentes sur lesquelles s'exécutent plusieurs autres Bad Seeds, Marcia Schofield de The Fall ou encore John Doyle de Magazine (groupe post-punk de Manchester; première formation d'Adamson). Parmi les ingrédients employés pour nous donner des frissons, nous trouvons : un piano tantôt fragile... qui prête à la rêverie tantôt jazzy, une batterie lourde, des sirènes bizarres, un sax renversant, des bruits émanant de la rue et des industries alentours... Sur le morceau "The Most Beautiful Girl In The World", par ailleurs fort stimulant, Barry mêle une composition très classique pour le cinéma et des petits bruits rappelant les sons des pas de Tom lorsque celui-ci, caché derrière un mur, sautille sur la pointe des pieds avant de bondir sur Jerry.
L'album comporte aussi trois morceaux présentés sous la forme d'un bonus incluant "Alfred Hitchcock Presents" (Charles Gounod) et "The Man With The Golden Arm" (Elmer Bernstein) remis au goût du jour.
Mis à écoute en voiture, les news reports et les bruits de talons qui jalonnent l'album sont du plus bel effet. Idéal aussi lors des balades à pieds nocturnes ou encore à l'heure du gin, entre copains. Et si vous souhaitez découvrir d'autres albums évoquant l'image d'un détective privé tourmenté par des investigations compliquées, prêtez une oreille à Soul Murder (1992) et Oedipus Schmoedipus (1996), franchement moins sombres mais à l'humour équivoque.
Moss Side Story brille d'une lumière grise et nous offre une expérience interactive très amusante.
Mr. Adamson nous présente un univers dans lequel les cris sont mélodieux et où le jazz épouse à merveille l'atmosphère bourdonnante des rues de Moss Side, dans la banlieue de Manchester. Les trois actes qui composent l'album nous proposent un voyage à travers les années 1950 et 1960 chargé de suspense, d'horreur, de romance, d'intrigue et de beauté.
Les cinq premières minutes "On The Wrong Side Of Relaxation" sont très intimidantes. Alors que des accords viennent décorer la scène d'une rue sombre aux milles recoins, une voix féminine (Diamanda Galas) inquiétante apparaît en chuchotant pour finalement s'élever en un hurlement à faire dresser les cheveux. Au niveau de la tension, ce morceau très brutal surpasse le célèbre "God's Lonely Man" (Taxi Driver) de Bernard Herrmann, grand compositeur qui a toujours fasciné Adamson. L'auditeur, alors paré à toute éventualité, se voit offrir "Under Wraps", une sorte de version terrifiante de "Soul Bossa Nova" de Quincy Jones (souvenez-vous du générique de début d'Austin Powers). La course-poursuite débute alors... Le film s'annonce palpitant.
Des plages minimalistes côtoient des compositions plus conséquentes sur lesquelles s'exécutent plusieurs autres Bad Seeds, Marcia Schofield de The Fall ou encore John Doyle de Magazine (groupe post-punk de Manchester; première formation d'Adamson). Parmi les ingrédients employés pour nous donner des frissons, nous trouvons : un piano tantôt fragile... qui prête à la rêverie tantôt jazzy, une batterie lourde, des sirènes bizarres, un sax renversant, des bruits émanant de la rue et des industries alentours... Sur le morceau "The Most Beautiful Girl In The World", par ailleurs fort stimulant, Barry mêle une composition très classique pour le cinéma et des petits bruits rappelant les sons des pas de Tom lorsque celui-ci, caché derrière un mur, sautille sur la pointe des pieds avant de bondir sur Jerry.
L'album comporte aussi trois morceaux présentés sous la forme d'un bonus incluant "Alfred Hitchcock Presents" (Charles Gounod) et "The Man With The Golden Arm" (Elmer Bernstein) remis au goût du jour.
Mis à écoute en voiture, les news reports et les bruits de talons qui jalonnent l'album sont du plus bel effet. Idéal aussi lors des balades à pieds nocturnes ou encore à l'heure du gin, entre copains. Et si vous souhaitez découvrir d'autres albums évoquant l'image d'un détective privé tourmenté par des investigations compliquées, prêtez une oreille à Soul Murder (1992) et Oedipus Schmoedipus (1996), franchement moins sombres mais à l'humour équivoque.
Moss Side Story brille d'une lumière grise et nous offre une expérience interactive très amusante.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Mifune |
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