Scratch Acid

The Greatest Gift

The Greatest Gift

 Label :     Touch And Go 
 Sortie :    1991 
 Format :  Compilation / CD  Vinyle  K7 Audio   

Très beau cadeau que ce The Greatest Gift de Scratch Acid qui regroupe à lui seul toutes les compositions du groupe. C'est dans ce truc de cinglés que David Yow s'échauffe la voix avant l'extraordinaire The Jesus Lizard, affublé de Ray Washam (futur Rapeman, futur Ministry) et de David Sims (futur Rapeman également et fantastique bassiste des lézards de Chicago). Il est amusant de remarquer qu'au début de l'aventure, c'est Yow qui tenait la basse et Sims qui jouait la guitare. The Ramones avaient aussi participé à ce jeu des chaises musicales mais le résultat a démontré que ceux-ci jouaient plutôt au niveau du bac sable que dans la cour des grands.
Pas étonnant que l'on retrouve le sieur Albini aux platines, qui aura eu l'excellente idée de récupérer la rythmique compacte du groupe pour son projet le plus extrême. The Greatest Gift compile donc les EPs Berseker, Scratch Acid et le LP Just Keep Eating. Tout cela placé dans l'ordre chronologique. Dès 1984, la recette de la potion magique semblait déjà en place. L'effroyable "Cannibal" ouvre la danse macabre. Guitare grinçante, rythmique précise inspirant le chaos, basse au son plus rond que dans Rapeman ou The Jesus Lizard, et chant braillard qui laisse douter de la pleine santé mentale du vocaliste. Celui-ci semble pousser plus loin la déjante de Devo, et le post punk devient malsain à souhait. "Monsters" est une sorte de boogie épileptique, avec un Yow survolté beuglant ses textes complètement possédé. "She Said" et sa rythmique maniaque et concassée envoie la sauce. La syncope est de rigueur, fait voler en éclats les formats binaires et donne un relief incroyable à la musique. La guitare grince et semblent envoyer des décharges électriques fabuleuses. Ce morceau est un matraquage en bonne et due forme. Et tout le disque se poursuit sur cette lancée. Le secouant "Eyeball" est d'une énergie déroutante. "Damned For All Time" renoue avec la surf music. Les Scratch Acid touchent à tout et leur niveau est hallucinant. "Spit Kiss" laisse la part belle aux arpèges de guitares. Tout est syncopé, basé sur une rythmique implacable. Impossible de ne pas remarquer combien ce groupe a été novateur, laissant complètement de côté l'aspect plutôt rectiligne de la musique de l'époque. "Skin Drips" laisse s'envoler la guitare sur une rythmique solide, le tout mâtiné de blues.
En définitive, il y a beaucoup de morceaux sur ce disque ce qui fait que l'écouter d'un trait se révèle difficile.
Très bonne idée de la part de Touch & Go de rassembler toute cette matière. Ce disque est peut être la genèse texane d'un mouvement qui prendra ses racines à Chicago.
Un monument historique en quelques sortes.


Très bon   16/20
par Oneair


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